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Causes de canonisation dans l'Eglise catholique

CAUSES DE BÉATIFICATION ET DE CANONISATION

Définitions. La béatification est un acte solennel par lequel le Pontife romain déclare qu'un vénérable serviteur de Dieu peut être appelé bienheureux et que sa fête peut être célébrée pour des groupes déterminés de fidèles, et en des lieux déterminés, selon le droit. Cette déclaration est promulguée par lettre apostolique en forme de bref pontifical, sub annulo Piscatoris, signé par le Secrétaire d'État.
La canonisation est un acte solennel par lequel, après avoir réuni un consistoire de cardinaux et de prélats, le Pontife romain déclare qu'un bienheureux est saint, l'inscrit au catalogue des saints et décide qu'on peut lui rendre un culte dans toute l'Église. Cette déclaration est promulguée par lettre décrétale, en forme de bulle pontificale, signée du pape, évêque de l'Église catholique.
Béatifier et canoniser est une prérogative du Pontife romain. Mais la cérémonie proprement dite peut être accomplie par un légat du pape, comme cela s'est produit pendant la dernière maladie de Jean XXIII.
L'infaillibilité du Pontife romain est engagée dans les sentences de canonisation : elle porte uniquement sur la certitude que le saint canonisé jouit vraiment de la vision de Dieu au ciel, non sur la réalité des miracles, pourtant examinés et reconnus avec toutes les garanties requises. Il y a infaillibilité parce que le pape ne peut induire l'Église en erreur en proposant à sa vénération, par un acte de pleine autorité apostolique, quelqu'un qui serait un pécheur ; l'assistance du Saint-Esprit doit préserver l'Église d'erreur en une matière aussi grave ; le culte des saints est une profession active de la foi ; les objections soulevées contre les canonisations sont toujours résolues (Benoît XIV, Opus de Servorum Dei Beatificatione et Beatorum Canonizatione, I, XLV, 28).


Historique. Dès le II° siècle les martyrs font l'objet d'un culte public : les fidèles recueillaient et vénéraient leurs reliques. C'est la forme la plus ancienne et la plus simple aussi de canonisation.
Parmi les cultes locaux directement encouragés par Rome, citons avec Benoît XIV, au IV° siècle saint Vigile, évêque de Trente ; au V° siècle, saint Jean Chrysostome honoré par Innocent Ier ; au VII° siècle, saint Maur honoré par Boniface III, etc.
Au IV° siècle, l'on commence à vénérer les simples confessores, c'est-à-dire les chrétiens qui, sans avoir été soumis au martyre, ont brillé par la pratique héroïque des vertus chrétiennes. La pratique aboutissant à un nouveau culte est la suivante, au IX° siècle : le point de départ est la vox populi. L'évêque est appelé ; on lit devant lui, souvent à l'occasion d'un synode diocésain ou provincial, une vie du saint et l'histoire des miracles qu'il a accomplis. Quand l'évêque a approuvé le culte, l'on exhume le corps pour lui assurer une sépulture plus digne : c'est l'elevatio. Souvent s'y ajoute la translatio, c'est-à-dire le transfert du corps près d'un autel, qui prend le nom du saint qui y est désormais vénéré. Parfois l'église est même agrandie et dédiée au nouveau saint.
Le pape procède parfois à une canonisation de son propre chef, comme Jean XV pour la translation d'Ulric, évêque d'Augsbourg (31 janvier 993), la plus ancienne bulle de canonisation connue. Toutefois elle ne contient pas le mot canonizatio, qui n'apparaît que plus tard, dans une lettre d'Uldaric, évêque de Constance, au pape Calixte II (1119-1124) au sujet de la canonisation de l'évêque Conrad.
Urbain II (1088-1099), Calixte II et Eugène III (1145-1153) recommandent que l'examen des vertus et des miracles des candidats aux autels ne soient pratiqué que dans des conciles, de préférence des conciles généraux. Mais les Pontifes romains usent de leur droit de procéder à des béatifications et des canonisations en dehors des conciles : l'empereur Henri (Eugène IV), Edouard III d'Angleterre, Thomas Becket, évêque de Cantorbéry, Bernard de Clairvaux, etc. (Alexandre III).
Alexandre III (1159-1181) décrète que les causes seront désormais réservées au Souverain Pontife (Decret., l. III, tit. XLV, c. Audivimus) ; il les confie au collège des cardinaux. Malgré tout quelques évêques continuent à béatifier, même après qu'Innocent III (1198-1216) a réitéré la défense de son prédécesseur en canonisant l'impératrice Cunégonde (bulle Cum secundum, 3 avril 1200). A compter de cette époque, la béatification implique au moins un acte rétrospectif de l'autorité pontificale, acte comportant des restrictions quant au temps,ou au lieu de culte, ou à la plénitude de l'approbation.
La question est définitivement tranchée par Urbain VIII (1623-1644) : la sacrée congrégation du Saint-Office interdit (décret, 13 mars 1625) le culte de ceux qui n'ont pas été béatifiés ou canonisés par le Saint-Siège, sans préjudice du culte immémorial des saints (décret, 2 octobre 1625).

Urbain VIII confirme qu'il n'appartient plus aux évêques d'introduire de nouveaux cultes locaux (constitution Cœlestis Hierusalem cives/em>, 5 juillet 1634). Le culte immémorial rendu aux serviteurs de Dieu dans une période allant de 1181 (date de la mort d'Alexandre III) à 1534 (un siècle avant la nouvelle discipline du même Urbain VIII) peut demeurer dans le statu quo, encore qu'une canonisation formelle puisse être obtenue per viam cultus seu casis exceptis, en procédant ainsi à une canonisation équipollente, c'est-à-dire par reconnaissance d'un culte immémorial. Les évêques doivent continuer d'effectuer les enquêtes préliminaires (sacrée congrégation des rites, instruction, 12 mars 1631). Sixte-Quint avait confié l'examen des causes des saints à la sacrée congrégation des rites qu'il venait de créer (constitution Immensa Æterni Dei, 22 janvier 1588). Urbain VIII édicte une procédure nouvelle (Decreta servanda in canonizatione et beatificatione sanctorum, 12 mars 1642) qui reste longtemps en vigueur, après avoir été complétée par Benoît XIV (1754-1758). Elle figure aux c. 1999-2141 du code de droit canonique de 1917.
En 1659 un décret sur les honneurs dus aux « bienheureux non encore canonisés » est fondamental pour établir la distinction liturgique entre bienheureux et saint. Clément X ordonne que la sacrée congrégation des rites se prononce sur la béatification sans faire aucune référence à la canonisation, séparant ainsi clairement l'une de l'autre. Alexandre VII accomplit la première béatification formelle, celle de François de Sales (8 janvier 1662).
La procédure exceptionnelle pour la reconnaissance d'un culte a été définie par la sacrée congrégation des rites (décret, 11 novembre 1912) ; elle aboutit à une béatification ou une canonisation équipollente.
Compte tenu des progrès de la méthodologie et de la critique historique, Pie XI crée au sein de la sacrée congrégation des rites, une section historique chargée d'étudier les sources écrites des causes (motu proprio Già da qualche tempo, 6 février 1930). Il rend aussi superflu le procès apostolique pour les causes "historiques" (Normæ servandæ in construendis processibus ordinariis super causis historicis, 4 janvier 1939).

(à suivre…)

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