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Mort

  • La mort du Christ

    Il n’y a rien de plus grand dans l’univers que Jésus-Christ, il n’y a rien de plus grand en Jésus-Christ que son sacrifice, et il n’y a rien de plus grand dans son sacrifice que son dernier soupir et que le moment précieux qui sépara son âme très sainte de  son corps adorable.

    Bossuet, Réflexions sur l’Agonie de Jésus-Christ.

  • La mort de Jésus et la nôtre

    Nous pouvons avoir une confiance certaine que nos derniers moments seront plus doux et plus facile que ceux de notre trop bon Maître. Non, nous ne serons point humiliés jusqu’à la nudité du scélérat ; nous n’aurons pas de larrons pour compagnons d’agonie ; on ne nous transpercera pas nos mains, nos pieds, notre tête, notre cœur ; toute l’étendue de / notre chair ne sera pas déchirée d’horribles entailles, creusées par la haine. On ne nous refusera pas quelques gouttes d’eau fraîche. Vraisemblablement des mains amies adouciront notre agonie.

    F. Charmot, S.J., La Messe source de sainteté, Paris, Spes, 1959, p. 323-324.

  • Dieu dans les camps de concentration

    Je n’ai pas fini d’entendre le récit par lequel Edmond Michelet m’a révélé le sens profond de ce silence. Parfois, racontait-t-il d’une voix haletante et calme, les bourreaux infligeaient aux survivants le spectacle de l’agonie interminable et raffinée du supplicié. Un affreux matin, une voix murmura dans les rangs : « Mais enfin où est Dieu ? » Et une autre voix, tout aussi faible, répondit : « Il est sous tes yeux. C’est lui qui est en train de mourir devant toi et pour toi. »

    Maurice Schuman, Réponse au card. Albert Decourtray pour sa réception à l’Académie Française, 10 mars 1994.

  • Prier en dormant...

    Dans les plus affreux combats que j’ai connus, le 23 septembre 1915, sous la ferme de Navarin, trois jours d’assaut ayant couché, au feu des mitrailleuses, plus de six mille hommes de la 14e Division, ses quatre colonels, je fouillais, la nuit tombée, les bois écrasés d’artillerie et pleins de cadavres. Mon ordonnance me suivait. Un étrange silence… Des corps inertes où je butte. Au loin une fusée plane… Lorsque, de l’obscurité devenue plus épaisse, monte, de je ne sais quelle direction, une sorte de chant très doux, léger, à peine murmuré, mais dont je ne perçois pas la phrase. Mon ordonnance s’est arrêté et me regarde. Des éclatements, puis de nouveau un silence ; et maintenant je perçois une mélodie liturgique : « Agnus Dei, qui tollis… » Cela venait de terre, tout près de nous. Nous nous agenouillâmes. Planant à peine sur les herbes labourées par les obus, je reconnus : « Et in terra pax… » Une voix très douce murmurait le Gloria de la Messe… Nous pûmes, enfin, suivant comme à la piste la mélodie, nous assurer d’où elle venait. Nous étant glissés sur les genoux, parmi les trous d’obus, les arbustes hachés et les corps inertes, nous ne pouvions plus douter. Le Sanctus avait suivi le Credo. À une lueur lointaine de fusée, nous vîmes enfin un jeune soldat étendu sur le dos, dormant ; c’était de ses lèvres que montait le chant. Évidemment, il rêvait ; j’étais très ému. Je regardais sous le casque cette figure très jeune, pâle, détendue, les yeux clos. Un petit paysan comtois, bien sûr, qui, dans l’enfer de Navarin, rêvait de son village ? Je soupçonnai du délire. Je tentai de le réveiller. Il ne répondit pas. Le Pater glissa sur ses lèvres détendues. Je fus pris de peur. Sans doute était-il blessé. J’appelai. Je le tirai doucement. Il ne répondit pas. Nulle trace de sang, nulle déchirure. Nous nous regardâmes, mon ordonnance et moi, ne pouvant expliquer ce sommeil étrange. Nous le prîmes alors doucement et nous le retournâmes sui lui-même. Il s’abandonna et, comme un enfant qui dort, laissa lourdement retomber la tête vers le sol : alors, à l’arrière du casque, je vis un petit trou noir : une balle dans la tête, ce petit agonisait en murmurant sa grand’messe d’enfant de chœur.

    P. Doncoeur, s.j., Retours en chrétienté, Paris, Grasset, 1933, p. 165-167.

  • Euthanasie

    L’idée même qu’un être humain puisse perdre sa valeur parce qu’il serait faible, malade ou vieux et, par là-même, dans une situation de perte d’autonomie, me paraît à vrai dire intolérable sur le plan éthique, à la limite des plus funestes doctrines des années trente. […] Que l’on s’oppose à l’acharnement thérapeutique me semble au plus haut point justifié. Reste qu’entre un prétendu geste humanitaire consistant à tuer, fût-ce par charité et un autre visant à entourer d’amour, on me permettra de choisir toujours le second. Affaire de morale, en effet.

    Luc Ferry, Le Figaro, 26 novembre 2009.

  • Adoubement dans la Chevalerie

    L’Ordre de chevalerie anonyme [met les pièces d’équipement militaire] en relation directe avec l’adoubement dans une prétendue explication qu’Hugues de Tibériade aurait donnée à Saladin : le bain qui le précède symbolise le baptême ; le lit où se couche ensuite l’impétrant, le paradis ; ses draps blancs, la chasteté ; sa robe rouge, le sang qu’il lui faudra verser ; les bras noirs, le rappel de la mort ; la ceinture blanche, encore la chasteté ; les éperons, la vertu de la diligence (v. 1180-1188).

    M. Aurell, Le chevalier lettré. Savoir et conduite de l’aristocratie aux XIIe et XIIIe siècles, Paris, Fayard, 2012, p. 298.

  • Liberté humaine

    Nul ne se perd sans le savoir, et nul ne reste dans l’erreur sans le vouloir.

    Notre Seigneur à sainte Thérèse, Les Fondations, chap. VIII.

  • Art de mourir

    Dans le chapitre [de l'Ars moriendi, ou art de -bien - mourir] consacré à la tentation du désespoir, six diables entourent le lit du mourant pour lui rappeler ses péchés. Lui apparaissent alors saint pierre avec le coq, Marie-Madeleine munie d’un vase d’albâtre rempli de parfum, le bon larron sur la croix, tandis qu’un ange l’exhorte : « Ô, homme… aurais-tu commis à toi seul tous les péchés du monde… N’aurais-tu aucune possibilité de les confesser, tu ne dois pas néanmoins désespérer. Car en tel cas la contrition suffit. » « Des milliers d’anges vont continuellement du ciel en terre et de la terre au ciel, semblables aux abeilles qui passent sans cesse des fleurs à la ruche et de la ruche aux fleurs ».

    Ludolphe le Saxon, chartreux, Vie de Jésus-Christ.

  • Prier pour les morts

    Le souvenir des défunts nous fait porter notre regard vers ceux qui se purifient encore pour être dignes de rencontrer Dieu face à face. Ainsi, la solennité de la Toussaint et le souvenir des fidèles défunts forment comme un unique appel à la prière : une prière de gloire et de louange, le Te Deum céleste, une prière d'imploration pour ceux qui attendent que nous nous souvenions d'eux devant Dieu.

    Jean-Paul II, Méditation, 1er novembre 1995.

  • Vivre détaché

    (dans la débâcle de 1940), un riche marchand de tableaux y trouva une mort brutale, tué par le sac d’or qu’il avait posé derrière sa tête et qui, dans un coup de freins, lui brisa les vertèbres.

     

     

    Maurice Druon, Mémoires II. C’était ma guerre, ma France et ma douleur, Paris, Plon, Éditions de Fallois, 2010, p. 30.