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Spiritualité - Page 35

  • La divine Providence

    Ma très chère fille, j’ai absolument décidé de faire miséricorde au monde et de secourir de toute manière l’humanité. Mais l’homme, dans son ignorance, croit voir la mort dans ce que je lui donne pour sa vie, et il devient ainsi cruel envers lui-même. Pourtant ma Providence l’assiste toujours. Aussi, je veux que tu le saches : tout ce que je donne à l’homme provient de ma souveraine Providence.

    Et c’est pourquoi, lorsque je l’ai créé par ma Providence, j’ai  regardé en moi-même et j’ai été saisi d’amour par la beauté de ma créature. J’ai voulu la créer à mon image et à ma ressemblance, en y employant largement ma Providence. En outre, je lui ai donné la mémoire pour qu’elle garde le souvenir de mes bienfaits ; car je voulais qu’elle participe à ma puissance de Père éternel.

    Je lui ai encore  donné l’intelligence, pour que, dans la sagesse de mon Fils unique, l’homme connaisse ma volonté, car c’est moi qui donne toutes les grâces avec un brûlant amour de Père. Et je lui ai donné aussi la volonté pour aimer, en participant à la douceur du Saint-Esprit, afin qu’il puisse aimer ce que son intelligence ne pouvait connaître et voir.

    Voilà ce que ma douce Providence a fait, uniquement pour que l’homme soit capable de me comprendre et de me goûter avec une joie parfaite, dans l’éternelle vision qu’il aurait de moi.

    Saint Catherine de Sienne, Dialogue, chap. 134, De la divine Providence.

  • La mort et la vie

    Que la mort agisse donc en nous, pour que la vie aussi y agisse. Cette vie-là est bonne après la mort, elle est bonne après la victoire, elle est bonne quand le combat est terminé, si bien que la loi de la chair ne pourra plus combattre la loi de l’esprit ; alors il n’y aura plus en nous la contradiction apportée par ce corps de mort, mais il y aura dans ce corps de mort la victoire. Et je me demande moi-même si cette mort-là n’aurait pas plus de force que la vie. Mais oui, je suis poussé par l’autorité de l’Apôtre qui dit : « La mort est à l’œuvre en nous, mais la vie en vous. » La mort d’un seul a engendré la vie de combien de peuples ! C’est pourquoi saint Paul enseigne que ceux qui vivent ici-bas doivent désirer cette mort-là, pour que la mort du Christ transparaisse dans nos corps. Cette mort-là, c’est la mort bienheureuse par laquelle « l’homme extérieur tombe en ruines pour que l’homme intérieur se renouvelle », et « notre demeure terrestre se détruit » pour que notre habitation céleste nous soit ouverte.

    Saint Ambroise, Homélie sur le bien de la mort 3, 9.

  • La valeur de la prière

    C’est à cette écolière dissipée que revint l’honneur une fois de présenter le bouquet de la saint Jean-Baptiste. « Ô mon enfant, dit le saint en acceptant les fleurs, un Ave vaut mieux que tout cela. »

    Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 435.

  • Le vrai sens de la mort

    Considérons donc la mort en Jésus-Christ, et non pas sans Jésus-Christ. Sans Jésus-Christ elle est horrible, elle est détestable, et l'horreur de la nature. En Jésus-Christ elle est toute autre : elle est aimable, sainte, et la joie du fidèle. Tout est doux en Jésus-Christ, jusqu'à la mort ; et c'est pourquoi il a souffert et est mort pour sanctifier la mort et ses souffrances ; et que comme Dieu et comme homme il a été tout ce qu'il y a de grand et tout ce qu'il y a d'abject, afin de sanctifier en soi toutes choses, excepté le péché, et pour être le modèle de toutes les conditions. (...)

    Ainsi les mêmes choses arrivent au corps et à l'âme, mais en différents temps ; et les changements du corps n'arrivent que quand ceux de l'âme sont accomplis, c'est-à-dire à l'heure de la mort ; de sorte que la mort est le couronnement de la béatitude de l'âme, et le commencement de la béatitude du corps.

    Pascal, Lettre à Monsieur et Madame Périer, 17 octobre 1651, à l'occasion de la mort de M. Pascal le père, décédé à Paris le 24 septembre.

     

  • Le jeûne

    Dragon, il a précipité Adam du paradis ; lion, il a persécuté l'Église selon le mot de Pierre : « Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer » (1 Pierre 5, 8). Ne va pas croire que le diable a perdu sa malice : c'est quand il flatte qu'il faut s'en méfier le plus. Mais au milieu de toutes ses embûches et de toutes ses tentations, qu'avons-nous à faire sinon ce que nous venons d'entendre dans le psaume : « Pour moi, lorsqu'ils me tourmentaient, je me couvrais d'un sac et j'humiliais mon âme dans le jeûne » (Psaume 34, 13). Il y a quelque pour exaucer, n'hésitez pas à prier ; mais celui qui exauce demeure au-dedans de vous.

    Saint Augustin, Homélies sur l'Évangile de saint Jean I-XVI, Paris, Institut des Études augustiniennes, 1993, Œuvres de saint Augustin, vol. 71, Tract. 10, 1, p. 549.

  • Prière publique et privée

    (le curé d’Ars) préférait la prière publique aux prières particulières. « La prière particulière, disait-il, ressemble à la paille dispersée ça et là dans un champ ; si on y met le feu, la flamme a peu d’ardeur ; mais réunissez ces brins épars, la flamme est abondante et s’élève haut vers le ciel : telle est la prière publique. »

     

    Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 367.

     

  • Marie, le chemin qui mène au Christ

    Marie est bien toujours le chemin qui mène au Christ. La rencontre avec elle aboutit toujours à le rencontrer, lui. Que peut signifier le recours continuel à Notre Dame, sinon qu’on cherche entre ses bras, en elle, par elle et avec elle, le Christ notre Sauveur, auquel les hommes, parmi les égarements et les dangers de ce bas monde, ont l’obligation et se sentent toujours le besoin de recourir comme à celui qui est le port du salut, la source surnaturelle de vie ?

     

    Paul VI, encyclique Mense maio, 29 avril 1965, n° 2.

     

  • Combat spirituel avec Marie

    Avec Marie, il (le combat spirituel) est aisé : je mets ma confiance en elle, quoique le monde et l’enfer grondent. (…) C’est par Marie que je cherche et que je trouverai Jésus, que j’écraserai la tête du serpent et vaincrai tous mes ennemis et moi-même pour la plus grande gloire de Dieu.

    Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Règles des prêtres missionnaires de la Compagnie de Marie, nos 60-61.

  • Action de grâces

    Refuser à notre Créateur et Rédempteur la reconnaissance pour les biens abondants et ineffables qu’il nous accorde est la plus effroyable et la plus ingrate des injustices. Mais si vous vous efforcez vraiment d’être justes, vous aurez souvent présente à l’esprit votre dépendance à l’égard de Dieu, car qu’as-tu que tu n’aies reçu (1 Corinthiens 4, 7) ? Vous vous remplirez alors de reconnaissance, et du désir de répondre à ce Père qui nous aime jusqu’à la folie.

    Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 167.

  • L'humilité de Marie

    « Il a regardé l’humilité de sa servante » (Luc 1, 48). « Ô véritable humilité qui a enfanté Dieu aux hommes, donné la vie aux mortels, renouvelé les cieux, purifié le monde, ouvert le paradis et délivré les âmes des hommes ! L’humilité de Marie est devenue l’échelle céleste par laquelle Dieu est descendu sur la terre. Que veut dire : « Il a regardé », si ce n’est « Il a approuvé » ? Beaucoup paraissent humbles aux yeux des hommes, mais leur humilité n’est point regardée par le Seigneur ; car s’ils étaient véritablement humbles, ils voudraient que Dieu fût loué par les hommes et point eux-mêmes ; leur esprit ne tressaillerait point dans ce monde, mais en Dieu.

    Saint Augustin, In serm. De Assumptione.