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Dominique Le Tourneau - Page 173

  • La divinité de Jésus

    4. La remise en cause de la divinité du Christ et son affirmation par le magistère de l’Église

    Précision terminologique : magistère, du latin magister, « maître ». Fonction d’enseignement de l’Église, qu’elle exerce en vertu du mandat reçu de son divin fondateur, Jésus-Christ, de prêcher la vérité à toutes les nations.
    « Dès le troisième siècle, l’Église a dû affirmer contre Paul de Samosate, dans un concile [c’est-à-dire une réunion d’évêques ou de chefs d’Églises locales] que Jésus-Christ est Fils de dieu par nature et non par adoption. Le premier concile œcuménique [réunion des évêques représentant l’ensemble de l’Église] de Nicée, en 325, confessa dans son Credo que le fils de Dieu est « engendré, non pas créé, de la même substance (homousios) que le Père » et condamna Arius qui affirmait que « le Fils de Dieu est sorti du néant » et d’une autre substance que le Père » (Catéchisme de l’Église catholique)

    Plus tard, Nestorius (vers 380-vers 451) voit dans le Christ une personne humaine conjointe à la personne divine du Fils de Dieu. Cette nouvelle hérésie est combattue par saint Cyrille d’Alexandrie (vers 376-444) et condamnée par le troisième concile œcuménique, réuni à Éphèse en 431. Il affirme que « le Verbe, en s’unissant dans sa personne une chair animée par une âme rationnelle, est devenu homme ».

    « L’humanité du Christ n’a d’autre sujet que la personne divine du Fils de Dieu qui l’a assumée et faite sienne dès sa conception. »
    C’est pourquoi le même concile d’Éphèse a proclamé que la Vierge Marie est en toute vérité theotokos, la Mère de Dieu par la conception humaine du Fils de Dieu en son sein : « Mère de Dieu, non parce que le Verbe de Dieu a tiré d’elle sa nature divine, maistrance que c’est d’elle qu’il tient le corps sacré doté d’une âme rationnelle, uni auquel en sa personne le Verbe est dit naître selon la chair » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 466).

    Une nouvelle hérésie allait surgir : le monophysisme, du grec monos « un seul » et phusis « nature ». Elle est développée par Eutychès (378- après 454), pour qui « la nature humaine avait cessé d’exister comme telle dans le Christ en étant assumée par sa personne divine de Fils de Dieu » (Catéchisme de l'Église catholique, n° 467). En 451, le concile de Chalcédoine, quatrième concile œcuménique, l’a condamnée en enseignant qu’il y avait deux natures en Jésus, la divine et l’humaine, « sans confusion, sans changement, sans division, et sans séparation. La différence des natures n’est nullement supprimée par leur union, mais plutôt les propriétés de chacune sont sauvegardées et réunies en une seule personne et une seule hypostase ».

    Cette définition ne devait pas calmer tous les esprits. Il s’en trouva encore, après Chalcédoine, pour faire de la nature humaine du Christ une sorte de sujet personnel. Il revint au deuxième concile de Constantinople (cinquième concile œcuménique), réuni en 553, de proclamer qu’il « n’y a qu’une seule hypostase [ou personne], qui est notre seigneur Jésus-Christ, un de la Trinité ». Résumant les enseignements conciliaires le Catéchisme de l’Église catholique (n° 468) affirme que « tout dans l’humanité du Christ doit donc être attribué à sa personne divine comme à son sujet propre, non seulement les miracles mais aussi les souffrances et même la mort : « Celui qui a été crucifié dans la chair, notre seigneur Jésus-Christ, est vrai Dieu, Seigneur de la gloire et Un de la Sainte Trinité » (IIème concile de Constantinople, en 553).

    Dans son enseignement, l’Église se sert de notions qu’elle empreinte à la philosophie — substance, nature, hypostase ou personne — pour préciser la réalité de Dieu et, en lui, de Jésus-Christ, à la fois, nous l’avons dit, vrai dieu et vrai homme. On appelle union hypostatique cette union de la nature divine et de la nature humaine, dans l’unité de la personne, ou hypostase, du Christ, chaque nature conservant ses caractéristiques propres. L’union hypostatique de la nature humaine du Christ avec le Logos ou « Verbe » divin se produit au moment de la conception du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Elle ne s’est pas interrompue avec la mort du Christ sur la Croix : son âme seule s’est séparée de son corps, la divinité ne se séparant pas de l’humanité du Seigneur.

    (à suivre…)

  • Jésus est vrai homme

    5. Nous avons vu jusqu’ici l’affirmation de l’Église comme quoi Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme, à l’encontre des diverses hérésies qui se sont manifestées aux IVème et Vème siècles.

    Aujourd’hui, il est question de la très sainte Humanité de Jésus.

    Une précision terminologique tout d’abord. Incarnation vient du latin in « dans » et caro « chair ». « Reprenant l’expression de saint Jean (« Le Verbe s’est fait chair » : Jean 1, 14), l’Église appelle « Incarnation » le fait que le Fils de Dieu ait assumé une nature humaine pour accomplir en elle notre salut » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 461) : « Pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel. Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme » (credo de Nicée-Constantinople).

    Dans l’Incarnation, « la nature humaine a été assumée, non absorbée » par la personne du Verbe, comme le souligne le concile Vatican II (constitution dogmatique Gaudium et spes, n° 22).

    — Parce que la nature humaine n’a pas été « absorbée », l’Église enseigne « la pleine réalité de l’âme humaine, avec ses opérations d’intelligence et de volonté, et du corps humain du Christ » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 470).
    — Parce qu’elle a été « assumée », « la nature humaine du Christ appartient en propre à la personne divine du Fils de Dieu qui l’a assumée » (ibid.). C’est pourquoi la plus petite des actions du Christ dans son humanité a une valeur infinie par rapport à la rédemption de l’humanité, la rédemption étant n des principaux mystères de la foi chrétienne – partie de la vérité inaccessible à la raison –, selon lequel Jésus-Christ a sauvé l’humanité du péché en mourant sur la Croix.
    L’humanité de Jésus apparaît comme le « sacrement », c’est-à-dire « le signe et l’instrument de sa divinité et du salut qu’il apporte : ce qu’il y avait de visible dans sa vie terrestre conduit au mystère invisible de sa filiation divine et de sa mission rédemptrice » (Ibid., n° 515).


    * L’Incarnation marque un anéantissement de la nature divine. Le Seigneur a assumé la nature humaine sans manifester dans son humanité la gloire surnaturelle qui lui revenait en tant qu’humanité du Verbe : « Il s’anéantit lui-même » (Philippiens 2, 7). Il a connu la soif (Jean 6, 7), ressenti la fatigue (Jean 4, 6 ; Matthieu 8, 24), eu des amis (Jean12, 1-3), éprouvé de la tristesse devant l’ingratitude des hommes (Luc 19, 41), manifesté une sainte colère en présence du comportement mercantile des marchands dans le Temple qui transforment la maison de prière en une caverne de brigands (Matthieu 21, 13), etc.
    Il a voulu nous ressembler en tout, sauf dans le péché, pour que, par son exemple, nous aimions notre condition humaine et nous sachions la sanctifier. En effet, étant Dieu parfait Jésus nous donne un modèle de perfection dans la vie ordinaire.

    * L’âme humaine du Christ. Apollinaire de Laodicée (vers 300-vers 390) ayant affirmé que le Verbe avait remplacé l’âme du Christ, le pape Damase Ier a écrit en 375 une lettre à l’évêque Paulin d’Antioche dans laquelle il affirme que le Fils de Dieu « a pris l’âme et l’esprit de l’homme » et a donc assumé une âme humaine raisonnable.
    « Le Fils de Dieu a assumé un corps animé par une âme humaine raisonnable. Avec son intelligence humaine, Jésus a appris beaucoup par l’expérience. Mais aussi comme homme, le Fils de Dieu avait une connaissance intime et immédiate de Dieu son Père. Il pénétrait également les pensées secrètes des hommes et connaissait les desseins éternels qu’il est venu révéler » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 90).

    (à suivre…)

  • Jésus est Dieu

    3. D’une façon implicite, Jésus-Christ lui-même a déclaré être Dieu et il l’a montré dans les faits. Par exemple : « Le Père et moi, nous sommes un » (Jean 10, 30). « Qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 9). Lors de son procès, à la question « Es-tu le Christ, le Fils du Béni ? » il affirme sans détour : « Je le suis, et vous verrez le Fils l’homme siéger à la droite de la Puissance et venir avec les nuées du ciel » (Marc 14, 61-62). Semblable affirmation sera retenue contre lui pour le mettre à mort comme blasphémateur (voir Mac 14, 64).
    Fils Unique de Dieu, de la même nature que le Père, et il a manifesté sa divinité par sa vie, sa doctrine et ses miracles, surtout par sa glorieuse Résurrection. Cette dernière sera étudiée ultérieurement.
    Quant à la doctrine et aux miracles, ils suscitent l’admiration des foules : « Il a tout fait à la perfection » (Marc 7, 37), il donnait son enseignement « en homme qui détient l’autorité, et non comme les scribes » (Matthieu 7, 29). Les Évangiles apportent de nombreux témoignages en ce sens. Il est question, par exemple, du pouvoir de Jésus sur la nature : « Il lança au vent un ordre impératif et dit à la mer : « Tais-toi. Fais silence ! » Et le vent tomba, et il se fit un grand calme » (Marc 4, 39).
    Jésus possède le pouvoir de guérir les différentes maladies : « La ville entière se trouvait rassemblée auprès de la porte. Il guérit beaucoup de gens qui souffraient de maux divers » (Marc 1, 33-34). Il commande aux esprits impurs : « Il chassa beaucoup de démons » (Marc 1, 34).
    Il a même la maîtrise de la mort, faisant revenir des défunts à la vie : la fille de Jaïre (voir Matthieu 9, 18-25), le fils de la veuve de Naïm (voir Luc 7, 11-17), son ami Lazare (voir Jean 11, 1-45).
    Jésus est conscient de jouer un rôle particulier et d’accomplir les prophéties de l’Ancien Testament, qui le concernent effectivement. Il dit un jour à ses apôtres : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, et ils le bafoueront, et ils cracheront sur lui, et ils le flagelleront, et ils le mettront à mort, et trois jours après il relèvera d’entre les morts » (Marc 10, 33-34). Cette annonce renvoie à ce que disait le prophète Isaïe 52, 13-53, 12.
    Jésus sait que ces paroles sont des paroles de vie éternelle : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Matthieu 24, 35). Pour le croyant, il est logique qu’il en soit ainsi, car le Christ est la Parole éternelle du Père, il est le Verbe fait chair. C’est pourquoi il peut affirmer : « C’est moi la Voie, la Vérité et la Vie. Personne ne va au Père que par moi » (Jean 14, 6). Pour être sauvé, c’est-à-dire pour parvenir au bonheur éternel du ciel, il faut donc passer par lui : « C’est moi qui suis la porte : celui qui entrera par moi sera sauvé » (Jean 10, 9). D’où la nécessité de le suivre pour atteindre le salut, en se détachant des choses de la terre : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à causée moi et du Bon message la sauvera » (Marc 8, 34-35). Vraiment, « jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jean 7, 46) et n’a pu présenter de telles exigences.

    Nous avons là le caractère tout à fait singulier de la religion chrétienne. Jésus-Christ n’est pas en partie Dieu et en partie homme, ni un mélange des deux. Il s’est fait vraiment homme tout en restant vraiment Dieu. L’Église a dû défendre cette vérité de foi et la clarifier au cours des premiers siècles face à des hérésies qui la falsifiaient. L’hérésie, du grec haireô « choisir » et hairesis « choix », « préférence », étant un choix opéré parmi les vérités révélées, ou une « négation obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité » (Code de droit canonique, canon 751).

    (à suivre…)

  • Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

    Le dernier numéro de la Revue d’Histoire de l’Église de France 91 (2005), p. 407-412 publie deux recensions que j’ai rédigées de deux ouvrages récents sur la spiritualité de saint Louis-Marie Grignion de Montfort :


    E. RICHIER, La pédagogie de sainteté de saint Louis-Marie Grignion de Montfort

    P.-M. DESSUS de CÉROU, Une vraie dévotion à la Sainte Vierge selon saint Louis-Marie Grignion de Montfort

    Le premier de ces deux livres semble être une synthèse ou l’état actuel des travaux de l’auteur, prêtre de la Communauté des Béatitudes, qui prépare une thèse de doctorat en théologie portant le même titre. Le P. Richer souhaite inviter le lecteur à prendre la mesure de la richesse et de l’actualité de la doctrine de Grignion de Montfort dans le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge et dans le Secret de Marie, dont Jean-Paul II a dit à quel point il leur devait son approfondissement de la piété mariale, « véritablement christocentrique, profondément enracinée dans le mystère trinitaire, et dans ceux de l’Incarnation et de la Rédemption ».

    Dans le second ouvrage, l’auteur entend préciser autant que possible la place d’une vraie dévotion à la Sainte Vierge dans le processus d’acquisition et de conservation de la Sagesse éternelle dans une âme, qui est une parfaite consécration à Jésus-Christ par les mains de Marie ou la rénovation des promesses du baptême » (p. 13). Ce travail est conçu pour servir la cause du doctorat de saint Louis-Marie Grignion de Montfort et éclairer le message de l’Annonciation à l’Île Bouchard (p. 262-263) et la vie de Jean-Paul II qui avait pris le Totus tuus montfortain pour devise. L’auteur annonce trois parties : en étudiant d’abord les témoignages des diverses périodes de sa vie, puis en les mettant en référence à ses œuvres et enfin en faisant un commentaire personnel sur l’interprétation de sa vie spirituelle » (p. 21). En réalité, ce livre ne comporte que deux parties, la « première période (1673-1706) » et la « deuxième période (1706-1716) », suivies d’une brève conclusion (p. 249-258), et c’est à l’intérieur de chaque partie que se retrouve la tripartition annoncée.


    Ces études interviennent à une époque où il est question d’obtenir du saint-siège qu’il reconnaisse la condition de « Docteur de l’Église » à saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Ceci n’a pas pu se faire à l’occasion du grand Jubilé de la Rédemption de l’an 2000. Des recherches s’avèrent nécessaires pour déterminer avec précision les œuvres qui sont de la main du saint de celles qui lui sont attribuées mais qui sont dues à une autre plume. Il semble que ce soit le cas de L’Amour de la Sagesse éternelle, ouvrage dont la paternité de Louis-Marie est précisément de plus en plus contestée de nos jours et, de préférence, attribuée à Charles Besnard.

    Les deux recensions évoquées ci-dessus sont précédées dans la Revue d’Histoire de l’Église de France d’un article du P. Louis Pérouas, « Grignion de Montfort et la lecture duelle de son charisme » (p. 403-407).

  • L'humanité du Christ

    LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)


    La très sainte Humanité de Jésus-Christ. Par conséquent, le chemin royal que les chrétiens sont invités à suivre est celui de la très sainte Humanité de Jésus. C’est elle, indissolublement unie à sa Divinité, qui permet d’avoir accès au Père, qui jette comme un pont entre l’homme et Dieu. « Pour nous approcher de Dieu, nous devons emprunter la bonne voie : la très sainte Humanité du Christ. […] Suivre le Christ : voilà le secret. L’accompagner de si près que […] nous nous identifiions à lui. Nous ne tarderons pas à affirmer, si nous ne mettons pas d’obstacle à l’action de la grâce, que nous nous sommes revêtus de notre Seigneur Jésus-Christ. Le Seigneur se reflète en notre conduite comme dans un miroir. Si le miroir est tel qu’il doit être, il conservera le visage très aimable de notre Sauveur sans le défigurer, sans le caricaturer ; et les autres pourront l’admirer, le suivre » (Amis de Dieu", n° 299).

    Pénétrer dans les Plaies du Christ. Un des aspects de la suite du Christ et de l’union au Christ consiste à revivre sa Passion en pénétrant dans ses saintes Plaies. C’est d’elles que s’écoulent les sept sacrements de salut, comme l’iconographie l’a souvent représenté en recourant à la « fontaine de vie ». « En admirant et en aimant vraiment la très sainte Humanité de Jésus, nous découvrirons ses Plaies une à une. Et dans ces moments de purification passive — moments pénibles, durs, qui nous arrachent des larmes à la fois douces et amères, que nous nous efforçons de cacher — nous aurons besoin de nous introduire dans chacune de ces très saintes blessures : pour nous purifier, pour nous réjouir dans ce Sang rédempteur, pour nous fortifier » (Ibid., n° 302). Cet exercice de vie spirituelle s’impose à celui qui veut purifier ses facultés et ses puissances, tout son être, pour être en mesure de vivre le commandement suprême de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit » (Luc 10, 27). L’âme n’opposera plus aucune résistance à la Volonté divine : « Si tu veux vraiment que ton cœur réagisse bien, je te conseille de t’introduire en pensée dans une des Plaies de notre Seigneur : c’est ainsi, en effet, que tu le fréquenteras de plus près, que tu te placeras tout contre lui, que tu sentiras palpiter son Cœur…, et que tu le suivras dans tout ce qu’il te demandera » (Forge, n° 755). Semblable union à Jésus-Christ est source de paix et de joie, d’une joie qui, comme le bienheureux Josémaria ne cessait de le répéter, « à ses racines en forme de Croix ». Celui qui s’efforce de s’identifier au Christ rencontre les mêmes « trésors » que lui, froid, pauvreté, dénuement, solitude… « Prends alors appui sur Celui qui est mort et ressuscité. Cherche refuge dans les Plaies de ses mains, de ses pieds, de son côté. Ta volonté de recommencer en sera renouvelée, et tu reprendras ton chemin avec une décision et une efficacité plus grandes » (, 12ème station, point n° 2). L’expérience est tellement profonde et transformante qu’elle arrache cette exclamation enthousiaste à notre auteur : « Quelle est donc aimable, la sainte Humanité de notre Dieu ! — Tu t’étais « introduit » dans la très sainte Plaie de la main droite de ton Seigneur, et tu m’avais demandé : « Si une seule blessure du Christ lave, guérit, tranquillise, fortifie, enflamme et remplit d’amour, que ne feront pas les cinq Plaies ouvertes sur la Croix ? » (Chemin, n° 555). L’efficacité ne concerne pas seulement la propre vie intérieure, la tâche de sanctification personnelle ; elle porte aussi sur l’autre dimension de la vie humaine, inséparable de la première, la vocation apostolique mise en évidence par le concile Vatican II dans la constitution dogmatique Lumen gentium et le décret Apostolicam actuositatem. C’est pourquoi le bienheureux affirme encore ceci : « C’est avec joie, Seigneur, que nous nous trouvons dans ta main blessée. Serre-nous ! Presse-nous bien fort : que nous abandonnions toute notre misère terrestre ! Pour nous purifier, nous enflammer, nous sentir imbibés de ton Sang ! — Et ensuite, lance-nous au loin, très loin, en nous donnant le désir de moissonner, de faire, par Amour pour toi, des semailles de plus en plus fécondes » (Forge, n° 5). Rien d’étonnant non plus à ce que le fondateur de l’Opus Dei mette cette dévotion virile en rapport avec le sacrifice eucharistique, puis qu’il est le renouvellement non sanglant du Sacrifice du Calvaire : « Oui, vis la sainte messe ! — Elle t’aidera, cette réflexion, qui se faisait un prêtre ardent [Il s’agit d’un trait autobiographique, comme tant d’autres points de ses écrits rédigés dans un style impersonnel ] : est-il possible, ô mon Dieu, de participer à la sainte messe sans être saint ? Et il poursuivait : chaque jour je resterai blotti dans la Plaie du Côté de mon Seigneur, afin d’accomplir une résolution que j’ai prise il y a longtemps ! — Essaye à ton tour ! » (Ibid., n° 934).

    (à suivre…)

  • Abandon à la miséricorde divine

    J'ai entre les mains un "Acte d'abandon à la miséricorde" fait par le pape Jean-Paul II. Il date probablement de l'année 1985, d'après l'incipit.

    En plus d'être, à mon avis, un témoignage sur l'élévation spirituelle de ce personnage insigne, il peut aider beaucoup de monde à mieux porter le poids de la maladie ou des ans.

    "Seigneur, voilà plus de soixante-cinq ans que Tu m'as fait le don inestimable de la vie, et depuis ma naissance, Tu n'as cessé de me combler de tes grâces et de ton amour infini.

    Au cours de toutes ces années se sont entremêlés de grandes joies, des épreuves, des succès, des échecs, des revers de santé, des deuils, comme cela arrive à tout le monde.

    Avec ta grâce et ton secours, j'ai pu triompher de ces obstacles et avancer vers Toi.

    Aujourd'hui, je me sens riche de mon expérience et grande est la consolation d'avoir été l'objet de ton amour.

    Mon âme chante sa reconnaissance.

    Mais je rencontre quotidiennement dans mon entourage des personnes âgées que Tu éprouves fortement : elles sont paralysées, impotentes et souvent n'ont plus la force de Te prier, d'autres ont perdu l'usage de leurs facultés mentales et ne peuvent plus T'atteindre à travers leur monde irréel. Je voisagir ces gens et je me dis : "Si c'était moi." Alors, Seigneur, aujourd'hui-même, tandis que je jouis de la possession de toutes mes facultés motrices et mentales, je T'offre à l'avance mon acceptation à ta sainte volonté, et dès maintenant je veux que si l'une ou l'autre de ces épreuves m'arrivait, elle puisse servir à ta gloire et au salut des âmes. Dès maintenant aussi, je Te demande de soutenir de ta grâce les personnes qui auraient la tâche ingrate de me venir en aide.

    Si un jour la maladie devait envahir mon cerveau et anéantir ma lucidité, déjà, Seigneur, ma soumission est devant Toi et se poursuivra en une silencieuse adoration. Si, un jour, un état d'inconscience prolongée devait me terrasser, je veux que chacune de ces heures que j'aurai à vivre soit une suite ininterrompue d'actions de grâce et que mon dernier soupir soit aussi un soupir d'amour. Mon âme, guidée à cet instant par la main de Marie, se présentera devant Toi pour chanter tes louanges éternellement. Amen."

  • L'Ascension de Jésus au ciel

    Le sixième article du Credo affirme que Jésus-Christ « est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu, le Père Tout-Puissant ». C’est l’Ascension de Jésus au ciel.

    21. Quarante jours après sa résurrection, le Christ monta aux cieux. « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre, dit Jésus à ses apôtres réunis autour de lui vers Béthanie. Sur ces mots, il fut enlevé dans les airs sous leurs yeux et une nuée le déroba à leur vue » (Actes 1, 8-9). Saint Luc nous donne un récit encore plus succinct de cet événement à la fin de son Évangile : « Alors qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut enlevé au ciel » (Luc 24, 51).

    En même temps, il faut affirmer que Jésus est monté au ciel par son propre pouvoir. « Personne n’est jamais monté aux cieux sinon le Fils de l’Homme qui est descendu des cieux » (Jean 3, 13). « Laissée à ses forces naturelles, l’humanité n’a pas accès à la « Maison du Père » (Jean 14, 2), à la vie et à la félicité de Dieu » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 661).


    L’Ascension est la glorification complète de la Sainte Humanité du Christ, par laquelle, comme instrument uni à la divinité, Dieu a opéré notre Rédemption. Elle marque l’accomplissement et la perfection du mystère de l’Incarnation.

    L’Ascension du Seigneur a une double orientation. D’une part, elle est tournée vers le ciel, car « elle exprime la montée définitive du Ressuscité vers le Père. Jésus « siège » désormais « à la droite de Dieu » avec son humanité. Par l’Incarnation, Dieu est venu chez nous, ; par l’Ascension, notre humanité a été glorifiée auprès de Dieu ». L’Ascension est également tournée vers la terre : en effet, « le Seigneur ressuscité envoie ses disciples pour une mission universelle : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » Matthieu 28, 19). Cela ne signifie pas que Jésus soit désormais absent. Il demeure présent à son Église, sous une forme nouvelle : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20). L’Église vit maintenant dans l’attente active de la Parousie, c’est-à-dire de la venue du Christ dans sa gloire » (Catéchisme des évêques de France, n° 218).

    Dans cet article du Credo, nous confessons que le Christ « est assis à la droite du Père », ce qui désigne la gloire et l’honneur de la divinité, où celui qui existait comme Fils de Dieu avant tous les siècles comme Dieu s’est assis corporellement une fois glorifié. « Par droite du Père, nous entendons la gloire et l’honneur de la divinité, où celui qui existait comme Fils de Dieu avant tous les siècles comme Dieu et consubstantiel au Père s’est assis corporellement après qu’il s’est incarné et que sa chair a été glorifiée » (saint Jean Damascène, De fide orthodoxa, cité dans Catéchisme de l’Église catholique, n° 663).
    « La session du Fils à la droite du Père signifie l’inauguration du règne du Messie, accomplissement de la vision du prophète Daniel concernant le Fils de l’homme : « À lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire à jamais, qui ne passera point et son royaume ne sera point détruit » (Daniel 7, 14). » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 664).

    (à suivre…)

  • La Résurrection du Christ

    20. Jésus-Christ est ressuscité le troisième jour d’entre les morts

    Le troisième jour après sa mort Jésus ressuscita avec le même Corps qui avait été enseveli. Son âme se réunit alors à son corps.

    La Résurrection du Seigneur est une vérité de foi et le fondement de notre foi : « Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi » (1 Corinthiens 15, 17). C’est « la vérité culminante de notre foi dans le Christ,crue et vécue comme vérité centrale par la première communauté chrétienne, transmise comme fondamentale par la Tradition, établie par les documents du Nouveau Testament, prêchée comme partie essentielle du mystère pascal en même temps que la Croix » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 638).



    — La Résurrection, prophétisée dans l’Ancien Testament et par le Christ lui-même, est enseignée en toute certitude par les apôtres et attestée unanimement par la Sainte Écriture et la Tradition ; c'est un article de foi contenu dans le Credo ou « symbole de la foi ».
    — Nous savons avec une certitude historique entière que le Nouveau Testament contient fidèlement la prédication des apôtres dès le début ; tous ont prêché la Résurrection du Christ comme vérité fondamentale. Saint Paul affirme : « Je vous ai donc transmis ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Céphas [saint Pierre], puis aux Douze » (1 Corinthiens 15, 3-4). Il est humainement impossible que les apôtres aient inventé ce qu’ils enseignaient ou qu’ils se soient trompés eux-mêmes et qu’ils aient trompé les autres sur ce fait historique alors que, comme l’attestent les récits du dimanche de Pâques, ils semblent être les seuls à ne pas croire aux dires des saintes femmes affirmant qu’il leur est apparu.
    — Ce fait historique est prouvé avec plus de garanties que l’immense majorité des faits historiques que nous admettons tous fermement. Cependant, on perçoit dans le miracle une réalité mystérieuse et inexplicable, qui dépasse les forces de la raison.
    — Pour comprendre la vérité de la Résurrection telle que l’Église l’enseigne, il faut le don surnaturel de la foi, sans lequel l’intelligence humaine est incapable d’accéder à la connaissance de telles vérités qui se situent au-delà du rationnel, même si, comme les vérités de foi, elles peuvent être comprises, partiellement du moins, par la raison et être expliquées.

    La Résurrection du Christ se différencie d’autres résurrections — comme celles de Lazare, du fils de la veuve de Naïm, etc. — en ceci que :
    — le Christ ressuscite par son propre pouvoir, c’est-à-dire par le pouvoir infini de sa divinité ;
    — le Christ ressuscite pour ne plus mourir ;
    — le Christ ressuscite déjà avec son Corps glorieux le troisième jour après sa mort (la résurrection glorieuse des saints se fera à la fin du monde).



    La Résurrection :
    — exalte le Christ après son humiliation de la Croix ;
    — confirme la vérité de sa divinité : la Résurrection fut, parmi ses prophéties, celle qui apporte la plus grande preuve de sa propre divinité. Il avait dit : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que Je suis » (Jean 8, 28). Moyennant quoi, saint Paul pourra affirmer : « La promesse faite à nos pères ,Dieu l’a accomplie en notre faveur […] : il a ressuscité Jésus, ainsi qu’il est écrit au psaume second : « Tu es mon Fils, moi-même c’est aujourd’hui que je t’ai engendré » (Actes 13, 32-33).
    — donne la certitude que nous avons été rachetés et l’espérance en notre propre résurrection. Le Christ est le « premier-né d’entre les morts » (Colossiens 1, 18), qui nous donne accès à une nouvelle vie : dès maintenant pour la justification de notre âme, qui nous rend la grâce de Dieu ; et après par notre résurrection future. La Résurrection du Christ est « principe et source de notre résurrection future » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 655). « Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis […] de même que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ » (1 Corinthiens 15, 20-22).

    (à suivre…)

  • Causes can 3

    Causes de béatification et de canonisation (suite)

    Procédure en vigueur. Le code de droit canonique de 1983 se borne à renvoyer à une loi pontificale particulière, les causes de canonisation des Serviteurs de Dieu se voyant appliquer les dispositions du droit universel quand la loi pontificale y renvoie ou qu'il s'agit de normes qui, par la nature des choses, concernent aussi ces causes (c. 1403). La loi pontificale particulière en question est la constitution apostolique Divinus perfectionis Magister , donnée par Jean-Paul II le 25 janvier 1983 , qui abroge toute loi antérieure en la matière, à laquelle s'ajoute le Decretum generale de Servorum Dei Causis, quarum iudicium in præsens apud Sacram Congregationem pendet (7 février 1983). La constitution comprend trois parties :
    Tout d'abord l'enquête diocésaine. L'évêque, qui possède désormais le droit d'enquêter sur la vie, les vertus ou le martyre, les miracles présumés et, le cas échéant, l'ancienneté du culte, procède dans l'ordre suivant : a) une enquête approfondie sur la vie du serviteur de Dieu menée par le postulateur de la cause ; b) l'examen des écrits publiés par des théologiens censeurs ; c) si l'on ne trouve dans ces écrits rien de contraire à la foi et aux bonnes mœurs, l'évêque fait rechercher les autres écrits inédits (lettres, journal intime, etc.) ainsi que tous autres documents concernant peu ou prou la cause; un rapport est rédigé ; d) si l'évêque juge alors que l'on peut poursuivre la cause, il fait entendre selon les règles les témoins produits par le postulateur ou convoqués d'office. S'il est urgent de les entendre pour ne pas perdre des preuves, ils seront interrogés même avant d'avoir réuni tous les documents voulus ; e) l'enquête sur les miracles présumés a lieu séparément de celle sur les vertus ou sur le martyre; mais en stricte concomitance avec l'événement prodigieux, pour éviter que les preuves se perdent. Si l'évêque transmet les actes de ce procès à la congrégation avant achèvement de l'étude sur les vertus, le procès sur le miracle est provisoirement versé aux archives. Mais il est possible de vérifier alors la validité formelle du procès sur le miracle ; f) une copie authentique de tous les actes est envoyée, en double exemplaire, à la sacrée congrégation (devenue congrégation tout court lors de la réforme de la curie romaine réalisée par Jean Paul II, constitution apostolique Pastor Bonus, 28 juin 1988), en même temps que les exemplaires des livres du serviteur de Dieu examinés par les théologiens censeurs, accompagnés de leur jugement. L'évêque ajoute une déclaration sur l'observation des décrets d'Urbain VIII relatifs à l'absence de culte.
    La constitution décrit ensuite la finalité et le fonctionnement de la congrégation pour les causes des saints. Elle s'occupe de tout ce qui concerne les canonisations, en aidant les évêques pour l'instruction des causes, en étudiant les causes à fond, en donnant son avis. Elle est aussi compétente en matière d'authenticité et de conservation des reliques.
    La congrégation comporte un collège des rapporteurs, présidé par le rapporteur général. Chaque rapporteur doit étudier, avec des collaborateurs externes, les causes qui lui sont confiées et préparer les dossiers (appelés positiones) sur les vertus ou sur le martyre ; rédiger les notes écrites que les consulteurs lui demandent ; participer sans droit de vote aux réunions des théologiens. Un des rapporteurs est spécialement chargé de préparer les dossiers sur les miracles ; il assiste aux réunions avec les médecins et avec les théologiens. Le rapporteur général qui préside la rencontre des consulteurs historiens est aidé par des assistants.
    La congrégation comprend un promoteur de la foi ou prélat théologien (anciennement appelé avocat du diable) chargé de présider les réunions des théologiens, de donner son avis et de faire un rapport de ces réunions ; d'assister à la congrégation des cardinaux et évêques comme expert.

    La congrégation pour les causes des saints dispose de consulteurs spécialistes en histoire et en théologie surtout spirituelle, choisis dans diverses régions du monde. Pour l'examen des guérisons proposées comme miracles, elle dispose de médecins experts.
    La troisième partie décrit la procédure à la congrégation. Après avoir vérifié que le procès diocésain a été mené selon les normes établies, la cause est confiée à un rapporteur qui, avec un collaborateur externe, prépare le dossier, positio super vita et virtutibus ou sur le martyre, en suivant la critique historique à observer dans l'hagiographie. Dans les causes anciennes et dans les causes récentes le requérant, le dossier est soumis à l'examen de consulteurs spécialistes, éventuellement extérieurs au groupe des consulteurs de la congrégation.
    Le dossier est remis aux consulteurs théologiens, avec les votes écrits des consulteurs historiens et le cas échéant les éclaircissements du rapporteur. Les votes définitifs des consulteurs théologiens sont remis avec les conclusions écrites du promoteur de la foi aux cardinaux et évêques qui ont à porter un jugement, formalisé par le décret sur l'héroïcité des vertus de celui qui devient un vénérable serviteur de Dieu.
    Les miracles présumés sont étudiés à la rencontre des experts (le groupe de médecins, s'il s'agit de guérisons) dont les votes et les conclusions figurent dans un rapport. La preuve d'un seul miracle suffit pour une béatification, contre deux dans la législation précédente (Regolamento della congregazione per le Cause dei Santi, 21 mars 1983, n° 26 § 1). Les miracles sont discutés en réunion plénière des théologiens ; enfin dans la congrégation des cardinaux et évêques, aboutissant au décret reconnaissant le miracle attribuable à l'intercession du serviteur de Dieu.
    Le nom de tous les consulteurs est secret, pour garantir leur indépendance.
    La congrégation a créé sa propre école pour la formation des postulateurs, des juges délégués et des promoteurs de justice auprès des tribunaux pour les causes des saints (décret, 2 juin 1984).

    (à suivre…)

  • Jésus mis au tombeau

    18. Jésus-Christ a été enseveli

    a) Le corps du Christ a été enseveli dans un sépulcre neuf, non loin du lieu où on l’avait crucifié. La sépulture du Christ manifeste sa vraie mort. Dieu a prévu que le Christ connaisse la mort, c’est-à-dire la séparation de l’âme et du corps « pendant le temps compris entre le moment où il a expiré sur la Croix et le moment où il est ressuscité » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 624), au matin de Pâques.


    b) Durant le temps que le Christ est resté au tombeau aussi bien son âme que son corps, séparés entre eux par la mort, sont restés unis à la Personne divine. « Puisque le « Prince de la vie » qu’on a mis à mort (Actes 3, 15) est bien le même que le « Vivant qui est ressuscité »(Lc 24, 5-6), il faut que la Personne divine du Fils de Dieu ait continué d’assumer son âme et son corps séparés entre eux par la mort » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 626).

    c) Le Corps du Christ n’a pas souffert la corruption à cause de l’union qu’il a gardée avec la Personne du Fils. Nous pouvons dire du Christ tout à la fois qu’il « a été retranché la terre des vivants » (Isaïe 53, 8) et, comme saint Pierre le proclame le jour de la Pentecôte : « Ma chair reposera dans l’espérance que tu n’abandonneras pas mon âme aux enfers et ne laisseras pas ton saint voir la corruption » (Actes 2, 26-27), affirmation qui est un écho du Psaume 16, 9-10. En raison de la « communication des idiomes, du grec idios « ce qui est propre à un sujet », le Christ ne peut connaître la corruption. Cette « communication des idiomes » est le fait que dans l'unique Personne de Jésus-Christ, le Verbe de Dieu, se trouvent unies la nature divine et la nature humaine, en raison de l'Incarnation (c'est l'union hypostatique, dont nous avons parlé prédédemment). Les propriétés appartenant en propre à chacune des natures peuvent être attribuées à l'unique sujet Jésus-Christ

    d) La réalité du séjour du Christ dans le tombeau — le Saint Sépulcre — constitue le lien entre l’état passible du Seigneur avant sa Pâques et l’état glorieux dans lequel il se trouve désormais. Il est le Vivant qui peut déclarer en toute vérité : « J’ai été mort et me voici vivant pour les siècles des siècles » (Apocalypse 1, 18).

    (à suivre…)

citations mises par DLT, pretre catholique, membre de l'Opus Dei, spécialiste de la dévotion mariale, juge, professeur au Studium de droit canonique de Lyon