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Spiritualité - Page 54

  • 2 novembre : prier pour les morts

    Novembre 2 : Suffrages pour les défunts

    Du latin suffragium, « recommandation », « appui », le mot « suffrage » désignait jadis les antiennes, oraisons et versets de l’office commémoratif d’un saint, au jour de sa célébration. De nos jours, le terme est employé à propos des prières et des actes de culte, qui ont une valeur satisfactoire en faveur des fidèles défunts, c’est-à-dire les âmes du purgatoire. pour l’Église catholique, les justes, dont l'âme n'est pas entièrement purifiée des péchés véniels ou de la peine temporelle due pour les péchés déjà pardonnés en confession, doivent achever de se purifier au purgatoire, afin d'être prêts à entrer au ciel. Leurs souffrances peuvent être abrégées par les suffrages que les fidèles offrent à leur intention.
    Il peut s’agir de la célébration d’une ou plusieurs messes, ou de messes grégoriennes ou trentain. Dans ce dernier cas, c’est une série de trente messes dites pour le repos de l’âme d’un défunt : elles doivent être célébrées pendant trente jours consécutifs, sans interruption. On les qualifie de messes grégoriennes, car le pape saint Grégoire le Grand (590-604) aurait obtenu d’une révélation de Dieu la promesse que, grâce au trentain, l’âme serait aussitôt délivrée du purgatoire, et admise au paradis. Le demandeur verse une offrande dont le montant est déterminé par les évêques.
    Les indulgences peuvent également être offertes pour les âmes du purgatoire. L’indulgence est la « rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée [par la confession sacramentelle], rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1471). C’est ce qui s’appelle la « réversibilité des mérites ». L’indulgence est plénière si elle remet totalement la peine, partielle dans le cas contraire. Elle peut être obtenue pour soi ou pour les âmes du purgatoire, défunts qui ne sont pas encore parvenus au ciel. Beaucoup d’actes de culte, de prières, d’objets bénis permettent d’obtenir des indulgences. Les années saintes sont des moments privilégiés pour les indulgences.
    Par le biais des suffrages s’opère la réversibilité des mérites, les mérites de l’un étant reportés sur un autre, qui participe à la « communion des saints ». L’Église étant le « Corps mystique du Christ », et en raison de la communion des saints, elle peut « reverser » les mérites « de convenance » de certains de ses fidèles à d’autres qui en ont besoin.
    « L’Église offre le sacrifice eucharistique pour les défunts, non seulement au moment des funérailles, mais aussi le jour anniversaire de leur mort, spécialement le troisième, ou le septième ou encore le trentième jour après leur décès. La célébration de la Messe pour le repos de l’âme d’un défunt, que l’on a connu sur cette terre, est la manière chrétienne de se souvenir et de prolonger, dans le Seigneur, la communion avec ceux qui ont franchi le seuil de la mort. De plus, le 2 novembre, l’Église réitère l’offrande du saint sacrifice pour tous les fidèles défunts, pour lesquels elle célèbre aussi la Liturgie des Heures » (Congrégation pour la Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n° 255).

    Sauf autre indication, les définitions sont prises dans D. Le Tourneau, Les mots du christianisme, Paris, Fayard).

  • 28 octobre : saint Simon et saint Jude

    Au cours de l'audience générale du mercredi 11 octobre 2006, le pape Benoît XVI a présenté la figure des apôtres saint Simon le Cananéen et saint Jude Thaddée :

    Nous prenons aujourd'hui en considération deux des douze Apôtres:  Simon le Cananéen et Jude Thaddée (qu'il ne faut pas confondre avec Judas Iscariote). Nous les considérons ensemble, non seulement parce que dans les listes des Douze, ils sont toujours rappelés l'un à côté de l'autre (cf. Mt 10, 4; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13), mais également parce que les informations qui les concernent ne sont pas nombreuses, en dehors du fait que le Canon néo-testamentaire conserve une lettre attribuée à Jude Thaddée.
    Simon reçoit un épithète qui varie dans les quatre listes:  alors que Matthieu et Marc le qualifient de "cananéen", Luc le définit en revanche comme un "zélote". En réalité, les deux dénominations s'équivalent, car elles signifient la même chose:  dans la langue juive, en effet, le verbe qana' signifie:  "être jaloux, passionné" et peut être utilisé aussi bien à propos de Dieu, en tant que jaloux du peuple qu'il a choisi (cf. Ex 20, 5), qu'à propos des hommes qui brûlent de zèle en servant le Dieu unique avec un dévouement total, comme Elie (cf. 1 R 19, 10). Il est donc possible que ce Simon, s'il n'appartenait pas précisément au mouvement nationaliste des Zélotes, fût au moins caractérisé par un zèle ardent pour l'identité juive, donc pour Dieu, pour son peuple et pour la Loi divine. S'il en est ainsi, Simon se situe aux antipodes de Matthieu qui, au contraire, en tant que publicain, provenait d'une activité considérée comme totalement impure. C'est le signe évident que Jésus appelle ses disciples et ses collaborateurs des horizons sociaux et religieux les plus divers, sans aucun préjugé. Ce sont les personnes qui l'intéressent, pas les catégories sociales ou les étiquettes! Et il est beau de voir que dans le groupe de ses fidèles, tous, bien que différents, coexistaient ensemble, surmontant les difficultés imaginables:  en effet, Jésus lui-même était le motif de cohésion, dans lequel tous se retrouvaient unis. Cela constitue clairement une leçon pour nous, souvent enclins à souligner les différences, voire les oppositions, oubliant qu'en Jésus Christ, nous a été donnée la force pour concilier nos différences. Rappelons-nous également que le groupe des Douze est la préfiguration de l'Eglise, dans laquelle doivent trouver place tous les charismes, les peuples, les races, toutes les qualités humaines, qui trouvent leur composition et leur unité dans la communion avec Jésus.
    En  ce  qui  concerne ensuite Jude Thaddée, il est ainsi appelé par la tradition qui réunit deux noms différents:  en effet, alors que Matthieu et Marc l'appellent simplement "Thaddée" (Mt 10, 3; Mc 3, 18), Luc l'appelle "Jude fils de Jacques" (Lc 6, 16; Ac 1, 13). Le surnom de Thaddée est d'une origine incertaine et il est expliqué soit comme provenant de l'araméen taddà, qui veut dire "poitrine" et qui signifierait donc "magnanime", soit comme l'abréviation d'un nom grec comme "Théodore, Théodote". On ne connaît que peu de choses de lui. Seul Jean signale une question qu'il posa à Jésus au cours de la Dernière Cène. Thaddée dit au Seigneur:  "Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde?". C'est une question de grande actualité, que nous posons nous aussi au Seigneur:  pourquoi le Ressuscité ne s'est-il pas manifesté dans toute sa gloire à ses adversaires pour montrer que le vainqueur est Dieu? Pourquoi s'est-il manifesté seulement à ses Disciples? La réponse de Jésus est mystérieuse et profonde. Le Seigneur dit:  "Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui" (Jn 14, 22-23). Cela signifie que le Ressuscité doit être vu et perçu également avec le coeur, de manière à ce que Dieu puisse demeurer en nous. Le Seigneur n'apparaît pas comme une chose. Il veut entrer dans notre vie et sa manifestation est donc une manifestation qui implique et présuppose un coeur ouvert. Ce n'est qu'ainsi que nous voyons le Ressuscité.
    à Jude Thaddée a été attribuée la paternité de l'une des Lettres du Nouveau Testament, qui sont appelées "catholiques" car adressées non pas à une Eglise locale déterminée, mais à un cercle très vaste de destinataires. Celle-ci est en  effet  adressée  "aux appelés, bien-aimés de Dieu le Père et réservés pour Jésus Christ" (v. 1). La préoccupation centrale de cet écrit est de mettre en garde les chrétiens contre tous ceux qui prennent le prétexte de la grâce de Dieu pour excuser leur débauche et pour égarer leurs autres frères avec des enseignements inacceptables, en introduisant des divisions au sein de l'Eglise "dans leurs chimères" (v. 8), c'est ainsi que Jude définit leurs doctrines et leurs idées particulières. Il les compare même aux anges déchus et, utilisant des termes forts, dit qu'"ils sont partis sur le chemin de Caïn" (v. 11). En outre, il les taxe sans hésitation de "nuages sans eau emportés par le vent; arbres de fin d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés; flots sauvages de la mer, crachant l'écume de leur propre honte; astres errants, pour lesquels est réservée à jamais l'obscurité des ténèbres" (vv. 12-13).
    Aujourd'hui, nous ne sommes peut-être plus habitués à utiliser un langage aussi polémique qui, toutefois, nous dit quelque chose d'important. Au milieu de toutes les tentations qui existent, avec tous les courants de la vie moderne, nous devons conserver l'identité de notre foi. Certes, la voie de l'indulgence et du dialogue, que le Concile Vatican II a entreprise avec succès, doit assurément être poursuivie avec une ferme constance. Mais cette voie du dialogue, si nécessaire, ne doit pas faire oublier le devoir de repenser et de souligner toujours avec tout autant de force les lignes maîtresses et incontournables de notre identité chrétienne. D'autre part, il faut bien garder à l'esprit que notre identité demande la force, la clarté et le courage face aux contradictions du monde dans lequel nous vivons. C'est pourquoi le texte de la lettre se poursuit ainsi:  "Mais vous, mes bien-aimés, - il s'adresse à nous tous - que votre foi très sainte soit le fondement de la construction que vous êtes vous-mêmes. Priez dans l'Esprit Saint, maintenez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ en vue de la vie éternelle. Ceux qui sont hésitants, prenez-les en pitié..." (vv. 20-22). La Lettre se conclut sur ces très belles paroles:  "Gloire à Dieu, qui a le pouvoir de vous préserver de la chute et de vous rendre irréprochables et pleins d'allégresse, pour comparaître devant sa gloire:  au Dieu unique, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et puissance, avant tous les siècles, maintenant et pour tous les siècles. Amen" (vv. 24-25).
    On voit bien que l'auteur de ces lignes vit en plénitude sa propre foi, à laquelle appartiennent de grandes réalités telles que l'intégrité morale et la joie, la confiance et, enfin, la louange; le tout n'étant motivé que par la bonté de notre unique Dieu et par la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ. C'est pourquoi Simon le Cananéen, ainsi que Jude Thaddée, doivent nous aider à redécouvrir toujours à nouveau et à vivre inlassablement la beauté de la foi chrétienne, en sachant en donner un témoignage à la fois fort et serein.

    © Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana

      

  • L’obéissance de Jésus

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    « À faire ton bon plaisir, mon Dieu, je me complais » (Psaume 40 [39], 9). « Il dit : Voici que je viens pour faire ta volonté » (Hébreux 10, 9). Le Christ pour nous « s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur la Croix » (Philippiens 2, 8).
    Jésus-Christ « était soumis » (Luc 2, 51) à ses parents, comme n’importe quel enfant, plus que n’importe quel enfant, car il était « Dieu parfait et homme parfait » (Symbole d’Athanase). Il s’est soumis également à la Loi juive donnée au peuple élu par son Père : « Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sous la Loi,pour racheter ceux qui étaient sous la Loi, afin que nous recevions la qualité de fils » (Galates 4, 4). Et ils respectent les prescriptions liturgiquement rituelles, il se rend à la synagogue le jour du sabbat, et au Temple de Jérusalem à l’occasion des grandes fêtes.
    Mais Jésus a compris vraiment ce qu’est l’obéissance dans les souffrances qu’il a endurées librement : « J’ai le pouvoir de la donner [ma vie] et j’ai le pouvoir de la recouvrer ensuite » (Jean 10, 18).
    Il ne l’a pas apprise dans l’entrée triomphale à Jérusalem, quand, au comble de l’exaltation que soulevaient des considérations trop humaines, le peuple criait et chantait : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Jean 12, 13). Il ne l’a pas apprise non plus quand les foules émerveillées de la multiplication des pains et des poissons voulaient s’emparer de lui pour le proclamer roi à la place du monarque régnant (voir Jean 6, 15). Il ne l’a pas davantage apprise quand ses auditeurs constataient que « jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jean 7, 46), ni quand, admiratifs, ils s’exclamaient : « Il a tout fait à la perfection » (Marc 7, 37) et qu’ils rendaient grâces à Dieu parce qu’« un grand prophète a surgi parmi nous » (Luc 7, 16).
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    Non ! Mais c’est dans l’agonie, la Passion et sur la Croix que Jésus prend toute la mesure de l’obéissance. Son être résiste, éprouve de la répugnance pour ce Sacrifice, la peur et l’angoisse : « Mon âme est triste à en mourir » (Matthieu 26, 38). « Mon Père, si c’est possible que cette coupe passe loin de moi » (Matthieu 26, 39). Et Jésus transpire d’une sueur mêlée d’eau et de sang : « Sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre » (Luc 22, 44). Mais Jésus va jusqu’au bout. Il avait déjà demandé à son Père d’être « préservé de cette heure », ajoutant : « Mais c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure » (Jean 12, 27). Aussi ajoute-t-il dans sa prière à Gethsémani : « Cependant que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne » (Luc 22, 42).
    Donner sa vie pour les autres : tel est le sens de la vie du Christ. Elle ouvre le chemin du chrétien, chemin de renoncement à soi dans les petites choses de la vie ordinaire, pour que la présence de la Croix aide à accomplir en tout la sainte volonté de Dieu, qui se ramène à nous sanctifier et à être apôtre, témoin du Christ et de l’Évangile, pour aider les autres à se sanctifier eux aussi.
    « Jésus, qui s’est fait enfant — méditez bien cela — a vaincu la mort. Par son anéantissement, par sa simplicité, par son obéissance, par la divinisation de la vie courante et vulgaire des créatures, le Fils de Dieu s’est rendu vainqueur.
    Voilà quel a été le triomphe de Jésus-Christ. C’est ainsi qu’il nous a élevés à sa hauteur, celle des enfants de Dieu, en descendant à notre niveau, celui des enfants des hommes » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 21).

  • Filiation divine

    En cette période de préparation à lanaissance de Jésus-Christ, Fils de Dieu, il peut être utile de réfléchir à notre filiation adoptive envers Dieu.
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    « Avant la création du monde, avant notre venue à l'existence, le Père céleste nous a choisis personnellement, pour nous appeler à entrer en relation filiale avec lui, par Jésus, Verbe incarné, sous la conduite de l'Esprit Saint. En mourant pour nous, Jésus nous a introduits dans le mystère de l'amour du Père, amour qui l'enveloppe totalement et qu'il nous offre à tous. De cette façon, unis à Jésus, qui est le Chef, nous formons un seul corps, l'Église.
    Le poids de deux millénaires d'histoire rend difficile la perception de la nouveauté du mystère fascinant de l'adoption divine, mystère qui est au centre de l'enseignement de saint Paul. Le Père, rappelle l'Apôtre, « nous a dévoilé le mystère de sa volonté,… le dessein de réunir tout sous un seul chef le Christ » (Éphésiens 1, 9-10). Et il ajoute, non sans enthousiasme : « Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour. Ceux qu'il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l'image de son Fils, pour faire de ce Fils l'aîné d'une multitude de frères » (Romains 8, 28-29). La perspective est vraiment fascinante : nous sommes appelés à vivre en frères et sœurs de Jésus, à nous sentir fils et filles du même Père. C'est un don qui bouleverse toute idée et tout projet exclusivement humains. La confession de la vraie foi ouvre grand les esprits et les cœurs à l'inépuisable mystère de Dieu, qui pénètre l'existence humaine » (Benoît XVI, Message pour la Journée mondiale de prière pour les vocations, 7 mai 2006).
    C'est une des vérités fondamentales pour la vie chrétienne, en ce sens qu’elle devrait lui servir de fondement permanent. « Tous les hommes sont enfants de Dieu. Mais, face à son père, un enfant peut réagir de mille manières. À nous de nous efforcer, comme des enfants, de nous rendre compte que le Seigneur, en nous voulant pour enfants, nous fait vivre dans sa maison, au milieu de ce monde ; nous intègre à sa famille, fait nôtre ce qui est sien, et sien ce qui est nôtre ; nous vaut cette familiarité et cette confiance qui nous font lui demander, comme de petits enfants, l'impossible » (saint Josémaria,

  • 18 octobre : saint Luc

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    Saint Luc est l’auteur du troisième Évangile, comme l’attestent de nombreux témoignages des Pères de l’Église, sans compter les manuscrits eux-mêmes : le papyrus Bodmer XIV (P66), daté de 175-225 a pour titre Euangelion katá Loukan, « Évangile selon Luc », et contient Luc 1,1 à 14, 26. Saint Irénée écrit dans son Adversus hæreses, « Contre les hérétiques », que « Luc, le compagnon de Paul, a consigné en un livre l’évangile prêché par celui-ci ».
    Le nom de Luc apparaît à trois reprises dans le Nouveau Testament, et il s’agit toujours d’un collaborateur de Paul. « Tu as les salutations […] de Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs » (épître à Philémon 24). « Seul Luc est avec moi » (2 Timothée 4, 11). Le dernier texte précise que Luc est médecin : « Vous avez les salutations de Luc, le cher médecin » (Colossiens 4, 14).
    Luc n’a pas été le témoin oculaire des faits qu’il rapporte, comme il ledit lui-même en introduction à son Évangile : « Puisque beaucoup ont entrepris décomposer un récit des événements quichenotte accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui furent dès le début témoins oculaires et serviteurs de la parole, j’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout depuis les origines, d’en écrire pour toi l’exposé suivi, illustre Théophile, afin que tu te rendes compte de la solidité des enseignements que tu as reçus » (1, 1-4).
    medium_StLuc.jpgIl n’est pas d’origine palestinienne ; il est cultivé ; le langage qu’il utilise et la doctrine qu’il expose sont proches du corps doctrinal paulinien (de saint Paul) ; il connaît bien la communauté chrétienne d’Antioche. Il est probablement né dans cette ville et fait partie des chrétiens de la deuxième génération.
    Il est également l’auteur des Actes des apôtres, qui reprennent la narration des faits là où son Évangile s’était arrêté, c’est-à-dire au moment de l’Ascension de Jésus au ciel. Il y raconte la naissance de l’Église,avec la venue du Saint-Esprit le jour de la pentecôte, son implantation et sa propagation. Il ne s’agit toutefois pas d’une simple chronique des événements : Luc montre que la mission du christ se poursuit avec les apôtres sous l’impulsion du Saint-Esprit. Celui-ci est tellement présent que les actes ont été qualifiés d’Évangile du Saint-Esprit. Le livre se compose de quatre grandes parties : la communauté primitive de Jérusalem (chap. 1-7), la dispersion des chrétiens à la suite des persécutions (chap. 8-12), l’entreprise missionnaire de saint Paul (chap. 13-20), la captivité de Paul à Jérusalem et à Rome (chap. 21-28).
    On peut penser que saint Luc a achevé d’écrire son Évangile au début de l’année 63 et qu’il a terminé les Actes à la fin de cette même année63.

  • 3ème mystère douloureux : le couronnement d’épines

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    Il faut que l’Amour du Christ soit grand — démesuré à la démesure de sa condition infinie de Fils de Dieu — pour accepter de supporter de telles avanies.
    C’est un acte de cruauté inutile. Dans l’état dans lequel il se trouvait, Jésus était déjà un homme mort… Mais il est la proie facile d’une garnison désœuvrée.
    Dans leur méchanceté, les soudards sont malgré tout l’instrument dont Dieu se sert pour faire connaître une réalité profonde : la royauté du Christ. Certes, ils prennent cela sur le ton burlesque. Mais Jésus est bien roi. Il l’a expliqué à Pilate qui lui demandait : « C’est toi qui est le roi des Juifs ? » Jésus répond sans ambages : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gardes auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs » (Jean 18, 32-35). En effet, il aurait pu invoquer son Père, qui lui « fournirait immédiatement douze légions d’anges et plus » (Matthieu 26, 53). « Non, mon royaume n’est pas de ce monde. « Alors lui dit Pilate : « C’est donc que tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dit : je suis roi. Moi, je suis né et je suis venu dans le monde à seule fin de rendre témoignage à la Vérité. Quiconque est du parti de la vérité écoute ma voix » (Jean 18, 36-38). Ce ne sera pas le cas de Pilate, qui précisément livre Jésus à ses soldats pour qu’ils lui administrent une correction sévère. Les sévices gratuits peuvent sembler inutiles. Mais comme tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu (cf. Romains 8, 28), quand c’est le Fils de Dieu qu’ils blessent, ils servent à sauver du péché tous les hommes et les femmes qui acceptent l’Amour du Christ et de le reconnaître pour ce qu’il est : le Fils de Dieu incarné.
    Les soldats, « après lui avoir retiré ses vêtements, jetèrent sur lui une clamyde rouge, tressèrent une couronne d’épines et la lui posèrent sur la tête, avec un roseau dans la main droite » (Matthieu 27, 28-29). Ils peuvent tourner Jésus en ridicule et faire des génuflexions grotesques : « Fléchissant le genou devant lui, ils le tournaient en dérision, disant : « Salut, ô roi des Juifs ! » Ils lui crachaient aussi dessus et, prenant le roseau, ils le frappaient à la tête » (Matthieu 27, 29-30). Ils n’en proclament pas moins une grande vérité. C’est « au nom de Jésus que [tout] genou fléchit dans le monde céleste, terrestre et infernal », toute langue devant « proclamer que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2, 10-11).
    medium_Couronnementepines.J.Bosch.jpgPilate dit alors aux Juifs, sur un ton de moquerie : « Voilà votre roi ! » Ce à quoi les grands prêtres répliquèrent : « Nous n’avons d’autre roi que César » (Jean 19, 15-16). Machiavel dira qu’il aimait plus sa patrie que son âme…
    Pilate persiste et signe dans son ironie. Il fait placer en-haut de la Croix un écriteau rédigé « en hébreu, en latin et en grec » (Jean 19, 20), de sorte que l’univers entier sache que « le seigneur est roi, il règne éternellement » (Psaume 29, 10). Dans l’âme de chaque baptisé, la royauté du Christ est appelée à s’étendre au monde entier. Son royaume est, en effet, spirituel. C’est un « règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix » (préface de la solennité du Christ-Roi).

  • Les commandements de Dieu

    Le terme « commandement » peut faire peur, car il fait penser à une série de prescriptions, d’ordres, qui viennent en quelque sorte limiter la liberté de l’homme. C’est vrai dans le cas des lois humaines, qui encadrent la vie en société. Mais Dieu n’a pas pour objectif de brider la liberté humaine. Bien au contraire, il veut qu’elle s’exprime le plus possible. La liberté est un grand don qu’il a fait aux hommes, sans doute le plus grand après celui de la vie.
    Ces commandements ne constituent pas un carcan insupportable. « Combien j’aime ta loi, Yahvé ! Elle est sans cesse l’objet de ma méditation. Tes commandements me rendent plus sage que mes ennemis, car ils sont miens pour jamais. Je suis plus sage que tous mes maîtres, car tes ordonnances sont l’objet de ma méditation. J’ai plus d’intelligence que les vieillards, car je garde tes préceptes. […] Que ta parole est douce à mon palais, plus que le miel à ma bouche. Par tes préceptes je deviens intelligent : aussi je hais tous les sentiers du en songe » (Psaume 119 [118], 97-100.102-104).
    Saint Jean exprimera une idée semblable : « L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas écrasants » (1 Jean 5, 3). C’est l’écho de l’enseignement du Maître — Jésus — qui sait bien de quoi il parlait : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau : c’est moi qui vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école : je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du soulagement pour votre être, car mon joug est agréable et mon fardeau léger » (Matthieu 11, 18-30).
    Il existe dix commandements, le Décalogue, qui « se comprend d’abord dans le contexte de l’Exode qui est le grand événement libérateur de Dieu au centre de l’Ancienne Alliance. Qu’elles soient formulées comme des préceptes négatifs, des interdictions, ou comme des commandements positifs (comme : « Honore ton père et ta mère »), les « dix paroles » indiquent les conditions d’une vie libérée de l’esclavage du péché. Le Décalogue est un chemin de vie » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2057). En effet, « si tu aimes ton Dieu, si tu marches dans ses voies, si tu gardes ses commandements, ses lois et ses coutumes, tu vivras et tu te multiplieras » (Deutéronome 30, 16).
    Mais « Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi (saint Augustin, Sermon 149 13), car il est toujours possible à n’importe lequel d’entre nous, toi ou moi, d’avoir le malheur de nous rebeller contre Dieu, de le rejeter par notre conduite ou bien encore de nous exclamer : nous n’en voulons pas pour roi » (Luc 5, 4) » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 23).
    Cet accomplissement des commandements de Dieu est essentiel pour l’éternité, pour construire la vie au-delà de notre monde, qui suit notre mort. Comme le Seigneur Jésus nous en avertit : « Amen, je vous le dis : avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un de ces plus petits commandements et qui apprendra aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des cieux » (Matthieu 5, 18-19).

  • 4ème mystère joyeux : la Purification

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    Marie dont l’âme n’a jamais été souillée un instant par le péché originel, Marie toute sainte, panhagiata, se rend au temple portant son Enfant dans ses bras, accompagnée de Joseph. Elle se conforme à la Loi qui prescrit que toute mère doit être purifiée après qu’elle a mis un enfant au monde, et de présenter aussi une offrande pour le premier-né.
    Marie et Joseph obéissent à la Loi, la suivent avec fidélité. Ils ne cherchent aucun privilège que, d’ailleurs, personne ne comprendrait. Il faudrait des explications indiscrètes… La meilleure façon d’adhérer à la Volonté de Dieu est sans nul doute de vivre la Loi reçue du Très-Haut avec la plus grande perfection possible, puisqu’elle la Volonté de Dieu codifiée, et d’imiter l’humilité du Fils de Dieu, « lui qui était de condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » (Philippiens 2, 6-7). Comment Marie et Joseph auraient-ils pu agir différemment ?
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    Et Dieu se sert de cette fidélité pour se faire connaître des justes. C’est d’abord le vieillard Siméon qui comprend par révélation que le nourrisson qu’on lui présente est le Messie Sauveur. Il est conscient d’avoir atteint un âge avancé pour être témoin de la venue de l’envoyé de Dieu : « Il lui avait été révélé par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu l’Oint du Seigneur » (Luc 2, 26). C’est pourquoi, après avoir reçu l’enfant Jésus dans ses bras, il « bénit Dieu et dit : « Maintenant, ô Maître, tu peux congédier ton serviteur en paix, selon ta parole ; car de mes yeux j’ai vu le salut que tu as préparé en faveur de tous les peuples, lumière qui révélera aux païens et gloire d’Israël, ton peuple » (Luc 2, 29-32).
    Il prédit que cet enfant sera « un signe de contradiction » (Luc 2, 34) pour beaucoup en Israël. Et « pour toi — c’est à Marie qu’il s’adresse — tu auras l’âme transpercée d’un glaive » (Luc 2, 35). Des jours sombres sont ainsi annoncés, qui viennent altérer la joie de cette journée. C’est aussi l’annonce que la Sainte Vierge sera associée de près aux souffrances rédemptrices de son divin Fils.
    Puis voici que survient une prophétesse, Anne, âgée de quatre-vingt-quatre ans, qui « ne quittait pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière » (Luc 2, 37). Elle se met à son tour à « louer le Seigneur et à parler de l’enfant à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la rédemption » (Luc 2, 38).
    L’humilité de Siméon et d’Anne, leur service assidu de Dieu, leur vie de prière et de pénitence, leur valent d’être un instrument de l’Esprit Saint pour découvrir aux hommes le Christ qui vient de faire son entrée dans le monde et proclamer qu’il est le Messie annoncé par les prophètes. C’est dire que la prière et la mortification — les sacrifices consentis volontairement dans une fin spirituelle — rendent l’homme agréable à Dieu et attirent sur lui toutes sortes de bénédictions.

  • 3ème mystère joyeux : La naissance de Jésus

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    La nouvelle est tombée : l’empereur ordonne un recensement du monde entier. Chacun doit se rendre dans la ville dont sa lignée est originaire. Joseph en est contrarié pour Marie, qui n’est pas loin de mettre son fils au monde. Mais l’un comme l’autre se plient à la volonté des hommes, s’en remettant à la Volonté de Dieu.
    Et celle-ci se sert des causes secondes, de cette décision impériale pour que s’accomplisse la prophétie : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es nullement la moindrement les villes de Juda. C’est de toi, en effet, que sortira le chef qui mènera paître Israël, mon peuple » (Michée 5, 1 ; Matthieu 2, 6). C’est Dieu qui dirige le cours des événements…
    Marie et Joseph étant arrivés à Bethléem, « il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie » (Luc 2, 7). Cruel constat de l’indifférence des hommes qui ne savent pas reconnaître le Christ qui passe dans leur vie, et qui ne comprennent pas non plus quel est leur intérêt véritable : il ne consiste pas à faire un plus grand profit avec des clients plus fortunés que Marie et Joseph, mais à accueillir le Fils de Dieu qui vient leur apporter la vie, qui est lui-même la Vie (voir Jean 14, 6).
    Et si les hommes ne veulent pas accueillir le Seigneur, il lui reste la création, sa création. C’est dans une étable qu’il va naître, une étable avec ou sans un bœuf et un âne, qu’importe. C’est dans la discrétion, méconnu, lui qui pourtant est connu, car il est Dieu…
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    Marie et Joseph contemplent l’Enfant dont ils savent qu’il est vrai Fils de Dieu. Ils sont dans l’émerveillement — comme jamais des parents ont pu l’être — et leur cœur déborde d’action de grâce. Parce que les promesses concernant le Messie, ces promesses qu’ils ont souvent entendu rapporter et commenter, sont enfin accomplies.
    Ils s’étonnent sans doute d’être partie prenante d’un tel mystère, et sont couverts de confusion que Dieu ait pu penser à eux pour semblable mission.
    Jésus naît dans une grotte qu’il illumine. « La lumière venait dans le monde […] et le monde ne l’a pas reconnu » (Jean 1, 9-10).
    Bientôt des bergers se présentent à l’entrée, qui demandent à voir l’Enfant, car, expliquent-ils, un ange leur est apparu qui leur a dit : « Je vous annonce une bonne nouvelle qui réjouira grandement tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David [c’est-à-dire Bethléem], il vous est né un Sauveur qui est le Messie Seigneur » (Luc 2, 10-11).

  • 2ème mystère joyeux : La Visitation

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    L’archange Gabriel ayant appris à Marie que sa cousine Élisabeth attend elle aussi un enfant dans sa vieillesse, et qu’elle « en est à son sixième mois » (Luc 1, 36), elle se rend chez elle « en hâte » (Luc 1, 39). Marie n’a pas dû entreprendre le voyage seule, mais a dû attendre la première caravane qui se rendait à Jérusalem. Il se peut, même si nous en sommes réduits à des conjectures, que saint Joseph l’ait accompagnée. Nous le ferions à sa place. Et comme il est beaucoup plus saint et parfait que nous, il y a tout lieu de penser qu’il n’a pas laissé partir seule celle qui abritait en son sein le Fils de Dieu, le Messie.
    L’Esprit Saint qui couvrit Marie de son ombre s’empare d’Élisabeth pour lui faire découvrir le Dieu que Marie porte en elle : « D’où m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne à moi ? » (Luc 1, 43). La rencontre avec le Christ est toujours sanctificatrice pour qui l’accueille dans de bonnes dispositions. Élisabeth salue la Mère de son Seigneur et son fils Jean-Baptiste tressaille de joie en son sein en percevant la présence de Celui qu’il désignera plus tard comme étant « l’Agneau de Dieu » (Jean 1, 35).
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    Jésus-Christ est le « Prince de la Paix » (Isaïe 9, 6). Par sa grâce, il est présent aussi en nous. Nous portons le Christ à nos frères, les hommes. Veuille le seigneur que notre comportement soit d’une telle qualité humaine et surnaturelle qu’en voyant nos bonnes œuvres « ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 16).
    Dans le climat particulièrement surnaturel de la Visitation, où la proximité de Dieu d’avec les hommes est tangible, Marie laisse son cœur s’épancher dans le Magnificat, qui montre à quel point sa vie est pétrie des Saintes Écritures. Elle connaît par cœur la Parole adressée par Dieu aux patriarches et aux prophètes. Mais elle connaît plus intimement encore maintenant la Parole vivante, le Verbe fait chair en elle, qui lui parle dans un langage dont elle ne soupçonnait pas la profondeur, la chaleur, l’illumination et la joie. « Mon âme magnifie le Seigneur, mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur son humble servante. Toutes les générations à venir, en effet, me diront bienheureuse, car le puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom » (Luc 1, 46-49). Même ce cantique d’action de grâces traduit l’humilité de Marie, car on n’y trouve « pas une allusion à ses mérites à elle. Toute sa grandeur, elle la rapporte au don de Dieu qui, subsistant par essence dans sa puissance et sa grandeur, ne manque de communiquer grandeur et courage à ses fidèles, si faibles et petits qu’ils soient en eux-mêmes » (saint Bède, Homélies, lib. 1, 4).