23. Le jugement dernier
Le Seigneur viendra en tant que Juge Suprême pour juger les vivants et les morts : c’est le jugement universel, dans lequel « le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 682). Le Père a remis « le jugement tout entier au Fils » (Jean 5, 22) : le Père « lui a donné le pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est fils d’homme » (Jean 5, 27).
Cependant, Jésus a affirmé n’être pas venu « juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3, 17). En réalité, c’est l’homme qui se juge lui-même par l’ensemble de son comportement : « Celui qui ne croit pas est déjà condamné, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3, 18). Les œuvres de chacun, ce qu’il a fait tout au long de sa vie est déterminant. « L’œuvre de chacun apparaître clairement. Le Jour du Seigneur, en effet, le fera connaître, puisqu’il se manifestera dans le feu » (1 Corinthiens 3, 13).
Ce jugement universel ne reviendra pas sur le « jugement particulier », celui qui a lieu à la mort de chaque être humain et qui est définitif. « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour se damner immédiatement pour toujours » en enfer (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1022). La parabole du pauvre Lazare (voir Luc 16, 19-31) et l’assurance donnée par le Christ en Croix au bon larron d’entrer au paradis (voir Luc 23, 43), tout comme d’autres textes du Nouveau Testament, parlent d’une destinée ultime de l’âme immédiatement après la mort, qui n’est pas la même pour tous (voir la parabole du riche insensé dans Luc 12, 15-20).
Cela peut paraître un mystère, étant donné que Jésus dit qu’il n’est pas venu pour juger, mais pour sauver (voir Jean 3, 17) et pour donner la vie qu’il porte en lui (voir Jean 5, 26). En réalité, « c’est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même, reçoit selon ses œuvres et peut même se damner pour l’éternité en refusant l’Esprit d’amour » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 679).
(à suivre…)
Dominique Le Tourneau - Page 172
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Le jugement dernier
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La sainte humanité de Jésus
7. La sainte Humanité du Christ (suite et fin)
* Le Cœur du Verbe incarné. Jésus a aimé tous les hommes d’un cœur humain. « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi », souligne saint Paul (Galates 2, 20). C’est pourquoi le Cœur sacré de Jésus, transpercé par nos péchés et pour notre salut, « est considéré comme le signe et le symbole éminents... de cet amour que le divin Rédempteur porte sans cesse au Père éternel et à tous les hommes sans exception » (Pie XII, encyclique Haurietis aquas).
« Jésus nous a connus et aimés avec un cœur d’homme. Son cœur transpercé pour notre salut est le symbole de l’amour infini avec lequel il aime son Père et tous les hommes » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 93).
L’Église vénère le Cœur sacré du Christ pour lequel elle a institué une fête liturgique, célébrée le vendredi qui suit la solennité du précieux Corps et du précieux sang du Seigneur, la « Fête-Dieu ».
L’homme doit rendre au Christ un culte d’adoration, y compris dans son humanité, parce que ce n’est pas une humanité quelconque, mais l’humanité de celui qui est vrai Dieu. Dans la nuit de Noël, nous voyons précisément les anges adorer le nouveau-né. Saint Paul le souligne en ces termes : « Quand il [Dieu le Père] introduit son Premier-né sur la terre, il dit : « Que tous les anges de Dieu l’adorent » (Hébreux 1, 6).
En adorant l’humanité, le chrétien parvient plus aisément à la divinité. La fréquentation du Christ dans sa sainte humanité est donc la voie royale pour le fréquenter aussi en tant que Dieu, un chemin à la portée des êtres humains que nous sommes. Jésus est le pontife, au sens étymologique du terme (du latin pontem facere, « qui établit un pont »), qui jette un pont entre le plan de l’humanité et celui de la divinité et permet à l’homme de passer de l’un à l’autre, ce qui, autrement, lui aurait été impossible.
Contempler et écouter Jésus homme, lire et méditer sa vie, c’est donc arriver à fréquenter Dieu.
La sainteté consiste à imiter le Christ et à nous unir à lui, pour arriver à être un autre Christ, le Christ lui-même, par l’action de l’Esprit Saint : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). Tel est l’objectif de la vie chrétienne : ne faire qu’un avec le Christ et, par lui, avec le Père et l’Esprit Saint. C’est le sens profond de la prière insistante de Jésus le soir du Jeudi saint, quelques heures avant de donner sa vie pour le salut du monde : je te prie « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin qu’eux aussi soient en nous, pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé » (Jean 17, 21).
(à suivre…) -
Le Sacré Cœur de Jésus
LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)
Le Cœur très Sacré de Jésus. La sainte Plaie ouverte dans le côté de Jésus donne directement accès à son Cœur, humain et divin, ce « Cœur du Christ, paix des chrétiens », comme le qualifie le titre d’une homélie du bienheureux Josémaria (Quand le Christ passe, n° 162-170). « La vraie dévotion au Cœur de Jésus consiste à connaître Dieu, à nous connaître nous-mêmes, à fixer notre regard sur Jésus, à recourir à Celui qui nous encourage, nous enseigne et nous guide. Cette dévotion n’est superficielle que pour l’homme qui, faute de n’être pas parvenu à être vraiment humain, n’arrive pas à pénétrer la réalité du Dieu incarné » (Quand le Christ passe, n° 164). Ce Cœur n’est pas un cœur quelconque. C’est celui du Fils de Dieu fait homme. C’est un Cœur qui déborde d’Amour, un Cœur qui ne trahit pas, un Cœur qui aime sans se lasser et qui se laisse aimer, car c’est aussi le Cœur de chair de celui qui est l’Ami par excellence de l’homme : « Jésus est ton ami. — L’Ami. — Avec un cœur de chair comme le tien. — Avec des yeux pleins de bonté, qui ont versé des larmes pour Lazare… — Et il t’aime, toi, autant que Lazare » (Chemin, n° 422). Le Cœur du Christ aime d’un Amour débordant, patient et miséricordieux. Il s’offre à nous comme le modèle du parfait Amour, traduit dans un don de soi désintéressé, jusqu’à donner sa vie pour ceux que l’on aime. Nous disons alors : « Merci, ô Jésus, d’avoir voulu devenir un Homme parfait, au Cœur aimant et très aimable, et qui aime jusqu’à la mort et qui souffre ; qui se remplit de joie et de douleur ; qui s’enthousiasme pour les chemins des hommes, et nous montre celui qui mène au ciel ; qui se soumet, héroïque, à son devoir, et agit avec miséricorde ; qui veille sur les pauvres et sur les riches ; qui prend soin des pécheurs et des justes… — Merci ! Merci ! mon Jésus, et donne-moi un cœur à la mesure du tien ! » (Sillon, n° 813).
Être apôtres du Christ. Un cœur à la mesure de celui du Christ est un cœur d’apôtre. L’apostolat est une tâche primordiale des baptisés, conformément au mandat missionnaire que Jésus leur a donné quand il a dit à ses apôtres de parcourir le monde en prêchant l’Évangile et en baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (voir Matthieu 28, 19). Le chrétien est donc appelé à être « apôtre d’apôtres » (Quand le Christ passe, n° 1). Il doit devenir un alter Christus pour être le « Christ qui passe » dans la vie de ses semblables. Le bienheureux Josémaria développe une théologie profonde du rôle du chrétien dans l’œuvre du salut. Pour lui, « notre désir le plus ardent est de nous considérer comme corédempteurs avec le Christ, sauver avec lui toutes les âmes, parce que nous sommes, nous voulons être ipse Christus, Jésus-Christ lui-même, et lui s’est livré pour le rachat de tous (1 Timothée 2, 6) » (Quand le Christ passe, n° 121). Être « corédempteur », voilà une tâche essentielle du chrétien, dont il ne peut se désintéresser. Elle fait partie de sa nature de baptisé. Elle est une exigence du sacerdoce commun de tous les fidèles. L’apostolat « est comme la respiration du chrétien » et, dans l’esprit de l’Opus Dei, il s’accomplit avant tout à l’occasion des activités quotidiennes : « il s’agit de sanctifier le travail ordinaire, de se sanctifier dans cette tâche et de sanctifier les autres dans l’exercice de sa profession, chacun dans son état » (ibid., n° 122 ; voir D. Le Tourneau, « Remarques sur la place du travail dans la sanctification des laïcs », Al Manarat 41 [2000]). Il faut mentionner ici une des interventions directes dont Dieu gratifiait l’âme du fondateur, pour lui préciser tel ou tel point de l’esprit et de la vie de l’Opus Dei. Il s’agit d’une locution divine du 7 août 1931, qu’il a lui-même commentée à plusieurs reprises : « Lorsque je considère l’ampleur de notre tâche apostolique au milieu des activités humaines, j’essaie de retenir dans ma mémoire, unies aux scènes de la mort — du triomphe et de la victoire — de Jésus sur la Croix, ses paroles : et ego, si exaltatus fuero a terra, omnia traham ad meipsum (Jean 12, 32) ; et moi, élevé de terre, j’attirerai tout à moi. Unis au Christ par la prière et la mortification dans notre travail quotidien, dans les mille circonstances humaines de notre vie toute simple de chrétiens courants, nous réaliserons cette merveille : déposer toutes choses aux pieds du Seigneur, élevé sur sa Croix, où il s’est laissé clouer pour avoir tant aimé le monde et les hommes. Et simplement, en travaillant et en aimant, dans la tâche propre à notre profession ou à notre métier, celle que nous réalisions lorsqu’il est venu nous chercher, nous accomplissons ce travail apostolique qui consiste à mettre le Christ au sommet et au cœur de toutes les activités des hommes ; puisqu’aucune de ces activités honnêtes n’est exclue du domaine de notre travail, qui devient une manifestation de l’amour rédempteur du Christ. Le travail est ainsi pour nous, […] surtout, le chemin spécifique de notre sanctification personnelle, que Dieu notre Père nous a tracé, et le grand instrument apostolique et sanctificateur que Dieu a déposé entre nos mains, pour obtenir que l’ordre voulu par lui resplendisse dans toute la création. Le travail, qui doit accompagner la vie de l’homme sur terre (voir Genèse 2,15), est pour nous en même temps — et au plus haut point, puisqu’aux exigences naturelles s’unissent d’autres, clairement surnaturelles — le point de rencontre de notre volonté avec la volonté salvatrice de notre Père du Ciel » (Lettre du 11 mars 1940, n° 13, citée dans A. Vazquez de Prada, o.c., p. 380-381). Par la sanctification de la vie courante, le chrétien collabore avec le Christ à la grande tâche de la Rédemption, en contribuant à ce que les fruits de la mort de Jésus sur la Croix soient appliqués dans le temps, aux âmes une par une, puisque c’est l’homme qui doit faire son salut individuellement, bien qu’inséré dans la communauté ecclésiale et humaine. Et c’est bien parce que nous sommes solidaires les uns des autres que le chrétien ressent tout particulièrement sa responsabilité de faire de l’apostolat, afin d’améliorer la société selon la loi du Christ, qui est une loi d’amour. « Chaque chrétien doit permettre au Christ d’être présent parmi les hommes ; il doit se comporter de telle manière que ceux qui le fréquentent perçoivent le bonus odor Christi (2 Corinthiens 2, 15), la bonne odeur du Christ ; il doit agir de sorte qu’on puisse découvrir le visage du Maître à travers les actions du disciple » (Quand le Christ passe, n° 105).
(à suivre…)
Dominique LE TOURNEAU -
L'humanité du Christ
6. La sainte Humanité du Christ (suite)
* La grâce du Christ. Par son union à la divinité, l’âme humaine du Seigneur a eu la plénitude de la grâce sanctifiante dès le premier moment. « De sa plénitude, nous avons tous reçu, et grâce pour grâce » (Jean 1, 16).
La grâce surnaturelle que Dieu concède à l’homme, d’abord par le baptême puis par les autres sacrements, est la participation à la plénitude de grâce du Christ.
* La connaissance humaine du Christ. En raison de ce qui a été dit précédemment,
— le Christ possède une science humaine : l’âme humaine que le Fils de Dieu a assumée est douée d’une vraie connaissance humaine. Puisque humaine, elle n’était pas en soi illimitée, mais était conditionnée par son existence dans l’espace et dans le temps. C’est pourquoi saint Luc peut dire de l’Enfant Jésus qu’il « grandissait en sagesse, en taille et en grâce » (Luc 2, 52). C’est ce qui explique aussi les questions que Jésus pose, comme lorsqu’il demande à ses disciples, avant de réaliser le miracle de la multiplication des pains : « Combien de pains avez-vous ? » (Mc 6, 38).
— la science infuse du Christ. En même temps, dans sa connaissance humaine Jésus démontre aussi qu’il pénétrait les pensées secrètes du cœur des hommes. Par exemple quand Marc rapporte que « Jésus, qui se rendit compte aussitôt en son for intérieur de ce qu’ils pensaient en eux-mêmes, leur dit : « Pourquoi pensez-vous de la sorte intérieurement ? » (Mc 2, 8). Ou encore, à l’occasion du discours sur le Pain de vie, Jean fait remarquer que « Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient là-dessus, leur dit : « Cela vous heurte ? » (Jn 6, 61).
— En outre Jésus possède en plénitude la connaissance de la science des desseins éternels de Dieu : c’est la science béatifique. Il est venu dans le monde pour révéler ces desseins : « Il commença à leur enseigner que le Fils de l’homme devait beaucoup souffrir, être rejeté par les Anciens, les grands prêtres et les scribes, être mis à mort et relever d’entre les morts trois jours après » (Marc 8, 31) ; « En vérité, je vous le dis, un de vous va me livrer» (Marc 14, 17). Ce qu’il déclare ignorer en ce domaine en tant qu’homme — « Quant à ce jour-là ou à cette heure-là,nul n’en sait rien, ni les anges dans le ciel, ni le Fils ; il n’y a que le Père qui le sache » (Marc 13, 32) —, il déclare en d’autres circonstances qu’il n’entre pas dans sa mission de le faire connaître : « Ce n’est pas à vous qu’il appartient de connaître le jour et l’heure que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac 1, 7).
* La volonté humaine du Christ. Au IIIème concile de Constantinople, sixième concile œcuménique, en 681, l’Église a confessé que « le Christ possède deux volontés et deux opérations naturelles, divines et humaines, non pas opposées, mais coopérantes, de sorte que le Verbe fait chair a voulu humainement dans l’obéissance à son Père tout ce qu’il a décidé divinement avec le Père et le Saint-Esprit pour notre salut » (Catéchisme de l’Église catholique , n° 475). Comme l’explique le concile, la volonté humaine du Christ « suit sa volonté divine, sans être en résistance ni en opposition vis-à-vis d’elle, mais bien plutôt en étant subordonnée à cette volonté toute-puissante ».
« Jésus a une volonté divine et une volonté humaine. Dans sa vie terrestre, le Fils de Dieu a humainement voulu ce qu’il avait divinement décidé pour notre salut avec le Père et l’Esprit Saint. Sans résistance ni opposition, la volonté humaine du Christ suit la volonté divine ; mieux encore, elle lui est soumise » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 91).
* Le pouvoir du Christ. Jésus a manifesté qu’en tant qu’homme il possédait un pouvoir qui surpasse les forces naturelles de l’homme, spécialement lorsqu’il réalise des miracles et qu’il pardonne les péchés. Le miracle le plus saisissant sera celui de ressusciter par sa propre puissance.
(à suivre…) -
Les suites de l'Ascension
[L’Ascension suite]
L’Ascension a procuré de grands biens à l’humanité :
— La venue de l’Esprit Saint, envoyé par le Père et le Fils, au jour de la Pentecôte (voir Actes 2, 1-13).
— Le Christ est maintenant notre Avocat au ciel devant le Père, « étant toujours vivant pour intercéder en faveur de ceux qui par lui s’avancent vers Dieu » (Hébreux 7, 25).
— Jésus-Christ nous a préparé un lieu au ciel. Nous devons vivre le regard tourné vers la gloire du ciel, en nous rappelant que nous n’avons pas ici de cité permanente, et en mettant tout notre effort à sanctifier les réalités humaines. « Nous, ses membres, nous [avons] l’espérance de le rejoindre là où lui, notre tête et notre principe, nous a précédés » (Préface de la messe de l’Ascension).
— L’Ascension nous pousse à vivre de la foi, car le Christ lui-même, qui est monté au ciel, est resté réellement présent dans l’Eucharistie dans laquelle sont « contenues vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang, conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le christ tout entier » (concile de Trente).
Elle affermit aussi notre espérance, car il dit aux apôtres qu’il montait au ciel pour nous y préparer un lieu, une demeure : « Dans la maison de mon Père, il y a des demeures en grand nombre. Sinon, vous aurais-je dit que je m’en vais vous préparer la place ? » (Jean 14, 2).
Elle enflamme notre amour, car Jésus est monté au ciel pour nous envoyer l’Esprit Saint : « C’est la vérité que je vous dis, mieux vaux pour vous que je parte, car, si je ne partais pas, l’Intercesseur [l’Esprit Saint] ne viendrait pas vers vous. Par contre, si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jean 16, 7).
« L’Ascension, où continue de se déployer l’unique mystère pascal, montre bien comment il y a, cachée en Dieu, notre humanité, assumée par le Verbe, et appelée à la gloire et à la vie de Dieu. Ce que nous serons est caché en Dieu (voir Colossiens 3, 3), comme la divinité de Jésus était cachée en son humanité. Il n’y a rien du destin historique de l’humanité tout entière, rien de ce qui nous advient, à chacun et à tous, qui n’importe au plus haut point à Dieu lui-même en l’éternité de sa vie trinitaire » (Catéchisme des évêques de France, n° 218).
Après l’Ascension du Seigneur et la venue de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, la Sainte Vierge Marie a été élevée aux cieux corps et âme. L’Église célèbre la fête de l’Assomption de la Vierge le 15 août. « L’Assomption de la Sainte Vierge est une participation singulière à la Résurrection de son Fils et une anticipation de la résurrection des autres chrétiens » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 966).
(à suivre…) -
La protection de la vérité
« La protection de la vérité dans les discours de S.S. le Pape Jean-Paul II à la Rote romaine (1979-2005) », Bibliothèque de Philosophie Comparée (revue en ligne) n° spécial consacré à la pensée de Jean-Paul II, novembre 2005. L’article est disponible sur mon site.
Dans cet article, j’ai voulu montrer comme le pape Jean-Paul II (1978-2005) a envisagé la protection de la vérité dans les procès canoniques, précisément dans les vingt-cinq discours qu’il a adressés à la Rote romaine.
Voici la structure de l’article :
Introduction
I. Les exigences de la vérité
A) Le champ de la vérité
B) les fondements de la vérité dans les causes matrimoniales
II. La vérité dans les procès en déclaration de nullité de mariage
A) Le ministerium veritatis du juge
B) Les autres acteurs du procès
Conclusion
Depuis Pie XII, le pape a pour usage de s’adresser au doyen et aux juges auditeurs du tribunal de la Rote romaine, à un rythme qui est devenu pratiquement annuel sous Paul VI.
La Rote romaine est le tribunal ordinaire du Siège apostolique – gouvernement central de l’Église catholique – destiné à recevoir les appels des tribunaux inférieurs.
Les thèmes abordés dans ces discours sont variés, même s’ils ont souvent trait au droit matrimonial. On peut les résumer comme suit :
Pie XII
Droit au mariage, déclaration de nullité des mariages et dissolution du lien (3 octobre 1941)
Qualités de la certitude morale — fondée sur des motifs objectifs — que le juge doit acquérir pour prononcer une sentence (1er octobre 1942)
La fin unique dans l'examen des causes matrimoniales (2 octobre 1944)
Différences essentielles entre les procédures judiciaires ecclésiastique et civile (2 octobre 1945)
Défense de la foi et liberté des conversions (6 octobre 1946)
Différences essentielles entre la finalité de la société ecclésiastique et celle de la société civile (29 octobre 1947)
Les règles objectives du droit selon les principes chrétiens (13 novembre 1949)
Jean XXIII
L'histoire de la Rote, tribunal de la famille chrétienne (19 octobre 1959)
La sainteté du mariage est menacée (25 octobre 1960)
L'indissolubilité du mariage (13 décembre 1961)
Paul VI
La préparation au mariage (16 décembre 1963)
Le culte de la justice dans les tribunaux ecclésiastiques (11 janvier 1965)
La fonction pastorale du juge ecclésiastique. Le juridisme (25 janvier 1966)
La justice comme fondement de la vie sociale (23 janvier 1967)
Le service que la Rote rend à l'Église et au Pontife romain (12 février 1968)
L'autorité dans l'Église. Le juridisme (27 janvier 1969)
Le pouvoir judiciaire dans l'Église et les objections qui lui sont faites (29 janvier 1970)
L'exercice de l'autorité dans l'Église (28 janvier 1971)
Nécessité et révision du droit canonique (28 janvier 1972)
Nature pastorale du droit dans l'Église et équité canonique (8 février 1973)
Le caractère sacré de la fonction du juge (31 janvier 1974)
Protection des valeurs intangibles et sollicitude pastorale dans l'activité judiciaire. Le motu propio Causas matrimoniales (30 janvier 1975)
Réalité juridique et amour dans le mariage (9 février 1976)
Les conditions d'une procédure canonique au service du salut des âmes (28 janvier 1978)
Jean-Paul II
L'Église, rempart des droits de la personne (17 février 1979)
Les procès en nullité de mariage (4 février 1980)
Sauvegarder les valeurs du mariage (24 janvier 1981)
Reconnaître la valeur du mariage (28 janvier 1982)
Les instances juridiques dans la communion ecclésiale (26 février 1983)
Faire entrer le nouveau code de droit canonique dans la pratique de l'Église (26 janvier 1984)
Au service de la justice et de la vérité (30 janvier 1986)
La difficile recherche des causes psychologiques de nullité du mariage (5 février 1987)
Le défenseur du lien au service de la vision chrétienne du mariage (25 janvier 1988)
Le droit à la défense est garanti et réglementé par la loi (26 janvier 1989)
La dimension pastorale du droit canonique (18 janvier 1990)
Proposer dans son intégrité la doctrine évangélique sur le mariage (28 janvier 1991)
Immutabilité de la loi divine, stabilité du droit canonique et dignité de l'homme (23 janvier 1992)
Ne pas dénaturer la loi canonique sous prétexte d'humaniser le droit (30 janvier 1993)
La splendeur de la vérité et de la justice (28 janvier 1994)
La personne humaine au centre du ministerium iustitiæ (10 février 1995)
Le juge doit veiller au caractère particulier de chaque cas (22 janvier 1996)
Le droit canonique protège la réalité anthropologique et théologique du mariage (27 janvier 1997)
Le droit canonique est au service de l'unité dans la charité (17 janvier 1998).
La nature du mariage (21 janvier 1999).
Le mariage sacramentel conclu et consommé ne peut jamais être dissous, même pas par le pape (21 janvier 2000).
2001).
2002).
Le rapport particulier du mariage des baptisés au mystère de Dieu (30 janvier 2003).
La présomption de la validité du mariage (29 janvier 2004)
Les sentences injustes ne sont pas une solution pastorale (29 janvier 2005)
Benoît XVI
L’amour de la vérité à la jonction du droit et de la pastorale (28 janvier 2006) -
Mercredi des cendres
C'est aujourd'hui le mercredi des cendres. Dans le rite latin, il marque l’entrée en Carême, période de quarante jours de préparation à la Passion et à la Résurrection de Jésus-Christ. Ce jour-là a lieu la cérémonie d’imposition des cendres : le célébrant signe les fidèles sur le front avec de la cendre, et dit en même temps : « Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière » (voir Genèse 3, 19), pour rappeler que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente » (Hébreux 13, 14) et que la mort est la peine du péché, ou bien « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».
Le Carême, du latin quadragesima dies « quarantième jour ». rappelle les quarante jours que Jésus a passés dans le désert pour se préparer à sa vie publique, les trois ans pendant lesquels il proclame l’Évangile et réalise des miracles (voir Matthieu 4, 1-11). C'est un temps de jeûne, privation totale ou partielle de nourriture, et d'abstinence, abstention de viande.
Dans son message pour le Carême de cette année 2006, le pape Benoît XVI invite, dans le prolongement de son encyclique Deus caritas est, "Dieu est Amour", à répondre aux défis de la pauvreté d'une grande partiede l'humanité, rappelant que des chrétiens sont à l'origine de nombreuses œuvres de charité, destinées à promouvoir le développement.
Mais ce dernier, souligne-t-il, doit être "intégral" et, pour reprendre des mots du pape Paul VI, être le "développement intégral de tout l'homme et de tous les hommes". En ce sens, "aucun projet économique, social ou politique ne remplace le don de soi à autrui, dans lequel s'exprime la charité, écrit Benoît XVI. "Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu, comme le disait la bienheureuse Teresa de Calcutta : "La première pauvreté des peuples est de ne pas connaître le Christ." C'est pourquoi, poursuit le Pontife, "il faut faire découvrir le visage de Dieu dansle visage miséricordieux du Christ : hors de cette perspective, une civilisation ne se construit pas sur des bases solides". -
Les évêques américains et le Da Vinci Code
Les évêques américains et le Da Vinci Code
Selon api/usccb/be, le 9 mars dernier, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis d’Amérique a ouvert un site sur l’internet consacré au film « Da Vinci Code ». Il s’appelle « Jesus Decoded » (Jésus décodé).
Le film en question, qui prend la suite du livre du même nom, doit ouvrir le Festival du cinéma de Cannes, en mai prochain, et paraître simultanément sur les écrans dans le monde entier.
Compte tenu des graves attaques portées contre le Christ et contre l’Église, il a semblé opportun aux évêques américains de fournir des informations fiables et de rappeler les fondements du christianisme, dans trois directions :
a) d’abord un site internet www.jesusdecoded.com
b) puis un documentaire destiné aux stations de télévision de la NBC (à partir de la 3e fin de semaine du mois de mai) ; tourné en Israël, en Turquie et en Italie par NewGroup Media, ce film apporte une « réponse catholique solide » à la fiction du « Da Vinci Code » et à ses fans, selon la Conférence des évêques américaine. Il se concentre en particulier sur les trois premiers siècles de l'Église et comprend des entrevues d’intellectuels de réputation internationale et de spécialistes de l'art, d'histoire et des Saintes Écritures qui aident à séparer la vérité de la fiction, selon les initiateurs de cette production ;
c) enfin une brochure de 16 pages intitulée The Authentic Jesus (l’authentique Jésus), produite par la Commission des communications de la Conférence des évêques pour présenter « l'enseignement catholique authentique » sur Jésus, sa divinité, le Nouveau Testament, le gnosticisme, les femmes et l'Église, et d'autres thèmes importants sous formes de questions–réponses.
Le site fournit également des données sur l'enseignement catholique et sur d'autres abordés de façon erronée par le « Da Vinci Code ». -
Année Mozart
À l'occasion de "l'année Mozart", je signale un ouvrage classique qui a fait l'objet d'une réédition au mois d'octobre dernier :
Mozart, par Marcel Brion, aux éditions Perrin.
Marcel Brion (1895-1984), qui fut membre de l'Académie française, a été un humaniste et un "passeur" à l'égard des grands écrivains étrangers : Joyce, dont il fut l'un des "douze maréchaux", Thomas Mann, Hugo von Hofmannsthal, R.M. Rilke, Wallter Benjamin, mais aussi Papini, Buzzati, Asturias, Eliade, Remizov, etc.
Ceci a été bien mis en évidence lors du Colloque international de la Bibliothèque nationale de France organisé à l'occasion du centenaire de sa naissance par sa femme, Liliane Brion-Guerry, elle-même écrivain, connue pour sa thèse sur "Cézanne et l'expression de l'espace", qui a passé les dernières années de sa vie à assurer la mémoire de son mari. Elle a été rappelée à Dieu voici quelques semaines. -
La descente aux enfers
Le « Je crois en Dieu » se poursuit par l’affirmation que Jésus-Christ « est descendu aux enfers, et le troisième jour est ressuscité d’entre les morts ». C’est son cinquième article.
19. Le Christ est descendu aux enfers
Pour comprendre la signification de cet article du Credo, il faut tenir compte du fait que dans la Sainte Écriture le terme « enfer » peut signifier : 1°) l’enfer des condamnés ; 2°) le purgatoire ; et 3°) le « sein d’Abraham » c'est-à-dire le lieu où étaient retenues les âmes des justes, qui ne pouvaient entrer dans le ciel jusqu’à ce que la Rédemption s’accomplisse.
Par l’expression « Jésus descendit aux enfers », nous confessons donc que Jésus, après sa mort, est descendu au « sein d’Abraham », non « pour y délivrer les damnés ni pour détruire l’enfer de la damnation » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 633), mais pour ouvrir les portes du ciel aux justes qui l’avaient précédé. Il montre ainsi son pouvoir sur le démon et la mort. Il est descendu dans la profondeur de la mort afin que « les morts entendent la voix du Fils de Dieu et que ceux qui l’auront entendue vivent » (Jean 5, 25). Jésus a ainsi « réduit à l’impuissance par sa mort, celui qui a l’empire de la mort, c’est-à-dire le diable, et a affranchi tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort » (Hébreux 2, 14-15). « Désormais le Christ ressuscité « détient la clef de la mort et de l’Hadès » (Apocalypse 1, 18) et « au nom de Jésus tout genou fléchit au ciel, sur terre et aux enfers » (Philippiens 2, 10) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 635).
La résurrection « d’entre les morts » (Romains 8, 11) implique que Jésus soit demeuré au préalable dans le séjour des morts : il « a été chez les morts » (Hébreux 13, 20).
(à suivre…)