Le dernier numéro de la Revue d’Histoire de l’Église de France 91 (2005), p. 407-412 publie deux recensions que j’ai rédigées de deux ouvrages récents sur la spiritualité de saint Louis-Marie Grignion de Montfort :
E. RICHIER, La pédagogie de sainteté de saint Louis-Marie Grignion de Montfort
P.-M. DESSUS de CÉROU, Une vraie dévotion à la Sainte Vierge selon saint Louis-Marie Grignion de Montfort
Le premier de ces deux livres semble être une synthèse ou l’état actuel des travaux de l’auteur, prêtre de la Communauté des Béatitudes, qui prépare une thèse de doctorat en théologie portant le même titre. Le P. Richer souhaite inviter le lecteur à prendre la mesure de la richesse et de l’actualité de la doctrine de Grignion de Montfort dans le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge et dans le Secret de Marie, dont Jean-Paul II a dit à quel point il leur devait son approfondissement de la piété mariale, « véritablement christocentrique, profondément enracinée dans le mystère trinitaire, et dans ceux de l’Incarnation et de la Rédemption ».
Dans le second ouvrage, l’auteur entend préciser autant que possible la place d’une vraie dévotion à la Sainte Vierge dans le processus d’acquisition et de conservation de la Sagesse éternelle dans une âme, qui est une parfaite consécration à Jésus-Christ par les mains de Marie ou la rénovation des promesses du baptême » (p. 13). Ce travail est conçu pour servir la cause du doctorat de saint Louis-Marie Grignion de Montfort et éclairer le message de l’Annonciation à l’Île Bouchard (p. 262-263) et la vie de Jean-Paul II qui avait pris le Totus tuus montfortain pour devise. L’auteur annonce trois parties : en étudiant d’abord les témoignages des diverses périodes de sa vie, puis en les mettant en référence à ses œuvres et enfin en faisant un commentaire personnel sur l’interprétation de sa vie spirituelle » (p. 21). En réalité, ce livre ne comporte que deux parties, la « première période (1673-1706) » et la « deuxième période (1706-1716) », suivies d’une brève conclusion (p. 249-258), et c’est à l’intérieur de chaque partie que se retrouve la tripartition annoncée.
Ces études interviennent à une époque où il est question d’obtenir du saint-siège qu’il reconnaisse la condition de « Docteur de l’Église » à saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Ceci n’a pas pu se faire à l’occasion du grand Jubilé de la Rédemption de l’an 2000. Des recherches s’avèrent nécessaires pour déterminer avec précision les œuvres qui sont de la main du saint de celles qui lui sont attribuées mais qui sont dues à une autre plume. Il semble que ce soit le cas de L’Amour de la Sagesse éternelle, ouvrage dont la paternité de Louis-Marie est précisément de plus en plus contestée de nos jours et, de préférence, attribuée à Charles Besnard.
Les deux recensions évoquées ci-dessus sont précédées dans la Revue d’Histoire de l’Église de France d’un article du P. Louis Pérouas, « Grignion de Montfort et la lecture duelle de son charisme » (p. 403-407).