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Béatitude

  • Les dons du Saint-Esprit

    [il faut qu’il y ait en l’homme] des perfections supérieures, qui le disposent à être mû divinement, et ces perfections sont appelées dons, non seulement parce qu’elles sont infuses par Dieu, mais parce que par elles l’homme devient capable de recevoir promptement l’inspiration divine. Les dons nous rendent dociles au Saint-Esprit, pour nous faire produire ces œuvres excellentes connues sous le nom de béatitudes.

     

    R. Garrigou-Lagrange, Perfection et contemplation selon S. Thomas d’Aquin et S. Jean de la Croix, St-Maximin, Éd. de La Vie Spirituelle, 1923, t. 1er, p. 341.343.

  • Lire la Sainte Ecriture

    Nous courons un si grand danger à ne pas lire les préceptes divins, que le prophète s’écrie en gémissant : « Voici pourquoi mon peuple a été conduit en captivité ; c’est qu’il n’a pas possédé la science » (Is 5, 13). « Or, celui qui ignore sera ignoré » (1 Co 14, 38). Sans aucun doute, celui qui néglige de chercher Dieu dans ce siècle grâce à la lecture des textes sacrés, Dieu à son tour refusera de l’admettre dans la béatitude éternelle ; il doit craindre qu’on ne lui ferme les portes, qu’on ne le laisse dehors avec les vierges folles.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 7, 3.

  • La filiation divine

    (Mt 18, 1-5) Nous avons tendance à idéaliser l’enfance : âge heureux de l’innocence, de l’insouciance, de la foi simple. Une manière de voir toute différente prévalait chez les Juifs à cette époque : l’enfant, c’est le petit, celui qui n’a pas d’importance et ne mérite aucune attention (…). Pour les disciples de Jésus, l’humilité devait consister à se faire, devant les hommes, aussi petits que les enfants, à accepter de n’être comptés pour rien. C’est à cette condition qu’ils auraient accès dans le Royaume de Dieu et qu’ils y seraient grands. (…) En repoussant les enfants qu’ils considèrent comme importuns (les apôtres) semblent partager l’appréciation peu flatteuse de leurs contemporains. Ces petits, qui ne semblaient dignes d’aucune considération, Jésus en fait les sujets privilégiés du Royaume (Mc 10, 14). Il en fait en même temps des modèles pour ses disciples, qui doivent accueillir le Royaume de la même manière qu’eux. (…) Jésus avait d’abord déclaré que le Royaume est le privilège des petits enfants. Les dispositions des enfants n’entraient pas en question. S’ils sont privilégiés, ce n’est pas parce qu’ils l’ont mérité, mais tout simplement parce que Jésus prend plaisir en ces petits que le monde dédaigne. La tendresse de Jésus à leur égard n’est que le reflet de la prédilection divine.

    J. Dupont, Les Béatitudes, Bruges-Louvain, 1954, p. 152-154.

  • Le vrai sens de la mort

    Considérons donc la mort en Jésus-Christ, et non pas sans Jésus-Christ. Sans Jésus-Christ elle est horrible, elle est détestable, et l'horreur de la nature. En Jésus-Christ elle est toute autre : elle est aimable, sainte, et la joie du fidèle. Tout est doux en Jésus-Christ, jusqu'à la mort ; et c'est pourquoi il a souffert et est mort pour sanctifier la mort et ses souffrances ; et que comme Dieu et comme homme il a été tout ce qu'il y a de grand et tout ce qu'il y a d'abject, afin de sanctifier en soi toutes choses, excepté le péché, et pour être le modèle de toutes les conditions. (...)

    Ainsi les mêmes choses arrivent au corps et à l'âme, mais en différents temps ; et les changements du corps n'arrivent que quand ceux de l'âme sont accomplis, c'est-à-dire à l'heure de la mort ; de sorte que la mort est le couronnement de la béatitude de l'âme, et le commencement de la béatitude du corps.

    Pascal, Lettre à Monsieur et Madame Périer, 17 octobre 1651, à l'occasion de la mort de M. Pascal le père, décédé à Paris le 24 septembre.

     

  • 23 fevrier : deux fins pour l'homme

    L'ineffable Providence de Dieu proposa à l'homme deux fins : la6003c4be934b131611e703d7926577c5.jpg béatitude de cette vie qui consiste dans l'exercice de sa vertu propre et qui est représentée par le paradis terrestre ; et la béatitude éternelle qui consiste à jour de la vue de Dieu, ce à quoi la vertu humaine ne peut s'élever si elle n'est pas aidée par la lumière divine, et qui est représentée par le paradis céleste. À ces deux béatitudes, comme à des fins diverses, il faut arriver par de moyens différents. Car à la première nous arrivons par les enseignements philosophiques, pourvu que nous les suivions en agissant suivant les vertus morales et intellectuelles. À la seconde par les enseignements spirituels qui dépassent la raison humaine, pourvu que nous les suivions en agissant suivant les vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité.

    Dante, Monarchia3, 16.