UA-62488107-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Humour

  • Le bon mot

    Le grand sociologue Francis Blanche l’a dit : « Nous sommes pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour. » Tout est dans la manière de l’exprimer. Tout est là, le verbe ! Pascal a raison : « Prends l’éloquence et tords-lui le cou ! » L’éloquence peut être excessive, mieux que l’éloquence, le mot, le bon mot. Nous avons inventé le bon mot. Il se suffit à lui-même. Il suffit. N’est-il pas vrai qu’il n’est de bon bec qu’à Paris ? Le bon mot fait le beau monde. À ce jeu, à cette civilisation des mots ; les penchants inquiétants, le socialisme, le christianisme, prennent un policé rassurant et, de fait, inoffensif, le socialisme caviar, le christianisme en « jean », le dernier marxiste que l’on s’arrache, le royaliste ressuscité.

    Gérard Baloup, Europe, lointaine Jérusalem, Carnet de route, t. 2, s.d. (2008), p. 36-37.

  • 25 novembre : lacomplexite de l'homme

    99df88a0c01ec7c694162850c7023abf.jpgL'homme est plus complexe qu'il ne paraît. Chaque homme adulte contient non pas un mais trois hommes différents. comment cela, te demandera-t-on ? Et toi : prenez un Monsieur Jean quelconque : en lui il y a un Jean premier, c'est-à-dire l'homme qu'il croit être ; il y a un Jean deux, celui que les autres pensent qu'il est ; et finalement un Jean trois, celui qu'il est en réalité.

    Albino Luciani, Humblement vôtre, Paris, 1978, p. 10.

     

  • 5 juillet : la verite sur soi

    46ec6520eb30fd1718a8785febe364ef.jpgÀ quelqu'un qui lui disait : Beaucoup vous glorifient", Antisthène répondit : "Quel mal ai-je fait ?"

     
    Diogène-Laïree, Vie et sentences des Philosophes6, 1.

     

  • 2 juillet : l'acteur

    bb0b6cc106ee51b46541099ba1f9894e.jpgUn acteur est avant tout l'interprète des paroles d'autres hommes, un âme qui voudrait se révéler mais ne peut pas ou n'ose pas, un artisan un peu bricoleur, un prestidigitateur aux multiples tours et aux multiples trucs, une outre de vanité, un froid observateur de la nature humaine, un enfant, et, dans le meilleur des cas, une sorte de prêtre défroqué capable, pendant une heure ou deux, d'invoquer le Ciel et l'Enfer afin d'hypnotiser un troupeau d'innocents.

    Alec Guinness, Mémoires, Paris, France Loisirs, 1986, p. 10.

  • 10 mai : anecdote sur le futur Pie X

    Le curé de Sainte-Justine de Padoue vit entrer au petit matin, dans sa sacristie, un ecclésiastique pauvrement vêtu qui lui demanda la permission de célébrer la messe. Le curé le regarde; et lui demande son celebret. L'inconnu n'en avait pas. Le curé le questionne :medium_PieX.jpg

    - D'où êtes-vous ?

    - De Trévise.

    - Que faites-vous à Trévise ?

    - Rien.

    - Comment rien ? Vous n'êtes ni curé, ni vicaire, ni prêtre habitué ?

    - Non.

    - Vous m'étonnez... Enfin... dites votre messe.

    En s'en allant, le curé alla voir le registre sur lequel tout célébrant doit signer son nom. Il lut : "Joseph Sarto, évêque de Mantoue."

    Georges Buraud, Pie X, le Pape de l'unité, Paris, 1951, p. 38.

  • 8 mai : la femme du monde

    medium_Humilite.Lepouvoirde.BernardTakawira.jpgUne femme du monde interroge l'abbé Mugnier : "Je me suis regardée ce matin dans un miroir, et je me suis trouvée belle : est-ce un péché ?" Et l'ecclésiastique de répondre, avec bon sens mais non sans perfidie : "Non, Madame, ce n'est pas un péché, mais c'est une erreur !"

    Abbé Mugnier, Journal.


  • 19 avril : les professsions delirantes

    Paris enferme et combine, et consomme et consume la plupart des brillants infortunés que leurs destins ont appelés aux professions délirantes... Je nomme ainsi tous ces métiers dont le principal instrumentmedium_75.7.TourEiffel.jpg est l'opinion que l'on a de soi-même, et dont la matière première est l'opinion que les autres ont de vous. Les personnes qui les exercent, voués à une éternelle candidature, sont nécessairement toujours affligées d'un certain délire des grandeurs qu'un certain délire de la persécution traverse et tourmente sans répit. Chez ce peuple d'uniques règne la loi de faire ce que nul n'a jamais fait, et que nul jamais ne fera. C'est du moins la loi des meilleurs, c'est-à-dire de ceux qui ont le cœur de vouloir nettement quelque chose d'absurde... Ils ne vivent que pour obtenir et rendre durable l'illusion d'être seuls, - car la supériorité n'est qu'une solitude situées sur les limites actuelles d'une espèce. Ils fondent chacun son existence sur l'inexistence des autres, mais auxquels il faut arracher leur consentement qu'ils n'existent pas.

    Paul Valéry, Monsieur Teste, Lettre d'un ami.