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Dominique Le Tourneau - Page 48

  • Le mariage chrétien

    L’homme et la femme ont une commune vertu. Car, si leur Dieu est unique, leur maître l’est également. Ils appartiennent à une seule église, pratiquent la même tempérance, la même modestie. Leur nourriture est commune. Le mariage leur impose un joug égal.La respiration, la vue, l’ouïe, la connaissance, l’espérance, l’obéissance, l’amour entre eux sont tout semblbales. Et ceux dont la vie est commune reçoivent une grâce commune et un commun salut. Ils ont en commun une même conduite vertueuse.

     

    Clément d’Alexandrie, Le Pédagogue 1, 4.

  • Universalité de la vérité

    Tel est l’enseignement que l’Eglise a reçu, telle la foi qu’elle garde avec un soin jaloux, bien qu’étant dispersée dans le monde entier, comme si elle habitait une seule maison. Elle croit à tout cela comme si elle n’avait qu’une seule âme, qu’un seul cœur ; sa prédication, son enseignement, sa tradition sont conformes à cette foi, comme si elle n’avait qu’une seule bouche. Les langues que l’on parle dans le monde sont diverses, mais la force de la tradition est partout la même. Les Eglises établies dans les Germanies n’ont pas une autre foi ni une autre tradition, non plus que celles des Ibères, des Celtes, ni celles de l’Orient, d’Egypte, de Lybie, ni celles qui sont établies au centre du monde (en Palestine). De même en effet que le soleil, cette créature de Dieu, est le même dans tout le monde, de même la prédication de la vérité brille partout la même, et illumine tous les hommes qui veulent arriver à la connaissance de la vérité.

     

    Saint Irénée, Adversus haereses 1, 10, 1-2.

  • La beauté du monde

    Il (le chrétien) a la beauté du monde à observer et à admirer. Il peut contempler le lever de soleil et son coucher, examiner la manière dont celui-ci amène tout à tour le jour et la nuit. Il peut admirer le globe de la lune, indiquant par sa croissance et son déclin le cours des saisons, les bataillons des étoiles brillantes, et celles qui glissent d’en haut avec une extrême mobilité.Des parties de l’année se succèdent régulièrement. Les jours mêmes et les nuits se partagent en périodes horaires. Qu’il consièdre la lourde masse de la terre, équilibrée par les montagnes, et les rivières qui dévalent, et leurs souyrces, et l’immensité des mers, avec leurs vagues et leurs rivages… Que ces choses et les autres œuvres divines soient les spectacles des chrétiens fidèles. Quel théâtre bâti par des mains humaines pourrait jamais se comparer à des œuvres comme celles-là ?

     

    Novatien, Sur les spectacles 9.

  • L'Eglise

    La mer est le monde. L’Eglise y est comme un navire ballotté sur l’abîme. Mais il n’est pas détruit, car il possède un pilote habile, le Christ. Il porte en son milieu le trophée (élevé) au-dessus de la mort. Il emmène en effet avec lui la croix du Seigneur. Sa proue est l’Orient et sa poupe l’Occident. Sa cale est le sud et ses barres sont les deux testaments. Les cordages qui l’entourent sont l’amour du Christ, qui enserre l’Eglise. Le filet qu’il porte avec lui est le bain de la régénérarion, qui rénove les fidèles. L’Esprit qui vident du ciel est là et lui forme une volie splendide. C’est de lui que les fidèles reçoivent le sceau. Le navire a  aussi avec lui des ancres de fer, les saints commandements du Christ lui-même, qui sont forts comme le fer. Il porte encore des marins sur la droit et sur la gauche, assis comme les saints anges, qui toujours gouvernent et défendent l’Eglise. L’échelle pour monter aux vergues est un emblème de la Passion du Christ, qui entraîne les fidèles à l’ascension du ciel. Et les huniers là-haut sur la vergue sont la compagnie des prophètes, des martyrs et des apôtres, parvenus à leur repos dans le royaume du Christ.

    Hippolyte de Rome, L’Antéchrist, 59.

  • Contrition

    Platon dit d’une façon admirable : « Tous ceux qui subissent un châtiment sont bien traités. Ils en tirent, en effet, un avantage, car l’esprit de ceux qui sont châtiés avec justice s’améliore. » Si ceux qui sont corrigés reçoivent le bien des mains de la justice, et si, avec Platon, on reconnaît comme bon ce qui est juste, en vérité, la crainte elle-même est utile et se révèle un bien pour les hommes.

     

    Clément d’Alexandrie, Le Pédagogue, 1, 8, 67.

     

     

  • Se connaître

    Connais-toi toi-même, ô belle âme : tu es l’image de Dieu. Connais-toi toi-même, ô homme : tu es la gloire de Dieu (1 Co 11, 7). Ecoute de quelle manière tu es en la gloire. Le prophète dit : Ta sagesse est devenue admirable, car elle provient de moi (Ps 138, 6), c’est-à-dire que, dans mes œuvres, ta majesté est la plus admirable ; ta sagesse est exaltée dans le cœur de l’homme. Alors je me regarde moi-même, que tu scrutes mes pensées secrètes et mes sentiments profonds, je reconnais les mystères de ta science. Donc, connais-toi toi-même, ô homme, et tu découvriras combien tu es grand, et veille sur toi.

    Saint Ambroise, Hexameron, 6e jour, sermon 9, 8, 50.

  • L'adoration eucharistique

    Je vous invite tous à redécouvrir la fécondité de l'adoration eucharistique : devant le Très Saint Sacrement, nous faisons l'expérience de façon toute particulière du fait de « demeurer » avec Jésus, que Lui-même, dans l'Evangile de Jean, place comme condition nécessaire pour porter beaucoup de fruit (cf. Jean 15, 5) et éviter que notre action apostolique ne se réduise à un activisme stérile, mais soit au contraire le témoignage de l'amour de Dieu.

     

    Benoît XVI, Discours, 15 juin 2010.

     

  • Pour une saine démocratie

    Pour l'avenir de la société et pour le développement d'une saine démocratie, il est donc urgent de redécouvrir l'existence de valeurs humaines et morales essentielles et originelles, qui découlent de la vérité même de l'être humain et qui expriment et protègent la dignité de la personne: ce sont donc des valeurs qu'aucune personne, aucune majorité ni aucun État ne pourront jamais créer, modifier ou abolir, mais que l'on est tenu de reconnaître, respecter et promouvoir.

     

    Jean-Paul II, enc. Evangelium vitae, n° 71.

     

  • Marie, le chemin qui mène au Christ

    Marie est bien toujours le chemin qui mène au Christ. La rencontre avec elle aboutit toujours à le rencontrer, lui. Que peut signifier le recours continuel à Notre Dame, sinon qu’on cherche entre ses bras, en elle, par elle et avec elle, le Christ notre Sauveur, auquel les hommes, parmi les égarements et les dangers de ce bas monde, ont l’obligation et se sentent toujours le besoin de recourir comme à celui qui est le port du salut, la source surnaturelle de vie ?

     

    Paul VI, encyclique Mense maio, 29 avril 1965, n° 2.

     

  • Le déclin de la civilisation

    Tant qu’une civilisation se développe d’une manière qui demeure créatrice, la religion s’y développe en elle. Quand la religion décline, c’est, régulièrement, que cette civilisation commence à vivre sur son acquis, sur sa lancée. Elle peut sembler alors, pour un regard superficiel, à son apogée. Elle peut paraître se développer encore. En fait, elle se décompose, et c’est parce qu’elle se décompose que la religion décline.

     

    Louis Bouyer, Initiation chrétienne, Paris, Plon, 1958, p. 25.