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christianisme - Page 40

  • Science et foi

    La science sacrée qui, au service de la foi, pénètre dans les profonds mystères de la divinité et du dessein providentiel de salut, et la science profane, qui lutte infatigablement pour avoir une connaissance plus vaste des choses créées, ne sont pas des ennemies, mais des sœurs. La plus haute noblesse de l’une, qu’elle tient de sa fin propre, qui est d’ordre surnaturel, ne diminue pas la grandeur, l’importance, la nécessité, les mérites de l’autre, laquelle étudie et découvre l’œuvre du Créateur dans l’univers.

     

    Pie XII, Allocution au Congrès des sciences mathématiques, 12 novembre 1941.

  • La domination du diable

    Comment le serpent exerce-t-il sa domination ? Quand le mensonge domine, quand la fausseté domine, c'est le serpent qui domine ; quand la vérité domine, c'est le Christ qui domine. Lui-même a dit en effet : « Je suis la Vérité » (Jean 14, 6), et il a dit du diable : « Il ne s'est pas tenu dans la vérité, parce que la vérité n'est pas en lui » (Jean 8, 44). Or le Christ est si parfaitement la Vérité qu'en lui tu dois tout considérer comme vrai, vrai Verbe, Dieu égal au Père, vraie âme, vraie chair, vrai homme, vraie résurrection. Si tu déclares faux un seul de ces points, la pourriture s'infiltre, du venin du serpent naissent les vers des mensonges et rien ne demeurera intact.

     

    Saint Augustin, Homélies sur l'Évangile de saint Jean I-XVI, Paris, Institut des Études augustiniennes, 1993, Œuvres de saint Augustin, vol. 71, Tract. 8, 5, p. 479-481.

  • Prière publique et privée

    (le curé d’Ars) préférait la prière publique aux prières particulières. « La prière particulière, disait-il, ressemble à la paille dispersée ça et là dans un champ ; si on y met le feu, la flamme a peu d’ardeur ; mais réunissez ces brins épars, la flamme est abondante et s’élève haut vers le ciel : telle est la prière publique. »

     

    Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 367.

     

  • Malgré la désunion des chrétiens

    Ils nous font cette objection : Nous ne sommes pas obligés de croire, à cause de la discorde des sectes. La vérité, en effet, est déformée lorsque les uns enseignent une série de dogmes et les autres, une autre.

    Nous leur répondons : chez vous, Juifs, et chez vous, Grecs, parmi les plus célèbres philosophes, il s’est formé un grand nombre de sectes. Vous n’en concluez pas, cependant, qu’il faille renoncer à la philosophie ou ne pas se faire le disciple des Juifs, parce que, chez vous, les sectes ne s’entendent pas entre elles. Et puis, le Seigneur n’avait-il pas prédit que les hérésies seraient semées dans le champ de la vérité, comme « la zizanie parmi le froment » ? Or il est impossible que la prophétie ne se réalise pas. La raison en est que tout ce qui est beau se trouve toujours défiguré par sa caricature. Si quelqu’un viole ses engagements et s’écarte de la confession qu’il avait faire devant nous, devons-nous ne plus adhérer à la vérité parce qu’il a renié ce qu’il avait professé ? Un homme de bien ne doit pas faire preuve de  fausseté, ni manquer de confirmer ce qu’il a promis quand même les autres violent leurs engagements. Nous avons donc l’obligation de ne transgresser d’aucune manière la règle de l’Eglise.

    Clément d’Alexandrie, Stromata 7, 15, 89.

  • Le pardon des persécuteurs

    Ô très grand, ô très haut procréateur des choses visibles et invisibles ! Ô toi qui es invisible, et ne fus jamais compris par les natures créées ! Loué, loué sois-tu vraiment – s’il est permis à des lèvres souillées de te louer – toi à qui tout ce qui respire et pense dans la nature ne devrait cesser de rendre grâces, toi qu’il faudrait toute la vie prier à genoux et assaillir d’invocations continuelles. Tu es la cause première, le lieu et l’espace des choses créées, le fondement de toutes choses, quelles qu’elles soient. Seul tu es infini, inengendré, perpétuel et éternel, toi que nulle forme ne peut représenter, nulle ligne corporelle définir, qui es illimité dans ta nature et dans ta grandeur, sans lien, sans mouvement et sans condition, toi dont on  ne peut rien dire ou rendre dans les mots des mortels. Pour te comprendre, il faut faire silence. Et pour une frêle tentative de t’esquisser même vaguement, il faut éviter même tout murmure. Accorde ton pardon, ô Roi très-haut, à ceux qui persécutent tes serviteurs, à ceux qui s’éloignent de la vénération de ton nom et de ta religion.

    Arnobe de Sicca, Adversus nationes 1, 1.

  • Prière et unité

    Avant tout, le docteur de la paix, le maître de l’unité, n’a pas voulu que la prière eût un caractère personnel et privé, que chacun, en priant, ne songeât qu’à soi. Nous ne disons pas : « Mon Père, qui êtes aux cieux : donnez-moi aujourd’hui mon pain », chacun de nous ne demande pas que sa dette lui soit remise, il ne prie point pour obtenir pour lui seul de n’être point soumis à l’épreuve et d’échapper au mal : notre prière est publique et commune, et quand nous prions, ce n’est pas pour un seul, mais pour le peuple tout entier, car notre peuple tout entier ne fait qu’un. Le Dieu de la paix, le maître de la concorde, qui nous a enseigné l’unité, a voulu que de la sorte un seul priât pour tous comme lui-même en un seul nous portait tous.

     

    Saint Cyprien, La Prière du Seigneur 8.

  • La virginité

    La virginité et la continence transcendent toute loi. Il n’est rien dans les lois du mariage qu soit en rapport avec la virginité. Elle les dépasse toutes  par sa dignité… La virginité se situe sur un pied d’égalité avec les anges. Bien plus, si nous y réfléchissons, elle leur est supérieure, car, par la lutte qu’elle mène dans la chair, elle remporte la victoire sur une nature même que les anges ne possèdent pas.

     

    Novatien, Sur les avantages de la  chasteté 7.

  • Le mariage chrétien

    L’homme et la femme ont une commune vertu. Car, si leur Dieu est unique, leur maître l’est également. Ils appartiennent à une seule église, pratiquent la même tempérance, la même modestie. Leur nourriture est commune. Le mariage leur impose un joug égal.La respiration, la vue, l’ouïe, la connaissance, l’espérance, l’obéissance, l’amour entre eux sont tout semblbales. Et ceux dont la vie est commune reçoivent une grâce commune et un commun salut. Ils ont en commun une même conduite vertueuse.

     

    Clément d’Alexandrie, Le Pédagogue 1, 4.

  • Universalité de la vérité

    Tel est l’enseignement que l’Eglise a reçu, telle la foi qu’elle garde avec un soin jaloux, bien qu’étant dispersée dans le monde entier, comme si elle habitait une seule maison. Elle croit à tout cela comme si elle n’avait qu’une seule âme, qu’un seul cœur ; sa prédication, son enseignement, sa tradition sont conformes à cette foi, comme si elle n’avait qu’une seule bouche. Les langues que l’on parle dans le monde sont diverses, mais la force de la tradition est partout la même. Les Eglises établies dans les Germanies n’ont pas une autre foi ni une autre tradition, non plus que celles des Ibères, des Celtes, ni celles de l’Orient, d’Egypte, de Lybie, ni celles qui sont établies au centre du monde (en Palestine). De même en effet que le soleil, cette créature de Dieu, est le même dans tout le monde, de même la prédication de la vérité brille partout la même, et illumine tous les hommes qui veulent arriver à la connaissance de la vérité.

     

    Saint Irénée, Adversus haereses 1, 10, 1-2.

  • La beauté du monde

    Il (le chrétien) a la beauté du monde à observer et à admirer. Il peut contempler le lever de soleil et son coucher, examiner la manière dont celui-ci amène tout à tour le jour et la nuit. Il peut admirer le globe de la lune, indiquant par sa croissance et son déclin le cours des saisons, les bataillons des étoiles brillantes, et celles qui glissent d’en haut avec une extrême mobilité.Des parties de l’année se succèdent régulièrement. Les jours mêmes et les nuits se partagent en périodes horaires. Qu’il consièdre la lourde masse de la terre, équilibrée par les montagnes, et les rivières qui dévalent, et leurs souyrces, et l’immensité des mers, avec leurs vagues et leurs rivages… Que ces choses et les autres œuvres divines soient les spectacles des chrétiens fidèles. Quel théâtre bâti par des mains humaines pourrait jamais se comparer à des œuvres comme celles-là ?

     

    Novatien, Sur les spectacles 9.