Par la participation à ce sacrement d’amour, Marie voyait son divin Fils venir de nouveau prendre possession du sein d’où il était sorti au jour de sa Nativité. N’allez point croire que, dans le sein de Marie, Jésus y restât stérile ; il y était plein de fécondité, il y produisait l’Esprit qu’il ne cesse de produire dans le ciel, il y organisait l’ordre de la charité ; car, selon l’angélique Docteur, « le Père et le Saint-Esprit se donnent à ceux qui participent au Corps et au Sang du Fils de Dieu, pour être possédés par eux. » Il résulte donc, d’après cette excellente doctrine, que, « lorsque Marie communiait, les divines Personnes descendaient en elle, comme au jour de l’Incarnation, et Elles se faisaient un nouveau sanctuaire du Cœur de Marie. Le Père y était par concomitance, le Fils par sa réelle présence, et le Saint-Esprit par infusion ». Chose admirable : alors le Verbe incarné opérait sur le Saint-Esprit dans le saint-sacrement, par rapport à Marie, ce que le Saint-Esprit a opéré sur le Verbe Incarné dans le sein de sa Mère. Dans le mystère de l’Incarnation, le Saint-Esprit a formé un Dieu incarné pour rendre Marie une même chose avec son Fils en unité de chair, selon cette belle parole de saint Augustin : « La chair de Marie est la chair de Jésus-Christ » ; et le Verbe Incarné de l’Eucharistie donne le Saint-Esprit à sa Mère pour se l’unir en l’unité d’amour et d’esprit.
T.R.P. Clovis de Provin, O.M.C., Notre-Dame de la Trinité, p. 120, cité par Dom Eugène Vandeur, Marie et la Sainte Messe, Éditions de Maredsous, 1959, p. 123.