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Dominique Le Tourneau - Page 46

  • Les dispositions pour communier

    Etiennette, qui était pieuse, se rendit directement à l’église, où M. Vianney commençait sa messe, et, au moment de la communion, elle s’agenouilla à la sainte table. Le célébrant communia les personnes présentes, mais arrivé devant la jeune voyageuse, il prit l’hostie, la souleva au-dessus du ciboire, commença de réciter la formule : Corpus Domini nostri… puis, sans l’achever, demeura immobile.

    On ne saurait décrire l’angoisse intérieure de cette enfant, à qui l’homme de Dieu voulait donner pour toute la vie une leçon. Ne sachant que penser, elle se mit à réciter mentalement les actes de foi, d’espérance et de charité. Quand elle eut fini, le Curé d’Ars déposa l’hostie sur ses lèvres et passa. « Mon enfant, lui dit-il lorsqu’il la revit, quand on n’a pas fait sa prière du matin et qu’on a été dissipé tout le long de la route, on n’est pas trop disposé à faire la sainte communion ! »

     Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 372.

  • Le résultat de la vertu

    Ce ne fut pas sans tristesse que nous nous éloignâmes (d’Ars). Comment nous étions-nous attachés si vite ?... C’est que, sur cette terre sans lustre, nous avions rencontré un certain bonheur de l’âme qui donne une patrie partout où il est permis de le goûter. Arrivés au milieu du bruit et de l’agitation de la ville, nous ne pouvons nous défendre de malaise et de mélancolie. Les hommes nous semblaient grossiers et ennemis ; les propos, les cris et jusqu’à l’aspect du travail sentaient le désaccord ou accusaient la douleur. L’atmosphère de paix et d’harmonie chrétiennes que nous venions de perdre nous avaient rendus plus impressionnables aux infirmités humaines.

     Brac de la Perrière, Souvenirs de deux pèlerinages à Ars, cité dans Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 280.

  • L'Eglise, salut et refuge

    Ne te sépare point de l'Église : aucune puissance n'a sa  force ! Ton espérance, c'est l'Église. Ton salut, c'est l'Église. Ton refuge, c'est l'Église. Elle est plus haute que le ciel et plus large que la terre. Elle ne vieillit jamais : sa vigueur est éternelle.

     

    Saint Jean Chrysostome.

  • La Trinité, notre demeure

    La Trinité, voilà notre demeure, notre « chez nous », la maison paternelle d’où nous ne devons jamais sortir… Il me semble que j’ai trouvé mon ciel sur la terre, puisque le ciel c’est Dieu et Dieu est en mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout s’est illuminé en moi.

     

    Sainte Elisabeth de la Trinité.

     

  • Le contenu des Saintes Ecritures

    Il y a beaucoup de choses dans les Ecritures qui, prises en elles-mêmes, semblent n’avoir rien à livrer. Pourtant, si tu les rapproches d’autres choses avec lesquelles elles s’accordent, et situ entreprends de les examiner dans leur ensemble, tu constateras qu’elles sont à la fois nécessaires et pertinentes. Il y a des choses à connaître pour elles-mêmes, il y en a d’autres, apparemment peu dignes de notre peine, mais qu’il ne faut absolument pas laisser de côté par négligence, parce que, sans elles, on ne peut pas connaître les autres avec précision. Apprends tout, tu verras ensuite que rien n’est superflu.

     

    Hugues de Saint-Victor, L’Art de lire. Dicascalicon, Cerf, coll. Sagesses chrétiennes, 1991, l. 6, chap. 3.

  • L'neseignement du Christ

    Il pouvait descendre de la Croix, celui qui a pu ressusciter du sépulcre ; mais il nous a enseigné à supporter les insulteurs, il nous a enseigné à être patients en face des paroles des hommes, à boire maintenant le calice d'amertume et à recevoir ensuite le salut éternel. Bois, toi qui es malade, le calice amer pour devenir en bonne santé... ; ne sois pas agité par la crainte puisque, pour que tu ne t'agites pas de crainte, le Médecin a bu le premier : le Seigneur a bu le premier l'amertume de la Passion. Il a bu, celui qui n'avait pas de péché, celui qui n'avait rien en lui à devoir être guéri. Bois jusqu'à ce que passe l'amertume de ce siècle et qu'arrive le siècle où il n'y aura aucun scandale, aucune colère, aucune fièvre, aucune tromperie, aucune inimitié, aucune vieillesse, aucune mort, aucune dispute. Peine ici-bas pour venir à la fin ; peine de peut que, si tu ne veux pas peiner ici-bas, tu n'arrives à la fin de la vie, mais que tu n'arrives jamais à la fin des peines.

    Saint Augustin, En. In Ps. 48, 1, 11.

  • L'humilité

    Il répétait souvent, au dire de l’abbé Toccanier : « L’humilité est aux vertus ce que la chaîne est aux chapelets : enlevez la chaîne, et tous els grains s’échappent ; ôtez l’humilité, et toutes les vertus disparaissent.

     

    Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 537.

  • Lutte ascétique

    Celui qui tient au Seigneur, celui-là, le Seigneur ne le lâche pas. Celui qui, de nouveau, lutte avec lui paisiblement et patiemment, humblement et fidèlement, celui-là, le Seigneur le conduira et ne lui refusera pas sa lumière.

     

    J. Ratzinger/Benoît XVI, Dieu nous est proche. L’Eucharistie au cœur de l’Eglise, Parole et Silence, 2003, p. 137.

  • Apostolat de proche en proche

    (A quelqu’un à qui le curé d’Ars donne l’ordre de communier davantage), cette personne, tout en obéissant, objectait que les pratiques de dévotion n’étaient pas en honneur dans sa paroisse t qu’elle était ennuyée d’être seule à agir de la sorte. « Vous avez bien des amies, répliqua le saint Curé. Choisissez les plus vertueuses et amenez-les-moi. Alors vous ne serez plus seule. »

    Elle revint avec deux compagnes. « Vous reviendrez dans six mois, dit à chacune d’elles l’homme de Dieu, mais en compagnie : il faut que vous en gagniez deux ou trois autres. » Au bout de six mois, douze Beaujolaises prenaient ensemble chemin d’Ars. A toutes le saint apprit les secrets de la communion fréquente… Leur propre pasteur, étonné bientôt de l’heureuse transformation de sa paroisse, en voulut connaître la cause. L’histoire lui fut contée, et il se hâta de faire à son tour le pèlerinage d’Ars.

     

    Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 374-375.

     

  • Le bon étudiant

    Le bon étudiant doit être humble et doux, absolument étranger aux vains soucis et aux attraits des plaisirs. Il doit être appliqué et empressé à s’instruire volontiers auprès de tous, à ne jamais présumer de sa science, à fuir come un poison les auteurs de doctrine perverse, à s’initier longuement à l’étude d’un sujet avant que d’en juger, à ne pas chercher à paraître savant, mais plutôt à l’être, à aimer les propos bien compris des sages, à s’appliquer à les garder toujours sous les yeux comme le miroir où l’on regarde son visage.

     

    Hugues de Saint-Victor, L’Art de lire. Dicascalicon, Cerf, coll. Sagesses chrétiennes, 1991, l. 3, chap. 13.