
Un jour, saint Alphonse Rodriguez, de la Compagnie de Jésus, se trouvait devant une image de Marie et, sentant son cœur brûler d'amour pour la très sainte Vierge, il ne peut s'empêcher de lui dire : « Ma très aimable Mère, je sais bien que vous m'aimez, mais pas autant que je vous aime. » Alors Marie, comme offensée sur ce point délicat de son amour, lui répondit, de cette image : « Que dis-tu, Alphonse, que dis-tu ? Oh ! Combien mon amour pour toi l'emporte sur ton amour pour moi ! Sache qu'il y a moins de distance de la terre au ciel que de ton amour au mien ».
Saint Alphonse de Liguori, Les gloires de Marie, 1, 3.

Dans la vie des saints qui, partageant notre nature humaine, se sont pourtant transformés plus parfaitement à l'image du Christ (cf. 2 Co 3, 18), Dieu manifeste plus vivement aux hommes sa présence et son visage. Il nous parle à travers eux et nous offre un signe de son Royaume. On le voit en spécialement chez les saints qui, en raison de dons particuliers du Saint-Esprit, ont brillé non seulement par l'excellence de leur vie, mais encore par celle de leur doctrine. Cela ne doit pas être considéré seulement comme une science théologique, mais aussi comme une « science d'amour », qui vient de l'illumination de l'Esprit Saint par l'expérience des mystères de Dieu.
Cet effort que se propose spirituellement notre cœur, contre l’habitude, est dur. Mais cependant le fardeau de Dieu est léger une fois que nous nous sommes mis à le prendre sur nous, au point que pour son amour nous trouvons bonne la persécution, et que toute affliction soufferte pour lui devient douceur pour l’âme, comme pour les saints apôtres, qui se réjouissaient d’endurer les fouets pour le Seigneur (cf. Ac 5, 41).