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Dominique Le Tourneau - Page 129

  • 25 avril : une perception de Dieu

    De La Salette Jacques (Maritain) avait envoyé à Ernest Psichari, alorsmedium_desert.marchesurdune.jpg en Afrique, une carte postale portant l'image de la Vierge en pleurs : "Nous avons prié pour toi du haut de la sainte Montagne..." Psichari devait citer plus tard cette lettre dans Le Voyage du Centurion, en ajoutant : Pour la première fois, Maxence (c'est le nom qu'il se donne dans ce livre, pour ne pas parler à la première personne), "pour la première fois, Maxence eut la perception qu'une brise de tendresse lui venait des Gaules lointaines. Il ne croyait nullement à la prière et pourtant il lui semblait que celui-là l'aimait mieux que les autres, qui priait pour lui, - que seul, celui-là l'aimait.

    Raïssa Maritain, Les grandes amitiés.


  • 24 avril : l'origine du patriotisme

    Quelle est l'origine du patriotisme ? Quelles sont les causes qui lemedium_Legion4.jpgcréent dans l'âme de tous, quelles sont les raisons qui l'y font vivre ? Ces causes, ces raisons, sont de plusieurs sortes : il est indispensable d'y voir en premier lieu une sorte de patrimoine de race, qui porte l'homme à préférer tel peuple plutôt que tel autre ; on peut l'atttribuer ensuite à l'amour naturel de chacun pour le sol qui l'a vu naître et grandir, pour les objets qui ont entouré son enfance et sa vie, pour la terre qui contient les cendres de ses aïeux ; une autre raison est encore la préférence de chacun pour les hommes dont le caractère, la langue, les mœurs, les traditions sont les mêmes que les siens. Enfin, surtout pour ceux qui, comme vous, ont le privilège d'étudier plus que d'autres, les grands exemples de l'Histoire, notre patriotisme est un amour profond pour une nation qui, à toute époque, a tiré son épée, enfanté ses savants et ses théosophes, versé le plus pur de son sang pour toutes les grandes causes et renversé les obstacles que les peuples et les individus avaient jetés au travers de la civilisation.

    Charles de Gaulle, Conférence devant des camarades officiers subalternes, probablement en 1913, Lettres, notes et carnets, vol. I, 1905-1918, Paris, 1980, p. 67-68.


  • 23 avril : la crainte de Dieu

    Au sujet de la crainte de Dieu, il est écrit ceci : medium_86.Poitiers.tombeauStHilaire.jpg. Il faut donc apprendre la crainte de Dieu, puisqu'elle est enseignée. En effet, elle n'est pas dans la terreur, elle est dans la logique de l'enseignement. Elle ne vient pas du tremblement de la nature, mais de l'observance du précepte ; elle doit commencer par l'activité d'une vie innocente et par la connaissance de la vérité. Pour nous, la crainte de Dieu est tout entière dans l'amour, et la charité parfaire mène à son achèvement la peur qui est en elle.

    Saint Hilaire, Commentaire sur le psaume 127.

    On pourra voir mes textes sur crainte de Dieu et sur la crainte de Dieu début et fin.

  • 22 avril : grandir en saintete

    medium_Galaxie10.jpgIl est nécessaire que le Christ croisse en toi, pour que tu progresses dans sa connaissance et dans son amour : en effet, plus tu le connaîtras et plus tu l'aimeras, plus le Christ grandira en toi (...). C'est pourquoi il est nécessaire que ceux qui veulent avancer sur ce chemin diminuent l'estime qu'ils ont d'eux-mêmes, parce qu'on progresse d'autant plus dans la grandeur de Dieu qu'on a de considération pour la petitesse humaine.

    Saint Thomas d'Aquin, Commentaire sur saint Jean (à Jean 3, 30).


  • 21 avril : aimer son prochain

    medium_ProcessionPenitents.jpg

    Rien ne coûte quand on aime, rien n'est difficile au cœur épris.

    Saint Jérôme, Lettre 9 à Eustochium sur la virginité.



  • 20 avril : etre coherent

    medium_77.Provins.basiliqueSaintQuiriace.jpgIl est facile de penser, il est malaisé d'agir, mais agir suivant sa pensée, c'est le plus difficile au monde.

    Goethe, cité par Charles de Gaulle, Livres, notes et carnets, 1919-juin 1940, Paris, 1980, p. 285.


  • 19 avril : les professsions delirantes

    Paris enferme et combine, et consomme et consume la plupart des brillants infortunés que leurs destins ont appelés aux professions délirantes... Je nomme ainsi tous ces métiers dont le principal instrumentmedium_75.7.TourEiffel.jpg est l'opinion que l'on a de soi-même, et dont la matière première est l'opinion que les autres ont de vous. Les personnes qui les exercent, voués à une éternelle candidature, sont nécessairement toujours affligées d'un certain délire des grandeurs qu'un certain délire de la persécution traverse et tourmente sans répit. Chez ce peuple d'uniques règne la loi de faire ce que nul n'a jamais fait, et que nul jamais ne fera. C'est du moins la loi des meilleurs, c'est-à-dire de ceux qui ont le cœur de vouloir nettement quelque chose d'absurde... Ils ne vivent que pour obtenir et rendre durable l'illusion d'être seuls, - car la supériorité n'est qu'une solitude situées sur les limites actuelles d'une espèce. Ils fondent chacun son existence sur l'inexistence des autres, mais auxquels il faut arracher leur consentement qu'ils n'existent pas.

    Paul Valéry, Monsieur Teste, Lettre d'un ami.

     

  • 18 avril : le chretien Leclerc de Hautecloque

    medium_Leclerc.jpgUn jour, pendant un repas, le général Leclerc dit brusquement à sa femme : "Au fond, je n'ai eu de courage qu'une seule fois dans ma vie : le soir de mon entrée à Saint-Cyr." La mère du général lui avait fait promettre de ne jamais manquer à sa prière. Le soir de l'entrée à Saint-Cyr, ils étaient soixante dans la même chambrée. Que faire ? Philippe de Hautecloque appartenait à une race où l'on sait ce que c'est que la parole donnée. Il se mit à genoux auprès de son lit, fit posément un très beau signe de croix et fit tranquillement sa prière de A jusqu'à Z. Il reçut immédiatement une nuée d'invectives et de projectiles de toute nature : polochons, ceinturons, calots, objets hétéroclites. Crânement, il alla jusqu'au bout sans se hâter. medium_StCyrien.jpgLe lendemain, les camarades apprirent que celui sur lequel ils s'étaient acharnés s'appelait Philippe de Hautecloque et constatèrent qu'il n'avait pas l'air plus "sot" qu'un autre. Le second soir, il recommença. Il y avait déjà un autre camarade qui faisait sa prière avec lui. Tous les deux reçurent autant de projectiles que la veille. Mais, à la fin du trimestre, toute la chambrée faisait sa prière ensemble, en silence.

    Rapporté par le P. Caillon, Familles vivantes, février 1980.


  • 17 avril : temoigner de la foi

    medium_69.Lyon.StPothin.Voeudesechevins.jpg

    Écoutez ce que le Seigneur dit aux apôtres : "Vous êtes le sel de la terre." Par cette phrase il leur fait voir la nécessité de ce qu'il leur a commandé. Parce que vous - veut-i leur dire - vous ne devez pas penser seulement à votre propre vie, mais aussi à celle de toute la terre. Il ne vous a pas envoyés, comme il l'a fait pour les prophètes, à deux villes, ni à dix, ni à vingt, ni même à un seul pays. Non. Votre tâche s'étendra à la terre et à la mer, sans autres limites que celles du monde lui-même... Il est donc juste qu'il exige d'eux les vertus qui sont spécialement nécessaires et utiles pour le profit des autres. Celui qui est patient, modeste, miséricordieux et juste, ne gardera pas ces vertus pour lui tout seul, mais il obtient que ces sources merveilleuses se répandent abondamment pour le plus grand profit des autres. De même, celui lui est pur de cœur, celui qui est pacifique, celui qui est persécuté pour la cause de la vérité, dispose également sa vie pour le bien de tous. Ne pensez pas - dit le Seigneur à ses disciples - que je vous lance à des combats sans importance et que vous confie des affaires de plus ou moins d'intérêt. Non. "Vous êtes le sel de la terre." Saint Jean Chrysostome, Homélies sur Matthieu 15, 6.

  • 16 avril : la soif de Dieu

    Le cri de Jésus sur la Croix retentissait aussi continuellement dansmedium_ThereseEnfantJesus.jpg mon cœur : "J'ai soif !" Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive... Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes.

    Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Manuscrits autobiographiques.