Quand nous donnons ces conseils, je crains que certains ne s’emportent plutôt contre nous que contre eux-mêmes. Car notre discours se présente comme un miroir à votre charité ; aussi, de même qu’une dame, lorsqu’elle se regarde avec attention dans un miroir, au lieu de briser le miroir, corrige plutôt sur elle ce qu’elle a vu de défectueux, ainsi il est juste que chacun d’entre vous, chaque fois qu’il reconnaît sa souillure dans une prédication quelconque, se corrige au lieu de se laisser aller à s’emporter contre le miroir de la prédication. De la même façon, ceux qui reçoivent des blessures veulent plutôt soigner leurs plaies que mépriser les médicaments.
Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 42, 6.


Quand vous voyez l'un de vos frères tomber dans de telles transgressions, vous estimez que la catastrophe vous est étrangère, non personnelle, et, contre ceux qui vous blâment, vous pensez vous justifier en disant : « Que m'importe-t-il, en effet ? Qu'y a-t-il de commun entre lui et moi ? », et en proférant des paroles de la pire misanthropie et de la même nature, ou plutôt - s'il faut parler de participation de la même nature - ayant une seule tête, le Christ tu oses dire qu'il n'y a rien entre toi et tes membres ? Comment alors confesses-tu que le Christ est la tête de l'Église , Car la tête, par nature, oint tous les membres et les attire et les lie à elle-même rigoureusement. Si tu n'as rien de commun avec ton membre, rien de commun avec ton frère, tu n'as pas pour tête le Christ.