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Rédemption

  • Dieu se sert des méchants

     Il y a des méchants que Dieu garde pour en faire sortir des bons : bons, ils le sont devenus par la grâce de Dieu, car toute la masse de perdition était réservée pour la damnation. Quoi de plus pervers que le démon ? Et pourtant, quel bien n’a-t-il pas tiré de sa malice ? On n’aurait pas vu couler pour notre salut le Sang du Rédempteur sans la malice du déserteur. Lis l’Évangile et vois ce qui est écrit : « Le diable souffla au cœur de Judas de livrer le Christ « (Jean 13, 2). Mauvais était le diable, mauvais aussi Judas ; l’instrument ne pouvait ressembler qu’à l’ouvrier ; le diable a fait un bien vilain usage de son instrument ; mais le Seigneur a su bien user de l’un et de l’autre : ceux-ci se sont acharnés à notre perte, Dieu a daigner tourner leur malice à notre salut.

    Saint Augustin, Sermo 301, 4.

  • Enfants de Dieu

    « Le Seigneur m’a dit : “Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré”. » Par ces paroles du psaume 2, l’Église commence la Messe de la veillée de Noël, dans laquelle nous célébrons la naissance de notre Rédempteur Jésus-Christ, dans l’étable de Bethléem. Autrefois, ce psaume appartenait au rituel du couronnement du roi de Juda. Le peuple d’Israël, en raison de son élection, se sentait de façon particulière fils de Dieu, adopté par Dieu. Comme le roi était la personnification de ce peuple, son intronisation était vécue comme un acte solennel d’adoption de la part de Dieu, dans lequel le roi était, en quelque sorte, introduit dans le mystère même de Dieu. Dans la nBXVI.Encensement.jpguit de Bethléem, ces paroles, qui étaient en fait plutôt l’expression d’une espérance qu’une réalité présente, ont pris un sens nouveau et inattendu. L’Enfant dans la crèche est vraiment le Fils de Dieu. Dieu n’est pas solitude éternelle, mais cercle d’amour où il se donne et se redonne dans la réciprocité. Il est Père, Fils et Esprit Saint.

    Plus encore : en Jésus Christ, le Fils de Dieu, Dieu lui-même s’est fait homme. C’est à Lui que le Père dit : « Tu es mon fils ». L’aujourd’hui éternel de Dieu est descendu dans l’aujourd’hui éphémère du monde et il entraîne notre aujourd’hui passager dans l’aujourd’hui éternel de Dieu. Dieu est si grand qu’il peut se faire petit. Dieu est si puissant qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions l’aimer. Dieu est bon au point de renoncer à sa splendeur divine et descendre dans l’étable, afin que nous puissions le trouver et pour que, ainsi, sa bonté nous touche aussi, qu’elle se communique à nous et continue à agir par notre intermédiaire. C’est cela Noël : « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Dieu est devenu l’un de nous, afin que nous puissions être avec Lui, devenir semblables à Lui. Il a choisi comme signe l’Enfant dans la crèche: Il est ainsi. De cette façon nous apprenons à le connaître ».

    Benoît XVI, Homélie, 24 décembre 2005.

  • Vocation à la sainteté

    « Âme, image vivante de Dieu et rachetée du Sang précieux de Jésus-Christ, la volonté de Dieu sur vous est que vous deveniez sainte comme lui dans cette vie, et glorieuse comme lui dans l'autre. L'acquisition de la sainteté de Dieu est votre vocation assurée ; et c'est là que toutes les pensées, paroles et actions, vos souffrances et tous les mouvements de votre vie doivent tendre ; ou vous résistez à Dieu, en ne faisant pas ce pour quoi il vous a créée et vous conserve maintenant » (Le Secret de Marie 3).

    Ce texte est remarquable. Louis-Marie (Grignion de Montfort) place comme fondement de la vocation à la sainteté non pas d'abord l'apparte nance à l'Église par le baptême (ce qui viendra ensuite), mais les Mystères de la Création et de la Rédemption. L'homme est appelé certainement à la sainteté parce qu'il a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu et parce qu'il a été racheté par le Sang du Fils de Dieu. C'est donc la vocation de l'homme, de tout homme. Chaque homme est « un frère pour qui le Christ est mort » (1 Co 8, 11). Le sens de toute la vie humaine, c'est de tendre à la sainteté.

    Fr-M. Léthel, o.c.d., « L'amour de Jésus en Marie, » Louis-Marie de Montfort. Théologie spirituelle, Rome, Centre International Montfortain, 2002, p. 100-101.

  • La souffrance

    Vivre pour le Seigneur signifie aussi reconnaître que la souffrance, demeurant en elle-même un mal et une épreuve, peut toujours devenir une source de bien. Elle le devient si elle est vécue par amour et avec amour, comme participation à la souffrance même du Christ crucifié, par don gratuit de Dieu et par choix personnel libre. Ainsi, celui qui vit sa souffrance dans le Seigneur lui est plus pleinement conformé (cf. Philippiens 3, 10 ; 1 Pierre 2, 21) et est intimement associé à son œuvre rédemptrice pour l'Église et pour l'humanité. C'est là l'expérience de l'Apôtre que toute personne qui souffre est appelée à revivre : « Je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Église » (Colossiens 1, 24).

     

    Jean-Paul II, encyclique l’Evangile de la vie, n° 67.