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Dominique Le Tourneau - Page 128

  • 5 mai : l'Eglise est faite de pecheurs

    À lire les Actes de apôtres, on s'aperçoit qu'ils vont de surprise en surprise, sans cesse dépassés par les événements. Ils s'attendaient à être persécutés : le Christ le leur avait prédit. Mais non à ce que l'un de leurs persécuteurs les plus actifs devînt soudain leur soutien etmedium_PierreconfessiondiviniteJesus.jpg auxiliaire le plus ardent : c'est pourtant ce qui arrive avec Saül de Tarse, devenu Paul. Ils s'attendaient à convertir la communauté juive au sein de laquelle ils prêchaient, mais non les païens qui s'adressent à eux et dont ils voient avec stupeur qu'eux aussi reçoivent l'Esprit-Saint ; c'est pourtant l'histoire de Corneille le centurion, un petit sous-officier de l'armée romaine en garnison à Césarée. Les apôtres iront ainsi d'imprévu en imprévu, de dépassement en dépassement. Ce sont des hommes simples pour la plupart, on le sait, pêcheurs de leur état, et non sans reproche. On imagine le regard que le Christ dut avoir sur les douze hommes au moment même où il les choisissait : le premier un renégat, le dernier un traître ; rien de très rassurant dans cette douzaine d'hommes inexplicablement choisis. Et cela va constituer un trait permanent de l'histoire de l'Église.

    Régine Pernoud, Les saints au Moyen Âge. La sainteté d'hier est-elle pour aujourd'hui ? Paris, 1984, p. 34.

  • 4 mai : la conversion

    medium_ChapelleSixtine.MichelAnge.ConversiondestPaul.jpgMoi de même, mon Sauveur, je Vous en prie par ce décapité,

    Ayez pitié de ceux que j'aime, de peur qu'ils ne meurent dans leur incrédulité,

    Et pour qu'ils entendent comme moi, avant l'heure où la Sentence s'exécute,

    Votre voix qui leur dit : Paul, je suis ce Jésus que tu persécutes.

    Paul Claudel, Corona benignitatis anni Dei, Le groupe des apôtres : saint Paul.


  • 3 mai : L'integrisme religieux n'est pas chretien

    La chrétienté médiévale - pour ne mentionner qu'elle - qui pourtant amedium_DrapeauEurope1.jpg théoriquement élaboré, en reprenant la grande tradition d'Aristote, la conception naturelle de l'État, n'a pas toujours échappé à la tentation intégraliste d'exclure de la communauté temporelle ceux qui ne professaient pas la vraie foi. L'intégralisme religieux, sans distinction entre la sphère de la foi et celle de la vie civile, pratiqué encore de nos jours sous d'autres cieux, paraît incompatible avec le génie propre de l'Europe tel que l'a façonné le message chrétien.

    Jean-Paul II, Discours au Parlement européen, Strasbourg, 1988.

  • 2 mai : ne pas s'avouer vaincu

    medium_guerisonparalytiquepiscineprobatique.jpgIl n'y a qu'une maladie mortelle, une seule erreur funeste: accepter la défaite, ne pas savoir lutter selon l'esprit des enfants de Dieu. Si cet effort personnel fait défaut, l'âme s'engourdit et se paralyse dans la solitude, et elle devient incapable de donner du fruit...

    Dans cette situation de lâcheté, la créature oblige Notre-Seigneur à prononcer ces paroles qu'Il entendit du paralytique, au bord de la piscine de Siloé : "Hominem non habeo !" — je n'ai personne !

    Saint Josémaria, Forge, n° 168.

  • 1er mai : sanctification du travail

    medium_reparationligneHtetension.jpgLe chrétien doit avoir soif de savoir. Maniement des sciences les plus abstraites ou habileté technique, tout peut et doit conduire à Dieu. Car il n’est pas de tâche humaine qui ne soit sanctifiable, qui ne soit une occasion de se sanctifier personnellement et de collaborer, avec Dieu, à la sanctification de tous ceux qui nous entourent. Ce n’est pas au fond d’une vallée mais au sommet de la montagne que doit briller la lumière de ceux qui suivent Jésus-Christ : pour que l’on voie vos bonnes œuvres et que l’on glorifie votre Père qui est dans les cieux (Matthieu 5, 16).

    Travailler ainsi, c’est prier. Étudier ainsi, c’est prier. Faire ainsi de la recherche, c’est prier ; nous n’en sortons jamais ; tout est prière, tout peut et doit nous mener à Dieu, nourrir ce dialogue continuel avec Lui, du matin au soir. Tout travail digne peut être prière; et tout travail qui est prière est apostolat. C’est ainsi que l’âme s’affermit, dans une unité de vie simple et solide.

    Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 10.
     

  • 30 avril : les vrais evangelisateurs

    Pour être d'authentiques évangélisateurs il faut apprendre à se tenirmedium_Pressiat.Christmontresesplaies.jpg devant Dieu ; il est nécessaire d'éduquer l'esprit et le cœur à regarder le Christ, à s'adresser à lui, à l'aimer. Car ce n'est que si vous faites du Christ la fin constante de votre vie que vous pourrez animer toujours plus le monde par la puissance de son Esprit.

    Jean-Paul II, Discours à la IIème "ultreya" nationale du mouvement des "Cursillos", Rome, 20 avril 1985.


  • 29 avril : savoir se repentir

    Si nous nous vantons de ce que nous avons de mieux, nous devonsmedium_23.Aubusson.tapisserie.DameLicorne.jpg nous repentir de ce que nous avons de pire. Autrement le patriotisme serait vraiment une bien pauvre chose.

    G. K. Chesterton, "Praying for Patriotism", The Common Man, Londres et New York, 1951, p. 52.


  • 28 avril : catholique au grand cœur

    medium_DrapeauVatican.gifÊtre « catholique », c’est aimer la Patrie, sans céder à quiconque dans cet amour. Mais c’est aussi faire miennes les belles aspirations de tous les pays. Que de gloires françaises sont aussi mes gloires ! Et de même, beaucoup de motifs de fierté des Allemands, des Italiens, des Anglais…, des Américains, des Asiatiques et des Africains sont aussi ma fierté ! — Catholique : grand cœur, esprit ouvert !

    Saint Josémaria, Chemin, n° 525.



  • 27 avril : baptises mais pecheurs

    Après sa Résurrection, le Sauveur les confirma (par l'Esprit), et à partir de ce moment-là ils (les apôtres) devinrent spirituels ; mais alors cessèrent-ils de pécher ? Les apôtres, ces hommes spirituels, écrivaient des épîtres toutes spirituelles, ils les envoyaient aux Églises, mais ils ne péchaient plus : c'est ce que tu veux dire. Je n'en crois rien. Je vais les interroger. Dites-moi, ô saints apôtres, après la Résurrection du Seigneur, après votre confirmation par le Saint-Esprit descendu du ciel, avez-vous cessé d'être pécheurs ? Dites-le-nous, je vous en supplie, pour que les pécheurs ne désespèrent pas, pour qu'ils ne cessent de prier Dieu, eux qui ne sont point sans péché ! Dites-le-nous. Et voici que l'un d'eux me répond. Lequel ? Celui que le Seigneur chérissait le plus, celui qui reposait sur sa poitrine et u buvait ce secret qu'il devait épancher plus tard. Je l'interroge. Êtes-vous pécheur, oui ou non ? Il répond en disant : "Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité ,n'est pas en nous."

    Saint Augustin, Sermon 135, 8.


  • 26 avril : les bienfaits de la conversation

    medium_LaConversation.jpgLa conversation nous rapproche des autres et donne une sens profond de nous-mêmes ; elle nous repose de nos fatigues, nous distrait des préoccupations, développe notre personnalité, ravie nos pensées. Quand je suis triste, la sympathie de mon interlocuteur me réconforte. Quand je suis seul, la conversation peuple ma solitude : s'il s'agit d'une conversation familière, je suis heureux d'être admis dans l'intimité d'autrui ; s'il s'agit d'une conversation importante, je me sens honoré de me voir traité comme un "être pensant".

    Quand je converse pour la première fois avec quelqu'un, j'ai l'impression de voyager agréablement à travers un pays inconnu. La seconde, la troisième, la quatrième fois, je retourne contempler des paysages déjà vus, mais dont je n'avais pourtant pas encore décelé toutes les beautés. Je trouve aussi que la conversation m'enrichit. Posséder de solides convictions est bien ; mais les posséder de manière à les communiquer et les voir partagées est encore mieux. La clarté de la chose dite augmente la clarté de la chose pensée. Si je perçois que mon sentiment fait vibrer l'âme d'autrui, je sens son écho me revenir et je vibre davantage moi-même. Jésus lui aussi a trouvé du réconfort dans la conversation ; il suffit pour s'en convaincre de lire en saint Jean les confidences à ses apôtres durant la dernière Cène. Jésus a utilisé très souvent la conversation comme véhicule de son apostolat : il parlait en marchant le long des routes, en se promenant sous le portique de Salomon ; il parlait dans les maisons, entouré de personnes, comme Marie assise à ses pieds ou Jean qui posa sa tête sur sa poitrine. Plusieurs fois je me suis demandé : pourquoi le Seigneur a-t-il souvent exposé les plus hautes vérités à table ? Peut-être parce que pendant un repas les gens abandonnent leur réserve et prennent une attitude de calme, modérée, détendue.

    Albino Luciani (futur pape Jean-Paul Ier), "Lettre à Giuseppe Giocchino Belli", Humblement vôtre, Paris, 1978, p. 282-283.