L’Annonciation
« Et le verbe s’est fait chair » (Jean 1, 14). Dès que la Vierge Marie prononce son fiat, « qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 38), par lequel elle accepte la Volonté de Dieu, aussi extraordinaire et déroutante soit-elle, dès cet instant « le Verbe s’est fait chair » dans son sein immaculé.
« Que de grâce dans cette scène de l’Annonciation. Marie se recueille en prière… — combien de fois n’avons-nous pas médité cela ! Elle utilise ses cinq sens et toutes ses facultés pour parler à Dieu. Et c’est dans la prière qu’elle apprend la Volonté divine ; et par la prière elle en fait la vie de sa vie : n’oublie pas l’exemple de la Sainte Vierge » (st Josémaria, Sillon, n°481).
Et le Verbe est devenu chair « et a habité parmi nous » (Jean 1, 14). Ou bien « il a dressé sa tente » parmi nous, par allusion à la tente dressée par Moïse dans le désert, que la nuée vint couvrir tandis que la gloire de Dieu la remplissait (cf. Exode 40, 34), Dieu venant ainsi habiter au milieu de son peuple. Tant il est vrai — même si c’est bien surprenant — que Dieu trouve ses « délices parmi les enfants des hommes » (Proverbes 8, 31).
L’Esprit Saint a recouvert Marie de son ombre (l’a « obombrée ») et Marie est devenue la nouvelle tente de Dieu, désormais présent parmi les hommes à jamais : « Et moi, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20).
Il « est venu chez les siens » (Jean 1, 11). Jésus devait déclarer au soir de sa vie sur terre : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; vous, je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 15, 15). En vérité, « vous êtes concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu » (Éphésiens 2, 19).
« Il est venu parmi les siens et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1, 11). Dieu merci, tous ne se sont pas fermés à l’Amour de Dieu, tous n’ont pas réagi stupidement comme les serviteurs de la parabole : « Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous » (Luc 19, 14). Mais ce cri de rejet continue de retentir de nos jours…
Cependant, « à ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1, 12). Nous avons là le fondement de toute la vie dans le Christ. Le Seigneur est le frère aîné, le « premier-né parmi beaucoup de frères » (Romains 8, 29). Par le baptême, nous sommes devenus fils dans le Fils.
Nous ne pouvons pas trouver de point d’ancrage plus solide. Nous sommes devenus enfants de Dieu, ou redevenus tels, car l’homme l’était avant le péché originel d’Adam et Ève. Saint Jean ne cesse de s’émerveiller de cette réalité sur laquelle il revient : « Voyez quel grand amour nous a témoigné le Père, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, ce que nous sommes. […] Mes bien-aimés, nous sommes dès à présent enfants de Dieu » (1 Jean 3, 1-2).
Par Marie, nous avons obtenu l’accès à Dieu, d’abord à Jésus et par lui au Père, de qui nous recevons l’Esprit Saint. Par son empressement à entrer dans les plans de Dieu, la Sainte Vierge est fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Épouse de Dieu le Saint-Esprit. Elle est pour nous le chemin royal qui conduit à chacune des trois Personnes divines ; celle qui mieux que quiconque peut nous aider à les fréquenter, les découvrir et les aimer.
Et puisque toutes les grâces nous arrivent par elle, il est bon de se tourner fréquemment vers elle pour obtenir les faveurs célestes dont nous avons besoin pour mener une vie cohérente avec la foi que nous professons et pour en témoigner sans relâche dans notre existence quotidienne.