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La légende du 4e Mage

Je résume ici un conte du Moyen Âge

Il s’appelle Artaban, et il décide de suivre l’étoile (avec ses amis Gaspard, Melchior et Balthasar), prenant avec lui – comme cadeaux pour le roi qui doit naître – un saphir, un rubis et une perle très rare.

Les autres sont pressés – il ne reste pas beaucoup de temps maintenant avant la naissance – « Si tu n’arrives pas à l’heure, nous partirons sans toi »…

Artaban se dépêche pour être au rendez-vous à l’heure… lorsqu’il aperçoit, par terre devant lui, une « forme » - un voyageur, épuisé, malade atteint d’une forte fièvre.

« Si je m’en occupe, je vais rater mon rendez-vous et le départ !... »

Mais Artaban s’occupe de l’homme malade, reste avec lui à l’auberge jusqu’à ce que l’autre guérisse de sa maladie.

Et maintenant Artaban se trouve tout seul – pour traverser le désert, il lui faut des chameaux et des porteurs…, car ses amis sont bel et bien partis sans lui…

Il est donc obligé de vendre son saphir.

Et il est triste lorsqu’il pense que le roi n’aura pas ce si joli bijou.

Enfin, après maintes difficultés et recherches, Artaban arrive à Bethléem – mais encore une fois trop tard ! Joseph, Marie et le petit roi sont déjà partis en Égypte…

Soudain arrivent les soldats d’Hérode venus tuer tous les petits garçons du village âgés de deux ans ou moins…

Dans la maison où loge Artaban, il y a un tel petit garçon. Lorsqu’il entend le pas des soldats dans la rue et le cri des femmes, Artaban sort et se met devant la porte… et, se servant de son précieux rubis comme « pot-de-vin », il réussit à éviter que le capitaine et ses soldats n’entrent dans la maison.

Le bébé est épargné, sa maman est folle de joie.

Et Artaban est triste lorsqu’il pense que le roi ne verra pas ce beau rubis…

Pendant des années Artaban continue à chercher ce roi, dont il avait vu l’« étoile de naissance »… mais en vain. Une trentaine d’années plus tard, il passe par Jérusalem. Les gens de la ville sont très excités, agités…

« De quoi s’agit-il ? » « Aujourd’hui on va exécuter le prophète Jésus de Nazareth. » Et les gens sont très heureux, soulagés de pouvoir parler à Artaban de ce Jésus – de ce « roi des Juifs » - un homme bon, remarquable même, aimés de tous, sauf des autorités religieuses !...

Artaban se hâte vers le lieu d’exécution, se disant en lui-même :

« Peut-être avec cette perle très rare que j’ai encore, puis-je acheter ce roi condamné, lui sauver la vie ? »

Tout à coup, Artaban s’arrête, car, courant droit vers lui, suivie de trois ou quatre soldats, est une jeune fille…

« Mon père n’arrive pas à payer ses dettes… Les soldats ont l’ordre de me vendre au marché des esclaves pour éponger ces dettes… Oh, Monsieur, sauvez-moi !... Aidez-moi à fuir !... »

Et Artaban hésite…

Puis, avec un sourire mystérieusement triste, il sort de sa poche la perle très rare, la donne aux soldats

Et la fille est libre…

Au moment même, en plein jour, le soleil cesse de briller, les cieux s’obscurcissent, et il y a un tremblement de terre…

Artaban est terrassé par le mur d’une maison qui s’effondre…

Mais avant de perdre conscience, on l’entend murmurer :

« Mais je t’assure, Majesté, ce n’est pas vrai ! Quand m’est-il arrivé de savoir que tu avais faim et de te nourrir, que tu avais soif et te donner à boire ? Quand t’ai-je vu étranger et t’ai-je accueilli chez moi ? Quand t’ai-je vu nu, malade ou en prison et me suis-je occupé de toi ?...

Voilà une bonne trentaine d’années que je te cherche, Majesté, mais jusqu’à ce jour je ne t’ai jamais vu, je n’avais jamais rien fait pour toi… je te l’assure… »

Puis une autre voix se fait entendre, une voix qui semble venir de très loin, murmure :

« Mais si, Artaban, je te dis la vérité. Dans la mesure où tu as fait cela à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que tu l’as fait… Artaban regarde… »

Et Artaban (avant de fermer les yeux pour la dernière fois en cette vie) sourit – car il aperçoit dans la main du roi : un si joli saphir, un beau rubis et une perle très rare !

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