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Dominique Le Tourneau - Page 57

  • La liberté de conscience

    Le Concile Vatican II répond à ceux qui ont le souci de protéger la liberté de conscience : « La personne humaine a droit à la liberté religieuse. (...) Tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu'en matière religieuse nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience ni empêché d'agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d'autres. »


    Concile Vatican II, déclaration Dignitatis humanæ, n° 2.

     

  • Refuser le Christ

    Peut-on refuser le Christ et tout ce qu'il a apporté dans l'histoire de l'homme ? Certainement oui. L'homme est libre. L'homme peut dire à Dieu : non. L'homme peut dire au Christ : non. Mais demeure la question fondamentale : est-il permis de le faire, et au nom de quoi est-ce permis ?


    Jean-Paul II, encyclique Dives in misericordia, 30 novembre 1980, n° 7.

     

  • La famille, éducatrice de la paix

    La famille naturelle, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, est « le berceau de la vie et de l'amour » et « la première et irremplaçable éducatrice à la paix ». C'est précisément pour cette raison que la famille est « la principale « agence » de paix » et « la négation ou même la restriction des droits de la famille, obscurcissant la vérité sur l'homme, menacent les fondements de la paix eux-mêmes ». Étant donné que l'humanité est une « grande famille », si elle veut vivre en paix, elle ne peut que s'inspirer de ces valeurs sur lesquelles se fonde et repose la communauté familiale.


    Benoît XVI, Message pour la Journée mondiale de la paix, 1er janvier 2008.

     

  • Le ciel

    Interprétant l'invocation de la Prière du Seigneur : « Notre Père qui est aux cieux », (saint Augustin) se demande : quel est ce ciel ? Où est-il ce ciel ? Et suit une réponse étonnante : « ... qui est aux cieux - cela signifie : dans les saints et dans les justes. En effet, les cieux sont les corps les plus élevés de l'univers, mais, étant cependant des corps, qui ne peuvent exister sinon en un lieu. Si toutefois on croit que le lieu de Dieu est dans les cieux comme dans les parties les plus hautes du monde, alors les oiseaux seraient plus heureux que nous, parce qu'ils vivraient plus près de Dieu. Mais il n'est pas écrit : « Le Seigneur est proche de ceux qui habitent sur les hauteurs ou sur les montagnes », mais plutôt : « Le Seigneur est proche du cœur brisé » (Psaume 34 [33], 19), expression qui se réfère à l'humilité. Comme le pécheur est appelé « terre », ainsi, à l'inverse, le juste peut être appelé « ciel » (Serm. in monte II 5, 17). Le ciel n'appartient pas à la géographie de l'espace, mais à la géographie du cœur. Et le cœur de Dieu, dans cette Nuit très sainte, s'est penché jusque dans l'étable : l'humilité de Dieu est le ciel. Et si nous entrons dans cette humilité, alors, nous toucherons le ciel. Alors, la terre deviendra aussi nouvelle. Avec l'humilité des bergers, mettons-nous en route, en cette Nuit très sainte, vers l'Enfant dans l'étable ! Touchons l'humilité de Dieu, le cœur de Dieu ! Alors, sa joie nous touchera et elle rendra le monde plus lumineux.


    Benoît XVI, Homélie, 25 décembre 2007.

     

  • Le péché est stérile

    Hélas ! Du crime affreux dont la honte me suit,

    Jamais mon triste cœur n'a recueilli le fruit.


    Phèdre, acte IV, scène VI, vers 1291-1292.

     

  • Obstination et bêtise

    L'obstination et l'ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise : est-il rien de certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, sérieux comme l'âne ?

     

    Montaigne, Essais 3,

     

  • La terre maltraitée par l'homme

    Selon la vision de (saint) Grégoire, dans le message de Noël, l'étable représente la terre maltraitée. Le Christ ne reconstruit pas un palais quelconque. Il est venu pour redonner à la création, au cosmos, sa beauté et sa dignité : c'est ce qui est engagé à Noël et qui fait jubiler les anges. La terre est restaurée précisément par le fait qu'elle est ouverte à Dieu, qu'elle retrouve sa vraie lumière ; et, dans l'harmonie entre vouloir humain et vouloir divin, dans l'union entre le haut et le bas, elle retrouve sa beauté, sa dignité. Aussi, la fête de Noël est-elle une fête de la création restaurée. À partir de ce contexte, les Pères interprètent le chant des anges dans la Nuit très sainte : il est l'expression de la joie née du fait que le haut et le bas, le ciel et la terre se trouvent de nouveau unis ; que l'homme est de nouveau uni à Dieu. Selon les Pères, le chant que désormais les anges et les hommes peuvent chanter ensemble fait partie du chant de Noël des anges; c'est ainsi que la beauté du cosmos s'exprime par la beauté du chant de louange. Le chant liturgique - toujours selon les Pères - possède une dignité particulière parce qu'il unit le chant de la terre aux chœurs célestes. C'est la rencontre avec Jésus Christ qui nous rend capables d'entendre le chant des anges, créant ainsi la véritable musique qui disparaît quand nous perdons la possibilité de chanter ensemble et d'écouter ensemble.


    Benoît XVI, Homélie, 25 décembre 2007.

     

  • L'importance des petites choses

    De petits péchés, en se multipliant, arrivent à tuer l'âme si on les néglige. Elles sont toutes petites, les gouttes d'eau qui remplissent les fleuves ; les grains de sable sont tout petits, mais s'ils s'entassent en une lourde charge ils accablent et ils écrasent. Ve que fait l'irruption des flots, l'eau qui pénètre dans la sentine le fait pareillement quand on néglige de la vider ; elle s'y introduit peu à peu, mais à force de s'y accumuler sans être jamais vidée elle fait couler le navire. Qu'est-ce pour nous que vider la sentine, sinon veiller par les bonnes œuvres, gémissements, jeûnes, aumônes, pardon des injures, à ne pas être engloutis par les péchés.

    Saint Augustin, Homélies sur l'Évangile de saint Jean I-XVI, Paris, Institut des Études augustiniennes, 1993, Œuvres de saint Augustin, vol. 71, Tract. 12, 14, p. 665.

     

  • Le palais du Christ

    Le nouveau trône - la Croix - correspond au nouveau commencement dans l'étable. Mais c'est précisément ainsi qu'est construit le vrai palais de David, la véritable royauté. Ce nouveau palais est tellement différent de la façon dont les hommes imaginent un palais et le pouvoir royal. Il est constitué par la communauté de ceux qui se laissent attirer par l'amour du Christ et, avec Lui, deviennent un seul corps, une humanité nouvelle. Le pouvoir qui vient de la Croix, le pouvoir de la bonté qui se donne - telle est la véritable royauté. L'étable devient palais - à partir de ce commencement, Jésus édifie la grande et nouvelle communauté dont les anges chantent le message central à l'heure de sa naissance : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, qu'il aiment », aux hommes qui déposent leur volonté dans la sienne, devenant ainsi des hommes de Dieu, des hommes nouveaux, un monde nouveau.


    Benoît XVI, Homélie, 25 décembre 2007.

     

  • Le courage du gouvernant

    Un chef de gouvernement est « courageux » quand il fait tout passer après le service de l'intérêt général. Il n'est pas « courageux », quand il fait tout passer (y compris l'intérêt général) après sont propre maintien dans sa place... »


    Charles de Gaulle, Apostille de 1947, Lettres, notes et carnets (8 mai 1945-18 juin 1951), p. 225.