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christianisme - Page 38

  • Changer son coeur

    Quand le Bon Dieu va vous bénir, demandez-lui qu’il change vos cœurs ! Si vous le lui disiez sincèrement : mon Dieu changez les dispositions de mon cœur, faites-mois la grâce de me convertir, certainement vous obtiendriez votre changement, parce qu’il ne désire rien tant que votre bonheur. Il a ses mains pleines de grâces, cherchant à qui les distribuer et presque personne ne les lui demande. On ne le désire même pas.

    C. Lassagne, Le curé d’Ars au quotidien par un témoin privilégié, Paris,  2003, p. 152.

  • Vocation à la sainteté

    « Âme, image vivante de Dieu et rachetée du Sang précieux de Jésus-Christ, la volonté de Dieu sur vous est que vous deveniez sainte comme lui dans cette vie, et glorieuse comme lui dans l'autre. L'acquisition de la sainteté de Dieu est votre vocation assurée ; et c'est là que toutes les pensées, paroles et actions, vos souffrances et tous les mouvements de votre vie doivent tendre ; ou vous résistez à Dieu, en ne faisant pas ce pour quoi il vous a créée et vous conserve maintenant » (Le Secret de Marie 3).

    Ce texte est remarquable. Louis-Marie (Grignion de Montfort) place comme fondement de la vocation à la sainteté non pas d'abord l'apparte nance à l'Église par le baptême (ce qui viendra ensuite), mais les Mystères de la Création et de la Rédemption. L'homme est appelé certainement à la sainteté parce qu'il a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu et parce qu'il a été racheté par le Sang du Fils de Dieu. C'est donc la vocation de l'homme, de tout homme. Chaque homme est « un frère pour qui le Christ est mort » (1 Co 8, 11). Le sens de toute la vie humaine, c'est de tendre à la sainteté.

    Fr-M. Léthel, o.c.d., « L'amour de Jésus en Marie, » Louis-Marie de Montfort. Théologie spirituelle, Rome, Centre International Montfortain, 2002, p. 100-101.

  • Sanctification de la vie ordinaire

    (tableau général de la France avant 1880) Tout était rythme et rite et cérémonie dans la vie quotidienne… Tour était une élévation intérieure et une prière, toute la journée, le sommeil et la veille, le travail et le peu de repos, le lit et la table, la soupe et le bœuf, la maison et le jardin… Tout leur travail était une prière. Et l’atelier était un oratoire.

     

    Ch. Péguy, cité dans R. Johannet, Vie et mort de Péguy, Paris, Flammarion, 1950, p. 180.

  • Lavaleur du travail

    Dites-vous bien que, au service de Dieu, il n’y a pas de travail de deuxième catégorie : tous sont très importants. La classe du travail dépend des conditions personnelles de celui qui l’exerce, du sérieux avec lequel il l’accomplit, de l’amour de Dieu qu’il y met. Noble est le travail du paysan qui se sanctifie en cultivant la terre, noble celui du professeur d’université, qui unit la culture et la foi, noble celui de l’artisan qui travaille dans son propre foyer, noble celui du banquier, qui fait fructifier les moyens financiers au bénéfice de la collectivité, noble celui de l’homme politique, qui voit dans son activité un service pour le bien commun, noble celui de l’ouvrier, qui offre au Seigneur l’effort de ses mains.

    Saint Josémaria, Lettre, 15 octobre 1948, n° 5, cité par A. Vazquez de Prada, Le fondateur de l’Opus Dei, vol. III, p. 94-95.

  • La famille nombreuse

    Une dame Ruet, d’Ouroux, dans le Rhône, qui avait déjà une nombreuse progéniture, allait être mère encore une fois. Elle vint chercher courage près du saint d’Ars. Elle n’attendit pas longtemps, car M. Vianney l’appela du milieu de la foule. « Vous êtes bien triste, mon enfant, lui dit-il, quand elle fut agenouillée au confessionnal. – Oh ! je suis si âgée, mon Père ! – Consolez-vous, mon enfant… Si vous saviez celles qui sont en enfer, pour n’avoir pas donné au monde les enfants qu’elles devaient lui donner.

    Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 369.

  • Le jeûne

    Dragon, il a précipité Adam du paradis ; lion, il a persécuté l'Église selon le mot de Pierre : « Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer » (1 Pierre 5, 8). Ne va pas croire que le diable a perdu sa malice : c'est quand il flatte qu'il faut s'en méfier le plus. Mais au milieu de toutes ses embûches et de toutes ses tentations, qu'avons-nous à faire sinon ce que nous venons d'entendre dans le psaume : « Pour moi, lorsqu'ils me tourmentaient, je me couvrais d'un sac et j'humiliais mon âme dans le jeûne » (Psaume 34, 13). Il y a quelque pour exaucer, n'hésitez pas à prier ; mais celui qui exauce demeure au-dedans de vous.

    Saint Augustin, Homélies sur l'Évangile de saint Jean I-XVI, Paris, Institut des Études augustiniennes, 1993, Œuvres de saint Augustin, vol. 71, Tract. 10, 1, p. 549.

  • Le péché originel

    Rien ne nous heurte plus rudement que cette doctrine, et cependant, sans ce mystère, le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes. Le nœud de notre condition prend ses replis et ses tours dans cet abîme, de sorte que l'homme est plus inconcevable sans ce mystère que ce mystère n'est inconcevable à l'homme.

    Pascal, Pensées (Lafuma 246, Brunschvicg 434).

  • Les dispositions pour communier

    Etiennette, qui était pieuse, se rendit directement à l’église, où M. Vianney commençait sa messe, et, au moment de la communion, elle s’agenouilla à la sainte table. Le célébrant communia les personnes présentes, mais arrivé devant la jeune voyageuse, il prit l’hostie, la souleva au-dessus du ciboire, commença de réciter la formule : Corpus Domini nostri… puis, sans l’achever, demeura immobile.

    On ne saurait décrire l’angoisse intérieure de cette enfant, à qui l’homme de Dieu voulait donner pour toute la vie une leçon. Ne sachant que penser, elle se mit à réciter mentalement les actes de foi, d’espérance et de charité. Quand elle eut fini, le Curé d’Ars déposa l’hostie sur ses lèvres et passa. « Mon enfant, lui dit-il lorsqu’il la revit, quand on n’a pas fait sa prière du matin et qu’on a été dissipé tout le long de la route, on n’est pas trop disposé à faire la sainte communion ! »

     Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 372.

  • Le résultat de la vertu

    Ce ne fut pas sans tristesse que nous nous éloignâmes (d’Ars). Comment nous étions-nous attachés si vite ?... C’est que, sur cette terre sans lustre, nous avions rencontré un certain bonheur de l’âme qui donne une patrie partout où il est permis de le goûter. Arrivés au milieu du bruit et de l’agitation de la ville, nous ne pouvons nous défendre de malaise et de mélancolie. Les hommes nous semblaient grossiers et ennemis ; les propos, les cris et jusqu’à l’aspect du travail sentaient le désaccord ou accusaient la douleur. L’atmosphère de paix et d’harmonie chrétiennes que nous venions de perdre nous avaient rendus plus impressionnables aux infirmités humaines.

     Brac de la Perrière, Souvenirs de deux pèlerinages à Ars, cité dans Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 280.

  • L'Eglise, salut et refuge

    Ne te sépare point de l'Église : aucune puissance n'a sa  force ! Ton espérance, c'est l'Église. Ton salut, c'est l'Église. Ton refuge, c'est l'Église. Elle est plus haute que le ciel et plus large que la terre. Elle ne vieillit jamais : sa vigueur est éternelle.

     

    Saint Jean Chrysostome.