Il est dit dans l'Évangile (...) que le père de famille sortit de grand matin pour chercher des ouvriers pour travailler dans sa vigne. Il n'y avait encore personne dans cette vigne ! Si, mes frères, il y avait Marie qui est née dans cette vigne. Et quelle est cette vigne ? C'est la grâce. Oui, Marie y est née puisqu'elle est conçue sans péché. (...) Nous y avons été appelés. Le père de famille nous a cherchés ; mais Marie a toujours été, elle, la tour, la colonne de lumière. Oh ! La belle ouvrière ! Elle est pure et sans tache. Le Bon Dieu pouvait créer un plus beau monde que celui qui existe, mais il ne pouvait créer une plus parfaite créature que Marie. Les trois personnes de la Sainte Trinité la contemplent. Oh la belle ouvrière !
Mgr René Fourrey, Ce que prêchait le Curé d'Ars, Dijon, L'Échelle de Jacob, 2009, p. 176.
(Ernest, un moine anglais connu pour sa grande dévotion envers la Sainte Vierge) se relâcha dans sa piété envers Marie. Le démon le harcela de mille tentations, particulièrement contre la pureté et contre la vocation. Pour n'avoir point recouru à la sainte Vierge, le malheureux en vint à la détermination de quitter le couvent en escaladant une muraille. Dans le corridor que traverse Ernest pour s'enfuir, se trouvait une image de Marie. « Mon fils, lui dit la Mère de Dieu, au moment où il passe, pourquoi m'abandonnes-tu ? » Interdit et touché de repentir, le fugitif tombe à genoux et s'écrie : « Ma Souveraine ne voyez-vous pas que je puis plus y tenir ? Mais vous, pourquoi ne m'assistez-vous pas ? » - « Et toi, reprend Marie, pourquoi ne m'as-tu pas invoquée ? Si tu m'avais priée, tu n'en serais pas réduit là. Désormais, ajoute-telle, recours à moi, et ne crains rien. »
« Dans le Cœur de la très Sainte Vierge, il n'y a que la Miséricorde. (...) Le Fils a sa justice, mais la Mère n'a que son amour. (...) Le Cœur de Marie est si tendre pour nous que ceux de toutes les autres mères réunies ne sont qu'un morceau de glace auprès du sien »
Marie a expérimenté toutes les manières d'être mère ! Elle a été la mère d'un enfant comme les autres, d'un adolescent déconcertant, d'un prophète populaire, d'un hérétique dangereux, d'un prisonnier, d'un condamné à mort, d'un supplicié. On peut dire aussi que Marie a coonu toutes les sortes de « foi » : la foi qui questionne (Lc 1, 34), la foi qui débouche sur la lumière (Lc 1, 45-46), la foi qui ne comprend plus (Lc 2, 50), la foi qui déchire et nous sépare des autres (Lc 2, 34-35), la foi qui souffre et qui fait mal (Jn 19, 25), la foi qui est force de communion (Ac 1, 14 ; 2, 4). Quelle que soit notre foi, quelle que soit l'étape que nous traversons dans notre vie spirituelle, nous pouvons toujours dire que Marie est « passée par là » et qu'elle nous comprend.
Vierge belle, tu es vêtue de soleil et couronnée d'étoiles ; tu as plu tellement au Souverain Soleil qu'il cacha sa lumière en toi ; Amour me pousse à parler de toi, mais je ne sais pas comment commencer sans ton aide et sans l'aide de celui qui, dans son amour, s'est reposé en toi... Tu possèdes, réunis en toi, trois noms doux et chers : mère, fille et épouse, ô Vierge glorieuse.


