(La mort du Christ) n'aura ni le caractère ni les conséquences qu'ils prévoient. Elle ne sera pas la défaite qu'ils comptent lui infliger ; elle ne mettra pas fin à son action sur les âmes ; elle sera un acte voulu par lui, posé par lui, complètement sien, indépendant d'eux, et qui établira son influence et son règne en ce monde. Elle sera le lien qui unira en lui son Père aux âmes ; elle sera l'acte d'amour, le ciment spirituel qui liera tout l'ensemble créé à son Créateur, qui le constituera bergerie et berger et porte de la bergerie. Elle sera la victoire définitive et complète sur les voleurs de nuit et les loups ravisseurs, et la mise à l'écart des mercenaires incapables de ce don de soi.
Dom Augustin Guillerand (chartreux), Maître, où demeurez-vous ? Lecture de l'Évangile selon St-Jean par un contemplatif, 1997, p. 183.