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Dominique Le Tourneau - Page 170

  • Livre

    Voici un ouvrage qui donne un éclairage très intéressant

    Jean-Pierre DELANNOY, Les religions au Parlement français. Du général de Gaulle (1958) à Valéry Giscard d’Estaing (1975), Paris, Éditions du Cerf, coll. « Histoire », 2005, 480 p.


    Les années qui sont étudiées par l’auteur sont marquées par la crise algérienne et par les transformations de la société après mai 1968, qui voit triompher les réformes « libérales ». le fait religieux connaît une profonde mutation, parfaitement repérable dans les débattu Parlement. L’auteur a étudié les projets et propositions de loi, les projets de résolutions, les rapports et avis des commissions parlementaires permanentes et spéciales d’enquête et de contrôle, les débats en séances publiques, les questions écrites et orales, les déclarations de principe des groupes parlementaires et, pour l’Assemblée nationale, les professions de foi des candidats élus députés.


    C’est dire l’ampleur du travail réalisé et son intérêt. « Pour le Parlement législateur, souligne l’auteur, la fin de la reconnaissance légale n’a jamais signifié la fin de la connaissance du fait religieux. En revanche, il est vrai que le mouvement des idées et des comportements sociaux crée une certaine prisée distance entre la société française et les éléments religieux, essentiellement catholiques, de sa tradition culturelle et juridique. L’activité parlementaire, par sa continuité et par la variété de ses champs et de ses procédures, est un lieu privilégié d’observation de ce processus ».

  • Une bénédiction de Paris et de la France

    Mes frères et sœurs, c’est de cet endroit que le Seigneur, le Christ lui-même, bénit toujours votre cité, bénit Paris et la France. Pour exprimer, pour vivre ensemble ce moment solennel, je vais vous offrir maintenant la liturgie d’une bénédiction papale.

    Je vous profondément reconnaissant pour ce moment que vous avez passé unis dans la prière avec le pape et je répète à vous tous que je reste lié d’une manière toute spéciale à vous tous, à Paris, à la France, à l’Église dans votre pays. Et je recommande à vos prières,spécialement ici dans ce sanctuaire privilégié, l’Église, le monde. Et maintenant recevez la bénédiction.
    C’est une bénédiction de vous tous, et de Paris entier.

    C’est en ces termes que le pape Jean-Paul II s’est exprimé, d’une manière improvisée, en sortant de la basilique du Sacré Cœur de Montmartre, où il s’était rendu le 1er juin 1980, après la réunion mémorable avec les jeunes au Parc des Princes. Avant de quitter le stade, il avait déclaré aux jeunes : « Il est minuit et on m’attend à 11h à Montmartre. Alors qu’est-ce que les gens vont dire ? Ils vont dire : les jeunes ont dévoré le pape ! »

  • Causes de canonisation (3)

    Causes de béatification et de canonisation (suite)

    Procédure en vigueur. Le code de droit canonique de 1983 se borne à renvoyer à une loi pontificale particulière, les causes de canonisation des Serviteurs de Dieu se voyant appliquer les dispositions du droit universel quand la loi pontificale y renvoie ou qu'il s'agit de normes qui, par la nature des choses, concernent aussi ces causes (c. 1403). La loi pontificale particulière en question est la constitution apostolique Divinus perfectionis Magister , donnée par Jean-Paul II le 25 janvier 1983 (lire la suite)

  • L'Annonciation

    L’Annonciation

    « Et le verbe s’est fait chair » (Jean 1, 14). Dès que la Vierge Marie prononce son fiat, « qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 38), par lequel elle accepte la Volonté de Dieu, aussi extraordinaire et déroutante soit-elle, dès cet instant « le Verbe s’est fait chair » dans son sein immaculé.
    « Que de grâce dans cette scène de l’Annonciation. Marie se recueille en prière… — combien de fois n’avons-nous pas médité cela ! Elle utilise ses cinq sens et toutes ses facultés pour parler à Dieu. Et c’est dans la prière qu’elle apprend la Volonté divine ; et par la prière elle en fait la vie de sa vie : n’oublie pas l’exemple de la Sainte Vierge » (st Josémaria, Sillon, n°481).
    Et le Verbe est devenu chair « et a habité parmi nous » (Jean 1, 14). Ou bien « il a dressé sa tente » parmi nous, par allusion à la tente dressée par Moïse dans le désert, que la nuée vint couvrir tandis que la gloire de Dieu la remplissait (cf. Exode 40, 34), Dieu venant ainsi habiter au milieu de son peuple. Tant il est vrai — même si c’est bien surprenant — que Dieu trouve ses « délices parmi les enfants des hommes » (Proverbes 8, 31).
    L’Esprit Saint a recouvert Marie de son ombre (l’a « obombrée ») et Marie est devenue la nouvelle tente de Dieu, désormais présent parmi les hommes à jamais : « Et moi, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20).
    Il « est venu chez les siens » (Jean 1, 11). Jésus devait déclarer au soir de sa vie sur terre : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; vous, je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 15, 15). En vérité, « vous êtes concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu » (Éphésiens 2, 19).

    « Il est venu parmi les siens et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1, 11). Dieu merci, tous ne se sont pas fermés à l’Amour de Dieu, tous n’ont pas réagi stupidement comme les serviteurs de la parabole : « Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous » (Luc 19, 14). Mais ce cri de rejet continue de retentir de nos jours…
    Cependant, « à ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1, 12). Nous avons là le fondement de toute la vie dans le Christ. Le Seigneur est le frère aîné, le « premier-né parmi beaucoup de frères » (Romains 8, 29). Par le baptême, nous sommes devenus fils dans le Fils.
    Nous ne pouvons pas trouver de point d’ancrage plus solide. Nous sommes devenus enfants de Dieu, ou redevenus tels, car l’homme l’était avant le péché originel d’Adam et Ève. Saint Jean ne cesse de s’émerveiller de cette réalité sur laquelle il revient : « Voyez quel grand amour nous a témoigné le Père, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, ce que nous sommes. […] Mes bien-aimés, nous sommes dès à présent enfants de Dieu » (1 Jean 3, 1-2).
    Par Marie, nous avons obtenu l’accès à Dieu, d’abord à Jésus et par lui au Père, de qui nous recevons l’Esprit Saint. Par son empressement à entrer dans les plans de Dieu, la Sainte Vierge est fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Épouse de Dieu le Saint-Esprit. Elle est pour nous le chemin royal qui conduit à chacune des trois Personnes divines ; celle qui mieux que quiconque peut nous aider à les fréquenter, les découvrir et les aimer.
    Et puisque toutes les grâces nous arrivent par elle, il est bon de se tourner fréquemment vers elle pour obtenir les faveurs célestes dont nous avons besoin pour mener une vie cohérente avec la foi que nous professons et pour en témoigner sans relâche dans notre existence quotidienne.

  • Vénération des reliques de la Passion

    Vénération des reliques de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ


    La cathédrale de Paris abrite la couronne d’épines, un morceau du bois de la Croix et un clou par lequel Jésus a été attaché à cette Croix. Ces reliques ont été achetées par le roi saint Louis qui a fait construire la Sainte-Chapelle, aujourd’hui enserrée dans l’enceinte du palais de Justice, pour les abriter.
    Je reviendrai un autre jour sur ces reliques. Je me contente pour l'heure d'indiquer qu'elles sont présentées à la vénération des fidèles tous les premiers vendredis du mois et les vendredis de carême, à 15 heures, et le Vendredi saint toute la journée. Les chanoines de la cathédrale assurent cette présentation tandis que les chevaliers et dames de l’Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem en assurent la garde.
    Vendredi prochain, 31 mars, des membres du patriarcat russe orthodoxe de Moscou participeront à cette vénération.

  • Nouveau site Opus Dei

    UNE NOUVELLE VERSION DU SITE DE LA PRÉLATURE DE L'OPUS DEI A ÉTÉ MISE EN LIGNE LE MERCREDI 22 MARS


    Le website www.opusdei.org a récemment fêté ses dix ans sur l'nternet. Depuis 2001, cette page n'avait pas changé. À l‚époque, la moyenne des visites mensuelles était de 51 000 ; elle est actuellement de 365 000.

    Le nombre de langues proposées sur le site a également augmenté, pour atteindre 22 à l'heure actuelle. L'arabe et le hongrois y seront, en principe, prochainement incorporés.

    Sur un "design" allégé, certains contenus ont été reclassés et de nouvelles sections comme « Multimédia » ou « Documents » ont été créées. La section destinée aux journalistes a été développée afin de leur fournir un meilleur service.

    Une considération spirituelle de saint Josémaria est proposée pour chaque jour.

    Ceux qui le souhaitent pourront s‚abonner à un service quotidien ou hebdomadaire de textes brefs de saint Josémaria concernant différents aspects de la vie chrétienne : famille, travail, prière, etc. D'autres informations sur le fondateur de l'Opus Dei sont disponibles sur la page www.josemariaescriva.info

  • Les procès en canonisation (2)

    Les procès en canonisation (suite)


    Le concile Vatican II ayant demandé une révision de toutes les procédures ecclésiastiques, les causes de béatification et de canonisation étaient donc visées. Les Pères conciliaires souhaitaient souligner la signification pastorale des canonisations en proposant au peuple de Dieu des modèles de sainteté plus actuels, répondant mieux à la sensibilité contemporaine.
    La partie relative à la sacrée congrégation des rites a été réformée par Paul VI, avec une nouvelle méthode pour l'examen et la discussion des causes (constitution apostolique Regimini Ecclesiæ Universæ, 15 août 1967, n° 62). La phase préliminaire, composée des procès d'instruction devant les tribunaux diocésains est mise à jour par le même Pontife (motu proprio Sanctitas clarior, 19 mars 1969). Est prévue une collaboration des évêques avec le pape dans l'instruction des procès. L'innovation essentielle est le remplacement du procès ordinaire instruit par l'Ordinaire du lieu en vertu de son droit propre et de son autorité et du procès apostolique instruit en vertu de l'autorité déléguée par le Saint-Siège et sous sa direction, par un procès unique d'instruction, mené par l'évêque sous son autorité, renforcée par l'autorité déléguée par le Saint-Siège. Disparaît ainsi la positio super introductio causæ, jadis élaborée par le postulateur et soumise à l'étude d'une commission de consulteurs théologiens. L'évêque qui veut promouvoir une cause de béatification remet au Siège apostolique un supplex libellus; le Saint-Siège vérifie si la cause a un fondement, puis donne son nihil obstat, muni duquel l'évêque peut promulguer un décret d'introduction de la cause, ce dont il informe le Saint-Siège. Une fois la cause introduite, le candidat aux autels reçoit le titre de Serviteur de Dieu.

    Le procès comporte une enquête : a) sur les écrits du Serviteur de Dieu, b) sur sa vie et ses vertus, ou sur son martyre, c) sur l'absence de culte. Après clôture du procès diocésain, les actes sont envoyés à la sacrée congrégation des rites qui, après examen, pourra ordonner un complément ou procéder d'elle-même aux ajouts estimés nécessaires. Un procès super miro, sur les miracles a lieu séparément, après accord à l'évêque par la sacrée congrégation.
    Quant aux tribunaux pour instruire les procès, Paul VI innove en disposant que, "pour permettre une meilleure instruction des procès", les conférences des évêques, éventuellement sur proposition de l'assemblée des évêques d'une province ou d'une région ecclésiastique, peuvent ériger des tribunaux spéciaux, reconnus par le Saint-Siège.
    À la place de la sacrée congrégation des rites, Paul VI institue deux nouveaux dicastères, confiant à l'un le culte divin et à l'autre la procédure des causes (constitution apostolique Sacra rituum congregatio, 8 mai 1969).

    (à suivre…)

  • Suite du voyage à Pompei et au Vésuve

    Suite du récit du voyage à Pompéi et au Vésuve en 1866

    9 juin. Je suis installé tant bien que mal à Pompéi depuis deux jours. Parti le 5 au matin de Rome, je suis arrivé le soir à Naples, et ai passé la matinée à porter des lettres dont on m’avait chargé à Rome, la poste décachetant parfois les lettres. À Pompéi, j’ai choisi pour étude la dernière maison découverte, intéressante par ses vastes dispositions, un très grand atrium, des cuisines, des chambres, un escalier et deux portes d’entrée, une grande et une petite, et sur la rue, il y avait une terrasse avec balustrade, maintenant détruite, à laquelle on arrivait par un escalier de six marches existant encore.


    Cette maison n‚a pas encore été relevée ; elle n’est même pas sur le plan, et, en ce moment, on finit de découvrir le jardin.

    Le temple de Junon est en réalité un temple de Vénus, médiocrement intéressant, car il ne reste que les quatre murs sans aucune décoration.

    Je suis toujours enthousiasmé de cet admirable panorama du Golfe à Pompéi, mais je n’y suis pas bien confortablement. Je suis ici avec deux peintres, et nous vivons ensemble comme si nous nous connaissions depuis notre naissance. Tous les jours, lorsque les fouilles ferment, à 6 heures, je vais prendre un bain de mer, ce qui me remet de la grande chaleur que j’ai à supporter dans la journée.


    17 juin. Mon séjour ici s’est prolongé pour plusieurs raisons : d’abord, pendant trois jours, nous avons eu des orages effrayants, accompagnés ou suivis de pluies torrentielles qui m‚obligeaient à cesser tout travail ; puis on n’avait pas encore entièrement déblayé le jardin, et je voulais voir si on y trouverait des choses utiles à mon travail. Ce jardin est maintenant complètement fouillé : on n’y a trouvé que des jattes [sic] à lait en terre de très grandes dimensions ; le lait, par suite de la chaleur, s’est solidifié, et a diminué de volume, devenu un corps gras, granuleux et s‚écrasant sous le doigt ; j’en rapporte un petit morceau qu’on m’a permis de prendre.

    src="http://dominique-le-tourneau.hautetfort.com/images/medium_pompei.2.jpg" alt="" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />

    Mes études sont très longues et fatigantes à faire, parce que nous ne sommes pas installés, et travaillons sur nos genoux, ce qui n’est pas commode pour l’architecture.

    Cette semaine, j’ai fait deux excursions : d’abord, je suis remonté au Vésuve, montant par Bosco, versant opposé à celui de Portici, par où j’étais monté la première fois. Puis, le Vésuve, si tranquille la première fois, est maintenant fort méchant et tonne comme plusieurs batteries d’artillerie, et lance des pierres comme de la mitraille. Et le spectacle en valait la peine.

    Au lieu du panorama de la terre, j’avais un panorama de nuages dorés par le soleil et ressemblant à une immense mer de glaces bordée par les montagnes qui entourent le Golfe de Naples et moi seul au milieu de cette immensité. C’est un spectacle saisissant, et il l’était d’autant plus pour moi que je le voyais pour la première fois. Quant au volcan, un spectacle grandiose m’attendait ! La lave intérieure avait monté d’au moins dix mètres en se crevassant en tous sens, et laissant apercevoir le feu intérieur. À la place de la cheminée fumant à peine, où j’étais monté la première fois, il y avait un immense cône de pierres encore incandescentes, ouvert en son milieu pour laisser échapper avec un bruit effroyable des torrents de fumée sulfureuse et une pluie de pierres incandescentes lancées à plus de vingt-cinq mètres de hauteur. Spectacle grandiose et émouvant : j’aurai vu un volcan, et, dans le pays, on s’attend à une éruption dans peu de temps. Il paraît qu’à Torre del Greco tous les puits sont à sec, ce qui est un signe précurseur. On a déjà ressenti quelques oscillations.

    Ma seconde excursion a été pour San Pietro, village à deux heures de Pompéi, où il y avait une grande foire en l’honneur de San Antonio del Foco. Pour tout le pays, ce jour qui est le 13 juin est une grande fête. On a pour ce saint une grande vénération, à cause de sa puissance sur le Vésuve « il paraît qu’il a arrêté une éruption ». À cette foire, nous avons vu les plus beaux types que j’aie encore rencontrés en Italie. Les femmes y sont fort belles, et toutes dans leurs costumes, corsages décorés de dentelles ou de passementeries, jupons rouges, rubans et épingles dans les cheveux, boucles d’oreilles de forme étonnante et cependant gracieuse, collier avec mouchoir sur la gorge. Les hommes en culotte courte et en veste avec gilet rouge et chapeau de feutre noir. La population de la campagne et de la montagne dans ses habitudes et dans son costume.



    Rome, 19 juin. J’ai encore beaucoup de monuments à voir, monuments non indiqués sur les guides, inconnus des Romains eux-mêmes, et qu’il faut aller chercher dans les rues les plus affreuses de la Ville. Je vais m’occuper de les trouver tous, maisons, palais, églises, afin que Rome n‚ait plus de secrets pour moi, et que je sois bien pénétré de cette belle Renaissance de l’art en Italie, plus belle que la nôtre sous le rapport du grandiose, de la belle proportion, de la pureté des grandes lignes, mais inférieure pour les détails de l’ornementation.

    La chaleur commence à se faire sentir d’une façon tout à fait insolite pour moi. De midi à 3 ou 4 heures, il ne faut pas songer à mettre le pied dehors, sous peine de fièvres. Voici comment je règle mon temps : lever de bonne heure pour pouvoir être au travail sur les 7 heures ; rentrer, déjeuner, faire la sieste, ressortir à 3 ou 4 heures
    suivant le temps, et rentrer à 7 heures. C‚est la meilleure marche à suivre dans ce pays, et les Romains n’agissent pas autrement.

    L’excursion projetée du côté de Viterbe, Caprarole, etc. n’est pas possible en ce moment à cause des brigands.

    La guerre est tout à fait décidée, et elle va éclater d’un moment à l’autre. Le nord de l’Italie est maintenant inabordable pour les étrangers à cause de la révolution qui remue tout le pays ; on arrête indistinctement tout le monde, Italiens et étrangers à Naples. La Vénétie est tout à fait impossible à visiter.

  • 19 mars : fête de saint Joseph

    La Saint-Joseph (célébrée cette année le lundi 20, le dimanche de carême ayant la priorité du point de vue liturgique)

    Le 19 mars est le jour où l’on fête saint Joseph, l’époux de la Vierge Marie et le père nourricier de Jésus-Christ. Nous savons très peu de choses de lui, car ce n’est pas lui le personnage central des Évangiles, mais Jésus, le Fils de Dieu devenu homme pour sauver ses semblables des conséquences du péché. Joseph est un « homme juste », comme le qualifie l’évangéliste saint Matthieu (1, 19). Il a épousé Marie et « il se trouva avant qu’ils eussent habité ensemble qu’elle avait conçu par la vertu de l’Esprit Saint » (Matthieu 1, 18).
    Joseph connaît Marie et sait qu’il ne peut pas mettre son honnêteté en doute. Il pressent que cette maternité est surnaturelle et, dans son humilité, il se résout à prendre du champ, pour ne pas diffamer sa femme. « Comme il réfléchissait, un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, car la conception, chez elle, est le fait de l’Esprit Saint » (Matthieu 1, 20).
    Que Joseph soit qualifié de « fils de David » est important, car, selon les Écritures, « le Messie doit venir de la descendance de David et de Bethléem, le bourg d’où était David » (Jean 7, 42). Or, à la suite d’un édit de César Auguste « ordonnant le recensement de tout l’univers », chacun doit aller refaire recenser dans la ville dont il est originaire. C’est pourquoi « Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s’appelle Bethléem, parce qu’il était de la maison et de la lignée de David » (Luc 2, 4).

    L’archange saint Gabriel précise encore, parlant de Marie : « Elle enfantera un fils à qui tu donneras le nom de Jésus » (Matthieu 1, 21). Joseph est vraiment l’époux de Marie. Il n’est pas le père biologique de Jésus, puisque Marie conçoit sous l’action de l’Esprit, qui la couvre de son ombre (voir Luc 1, 35), ce que l’on appelle du terme technique d’« obombration ». Mais il est le père de famille : c’est donc bien à lui qu’il revient de donner son nom à l’enfant. Mais dans le cas d’espèce, ce nom lui est donné d’en haut : l’Enfant s’appellera « Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Matthieu 1, 21).
    « Joseph, tiré de son sommeil, fit ce que l’ange du Seigneur lui avait dit : il prit chez lui son épouse » (Matthieu 1, 24).

    « Souviens-toi de nous, bienheureux Joseph, intercède par le secours de ta prière auprès de ton Fils adoptif ; rends-nous propice également la bienheureuse Vierge, ton épouse, car elle est la mère de celui qui, avec le Père et le Saint-Esprit, vit et règne pour les siècles sans fin. Amen » (saint Bernardin de Sienne).

  • Causes de canonisation dans l'Eglise catholique

    CAUSES DE BÉATIFICATION ET DE CANONISATION

    Définitions. La béatification est un acte solennel par lequel le Pontife romain déclare qu'un vénérable serviteur de Dieu peut être appelé bienheureux et que sa fête peut être célébrée pour des groupes déterminés de fidèles, et en des lieux déterminés, selon le droit. Cette déclaration est promulguée par lettre apostolique en forme de bref pontifical, sub annulo Piscatoris, signé par le Secrétaire d'État.
    La canonisation est un acte solennel par lequel, après avoir réuni un consistoire de cardinaux et de prélats, le Pontife romain déclare qu'un bienheureux est saint, l'inscrit au catalogue des saints et décide qu'on peut lui rendre un culte dans toute l'Église. Cette déclaration est promulguée par lettre décrétale, en forme de bulle pontificale, signée du pape, évêque de l'Église catholique.
    Béatifier et canoniser est une prérogative du Pontife romain. Mais la cérémonie proprement dite peut être accomplie par un légat du pape, comme cela s'est produit pendant la dernière maladie de Jean XXIII.
    L'infaillibilité du Pontife romain est engagée dans les sentences de canonisation : elle porte uniquement sur la certitude que le saint canonisé jouit vraiment de la vision de Dieu au ciel, non sur la réalité des miracles, pourtant examinés et reconnus avec toutes les garanties requises. Il y a infaillibilité parce que le pape ne peut induire l'Église en erreur en proposant à sa vénération, par un acte de pleine autorité apostolique, quelqu'un qui serait un pécheur ; l'assistance du Saint-Esprit doit préserver l'Église d'erreur en une matière aussi grave ; le culte des saints est une profession active de la foi ; les objections soulevées contre les canonisations sont toujours résolues (Benoît XIV, Opus de Servorum Dei Beatificatione et Beatorum Canonizatione, I, XLV, 28).


    Historique. Dès le II° siècle les martyrs font l'objet d'un culte public : les fidèles recueillaient et vénéraient leurs reliques. C'est la forme la plus ancienne et la plus simple aussi de canonisation.
    Parmi les cultes locaux directement encouragés par Rome, citons avec Benoît XIV, au IV° siècle saint Vigile, évêque de Trente ; au V° siècle, saint Jean Chrysostome honoré par Innocent Ier ; au VII° siècle, saint Maur honoré par Boniface III, etc.
    Au IV° siècle, l'on commence à vénérer les simples confessores, c'est-à-dire les chrétiens qui, sans avoir été soumis au martyre, ont brillé par la pratique héroïque des vertus chrétiennes. La pratique aboutissant à un nouveau culte est la suivante, au IX° siècle : le point de départ est la vox populi. L'évêque est appelé ; on lit devant lui, souvent à l'occasion d'un synode diocésain ou provincial, une vie du saint et l'histoire des miracles qu'il a accomplis. Quand l'évêque a approuvé le culte, l'on exhume le corps pour lui assurer une sépulture plus digne : c'est l'elevatio. Souvent s'y ajoute la translatio, c'est-à-dire le transfert du corps près d'un autel, qui prend le nom du saint qui y est désormais vénéré. Parfois l'église est même agrandie et dédiée au nouveau saint.
    Le pape procède parfois à une canonisation de son propre chef, comme Jean XV pour la translation d'Ulric, évêque d'Augsbourg (31 janvier 993), la plus ancienne bulle de canonisation connue. Toutefois elle ne contient pas le mot canonizatio, qui n'apparaît que plus tard, dans une lettre d'Uldaric, évêque de Constance, au pape Calixte II (1119-1124) au sujet de la canonisation de l'évêque Conrad.
    Urbain II (1088-1099), Calixte II et Eugène III (1145-1153) recommandent que l'examen des vertus et des miracles des candidats aux autels ne soient pratiqué que dans des conciles, de préférence des conciles généraux. Mais les Pontifes romains usent de leur droit de procéder à des béatifications et des canonisations en dehors des conciles : l'empereur Henri (Eugène IV), Edouard III d'Angleterre, Thomas Becket, évêque de Cantorbéry, Bernard de Clairvaux, etc. (Alexandre III).
    Alexandre III (1159-1181) décrète que les causes seront désormais réservées au Souverain Pontife (Decret., l. III, tit. XLV, c. Audivimus) ; il les confie au collège des cardinaux. Malgré tout quelques évêques continuent à béatifier, même après qu'Innocent III (1198-1216) a réitéré la défense de son prédécesseur en canonisant l'impératrice Cunégonde (bulle Cum secundum, 3 avril 1200). A compter de cette époque, la béatification implique au moins un acte rétrospectif de l'autorité pontificale, acte comportant des restrictions quant au temps,ou au lieu de culte, ou à la plénitude de l'approbation.
    La question est définitivement tranchée par Urbain VIII (1623-1644) : la sacrée congrégation du Saint-Office interdit (décret, 13 mars 1625) le culte de ceux qui n'ont pas été béatifiés ou canonisés par le Saint-Siège, sans préjudice du culte immémorial des saints (décret, 2 octobre 1625).

    Urbain VIII confirme qu'il n'appartient plus aux évêques d'introduire de nouveaux cultes locaux (constitution Cœlestis Hierusalem cives/em>, 5 juillet 1634). Le culte immémorial rendu aux serviteurs de Dieu dans une période allant de 1181 (date de la mort d'Alexandre III) à 1534 (un siècle avant la nouvelle discipline du même Urbain VIII) peut demeurer dans le statu quo, encore qu'une canonisation formelle puisse être obtenue per viam cultus seu casis exceptis, en procédant ainsi à une canonisation équipollente, c'est-à-dire par reconnaissance d'un culte immémorial. Les évêques doivent continuer d'effectuer les enquêtes préliminaires (sacrée congrégation des rites, instruction, 12 mars 1631). Sixte-Quint avait confié l'examen des causes des saints à la sacrée congrégation des rites qu'il venait de créer (constitution Immensa Æterni Dei, 22 janvier 1588). Urbain VIII édicte une procédure nouvelle (Decreta servanda in canonizatione et beatificatione sanctorum, 12 mars 1642) qui reste longtemps en vigueur, après avoir été complétée par Benoît XIV (1754-1758). Elle figure aux c. 1999-2141 du code de droit canonique de 1917.
    En 1659 un décret sur les honneurs dus aux « bienheureux non encore canonisés » est fondamental pour établir la distinction liturgique entre bienheureux et saint. Clément X ordonne que la sacrée congrégation des rites se prononce sur la béatification sans faire aucune référence à la canonisation, séparant ainsi clairement l'une de l'autre. Alexandre VII accomplit la première béatification formelle, celle de François de Sales (8 janvier 1662).
    La procédure exceptionnelle pour la reconnaissance d'un culte a été définie par la sacrée congrégation des rites (décret, 11 novembre 1912) ; elle aboutit à une béatification ou une canonisation équipollente.
    Compte tenu des progrès de la méthodologie et de la critique historique, Pie XI crée au sein de la sacrée congrégation des rites, une section historique chargée d'étudier les sources écrites des causes (motu proprio Già da qualche tempo, 6 février 1930). Il rend aussi superflu le procès apostolique pour les causes "historiques" (Normæ servandæ in construendis processibus ordinariis super causis historicis, 4 janvier 1939).

    (à suivre…)