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Causes can 3

Causes de béatification et de canonisation (suite)

Procédure en vigueur. Le code de droit canonique de 1983 se borne à renvoyer à une loi pontificale particulière, les causes de canonisation des Serviteurs de Dieu se voyant appliquer les dispositions du droit universel quand la loi pontificale y renvoie ou qu'il s'agit de normes qui, par la nature des choses, concernent aussi ces causes (c. 1403). La loi pontificale particulière en question est la constitution apostolique Divinus perfectionis Magister , donnée par Jean-Paul II le 25 janvier 1983 , qui abroge toute loi antérieure en la matière, à laquelle s'ajoute le Decretum generale de Servorum Dei Causis, quarum iudicium in præsens apud Sacram Congregationem pendet (7 février 1983). La constitution comprend trois parties :
Tout d'abord l'enquête diocésaine. L'évêque, qui possède désormais le droit d'enquêter sur la vie, les vertus ou le martyre, les miracles présumés et, le cas échéant, l'ancienneté du culte, procède dans l'ordre suivant : a) une enquête approfondie sur la vie du serviteur de Dieu menée par le postulateur de la cause ; b) l'examen des écrits publiés par des théologiens censeurs ; c) si l'on ne trouve dans ces écrits rien de contraire à la foi et aux bonnes mœurs, l'évêque fait rechercher les autres écrits inédits (lettres, journal intime, etc.) ainsi que tous autres documents concernant peu ou prou la cause; un rapport est rédigé ; d) si l'évêque juge alors que l'on peut poursuivre la cause, il fait entendre selon les règles les témoins produits par le postulateur ou convoqués d'office. S'il est urgent de les entendre pour ne pas perdre des preuves, ils seront interrogés même avant d'avoir réuni tous les documents voulus ; e) l'enquête sur les miracles présumés a lieu séparément de celle sur les vertus ou sur le martyre; mais en stricte concomitance avec l'événement prodigieux, pour éviter que les preuves se perdent. Si l'évêque transmet les actes de ce procès à la congrégation avant achèvement de l'étude sur les vertus, le procès sur le miracle est provisoirement versé aux archives. Mais il est possible de vérifier alors la validité formelle du procès sur le miracle ; f) une copie authentique de tous les actes est envoyée, en double exemplaire, à la sacrée congrégation (devenue congrégation tout court lors de la réforme de la curie romaine réalisée par Jean Paul II, constitution apostolique Pastor Bonus, 28 juin 1988), en même temps que les exemplaires des livres du serviteur de Dieu examinés par les théologiens censeurs, accompagnés de leur jugement. L'évêque ajoute une déclaration sur l'observation des décrets d'Urbain VIII relatifs à l'absence de culte.
La constitution décrit ensuite la finalité et le fonctionnement de la congrégation pour les causes des saints. Elle s'occupe de tout ce qui concerne les canonisations, en aidant les évêques pour l'instruction des causes, en étudiant les causes à fond, en donnant son avis. Elle est aussi compétente en matière d'authenticité et de conservation des reliques.
La congrégation comporte un collège des rapporteurs, présidé par le rapporteur général. Chaque rapporteur doit étudier, avec des collaborateurs externes, les causes qui lui sont confiées et préparer les dossiers (appelés positiones) sur les vertus ou sur le martyre ; rédiger les notes écrites que les consulteurs lui demandent ; participer sans droit de vote aux réunions des théologiens. Un des rapporteurs est spécialement chargé de préparer les dossiers sur les miracles ; il assiste aux réunions avec les médecins et avec les théologiens. Le rapporteur général qui préside la rencontre des consulteurs historiens est aidé par des assistants.
La congrégation comprend un promoteur de la foi ou prélat théologien (anciennement appelé avocat du diable) chargé de présider les réunions des théologiens, de donner son avis et de faire un rapport de ces réunions ; d'assister à la congrégation des cardinaux et évêques comme expert.

La congrégation pour les causes des saints dispose de consulteurs spécialistes en histoire et en théologie surtout spirituelle, choisis dans diverses régions du monde. Pour l'examen des guérisons proposées comme miracles, elle dispose de médecins experts.
La troisième partie décrit la procédure à la congrégation. Après avoir vérifié que le procès diocésain a été mené selon les normes établies, la cause est confiée à un rapporteur qui, avec un collaborateur externe, prépare le dossier, positio super vita et virtutibus ou sur le martyre, en suivant la critique historique à observer dans l'hagiographie. Dans les causes anciennes et dans les causes récentes le requérant, le dossier est soumis à l'examen de consulteurs spécialistes, éventuellement extérieurs au groupe des consulteurs de la congrégation.
Le dossier est remis aux consulteurs théologiens, avec les votes écrits des consulteurs historiens et le cas échéant les éclaircissements du rapporteur. Les votes définitifs des consulteurs théologiens sont remis avec les conclusions écrites du promoteur de la foi aux cardinaux et évêques qui ont à porter un jugement, formalisé par le décret sur l'héroïcité des vertus de celui qui devient un vénérable serviteur de Dieu.
Les miracles présumés sont étudiés à la rencontre des experts (le groupe de médecins, s'il s'agit de guérisons) dont les votes et les conclusions figurent dans un rapport. La preuve d'un seul miracle suffit pour une béatification, contre deux dans la législation précédente (Regolamento della congregazione per le Cause dei Santi, 21 mars 1983, n° 26 § 1). Les miracles sont discutés en réunion plénière des théologiens ; enfin dans la congrégation des cardinaux et évêques, aboutissant au décret reconnaissant le miracle attribuable à l'intercession du serviteur de Dieu.
Le nom de tous les consulteurs est secret, pour garantir leur indépendance.
La congrégation a créé sa propre école pour la formation des postulateurs, des juges délégués et des promoteurs de justice auprès des tribunaux pour les causes des saints (décret, 2 juin 1984).

(à suivre…)

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