Je poursuis le récit de la Passion de Jésus-Christ tel que saint Marc a pu le faire :
— « Nous possédions un terrain, appelé Gethsémani. En réalité, il appartenait à ma mère. Il était situé sur le Mont des Oliviers, c’est-à-dire (lire la suite)
Spiritualité - Page 53
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La Passion et saint Marc (2)
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La Passion et saint Marc (1)
Réfléchissant à la Passion de Jésus-Christ, j’ai imaginé de l’envisager du point de vue de l’évangéliste Marc, qui se trouve présent au Jardin des Oliviers, au moment de l’arrestation de Jésus. Voici le produit de cette méditation, qui imagine le récit que Marc peut nous donner des événements, et fait partie d’un ouvrage inédit de ma composition :
Marc est un homme discret et efficace. Il habite Jérusalem (lire la suite) -
Une bénédiction de Paris et de la France
Mes frères et sœurs, c’est de cet endroit que le Seigneur, le Christ lui-même, bénit toujours votre cité, bénit Paris et la France. Pour exprimer, pour vivre ensemble ce moment solennel, je vais vous offrir maintenant la liturgie d’une bénédiction papale.
Je vous profondément reconnaissant pour ce moment que vous avez passé unis dans la prière avec le pape et je répète à vous tous que je reste lié d’une manière toute spéciale à vous tous, à Paris, à la France, à l’Église dans votre pays. Et je recommande à vos prières,spécialement ici dans ce sanctuaire privilégié, l’Église, le monde. Et maintenant recevez la bénédiction.
C’est une bénédiction de vous tous, et de Paris entier.
C’est en ces termes que le pape Jean-Paul II s’est exprimé, d’une manière improvisée, en sortant de la basilique du Sacré Cœur de Montmartre, où il s’était rendu le 1er juin 1980, après la réunion mémorable avec les jeunes au Parc des Princes. Avant de quitter le stade, il avait déclaré aux jeunes : « Il est minuit et on m’attend à 11h à Montmartre. Alors qu’est-ce que les gens vont dire ? Ils vont dire : les jeunes ont dévoré le pape ! » -
L'humanité du Christ
LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)
La très sainte Humanité de Jésus-Christ. Par conséquent, le chemin royal que les chrétiens sont invités à suivre est celui de la très sainte Humanité de Jésus. C’est elle, indissolublement unie à sa Divinité, qui permet d’avoir accès au Père, qui jette comme un pont entre l’homme et Dieu. « Pour nous approcher de Dieu, nous devons emprunter la bonne voie : la très sainte Humanité du Christ. […] Suivre le Christ : voilà le secret. L’accompagner de si près que […] nous nous identifiions à lui. Nous ne tarderons pas à affirmer, si nous ne mettons pas d’obstacle à l’action de la grâce, que nous nous sommes revêtus de notre Seigneur Jésus-Christ. Le Seigneur se reflète en notre conduite comme dans un miroir. Si le miroir est tel qu’il doit être, il conservera le visage très aimable de notre Sauveur sans le défigurer, sans le caricaturer ; et les autres pourront l’admirer, le suivre » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 299).
Pénétrer dans les Plaies du Christ. Un des aspects de la suite du Christ et de l’union au Christ consiste à revivre sa Passion en pénétrant dans ses saintes Plaies. C’est d’elles que s’écoulent les sept sacrements de salut, comme l’iconographie l’a souvent représenté en recourant à la « fontaine de vie ». « En admirant et en aimant vraiment la très sainte Humanité de Jésus, nous découvrirons ses Plaies une à une. Et dans ces moments de purification passive — moments pénibles, durs, qui nous arrachent des larmes à la fois douces et amères, que nous nous efforçons de cacher — nous aurons besoin de nous introduire dans chacune de ces très saintes blessures : pour nous purifier, pour nous réjouir dans ce Sang rédempteur, pour nous fortifier » (Ibid., n° 302). Cet exercice de vie spirituelle s’impose à celui qui veut purifier ses facultés et ses puissances, tout son être, pour être en mesure de vivre le commandement suprême de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit » (Luc 10, 27). L’âme n’opposera plus aucune résistance à la Volonté divine : « Si tu veux vraiment que ton cœur réagisse bien, je te conseille de t’introduire en pensée dans une des Plaies de notre Seigneur : c’est ainsi, en effet, que tu le fréquenteras de plus près, que tu te placeras tout contre lui, que tu sentiras palpiter son Cœur…, et que tu le suivras dans tout ce qu’il te demandera » (Forge, n° 755). Semblable union à Jésus-Christ est source de paix et de joie, d’une joie qui, comme le bienheureux Josémaria ne cessait de le répéter, « à ses racines en forme de Croix ». Celui qui s’efforce de s’identifier au Christ rencontre les mêmes « trésors » que lui, froid, pauvreté, dénuement, solitude… « Prends alors appui sur Celui qui est mort et ressuscité. Cherche refuge dans les Plaies de ses mains, de ses pieds, de son côté. Ta volonté de recommencer en sera renouvelée, et tu reprendras ton chemin avec une décision et une efficacité plus grandes » (Chemin de Croix, 12ème station, point n° 2). L’expérience est tellement profonde et transformante qu’elle arrache cette exclamation enthousiaste à notre auteur : « Quelle est donc aimable, la sainte Humanité de notre Dieu ! — Tu t’étais « introduit » dans la très sainte Plaie de la main droite de ton Seigneur, et tu m’avais demandé : « Si une seule blessure du Christ lave, guérit, tranquillise, fortifie, enflamme et remplit d’amour, que ne feront pas les cinq Plaies ouvertes sur la Croix ? » (Chemin, n° 555). L’efficacité ne concerne pas seulement la propre vie intérieure, la tâche de sanctification personnelle ; elle porte aussi sur l’autre dimension de la vie humaine, inséparable de la première, la vocation apostolique mise en évidence par le concile Vatican II dans la constitution dogmatique Lumen gentium et le décret Apostolicam actuositatem. C’est pourquoi le bienheureux affirme encore ceci : « C’est avec joie, Seigneur, que nous nous trouvons dans ta main blessée. Serre-nous ! Presse-nous bien fort : que nous abandonnions toute notre misère terrestre ! Pour nous purifier, nous enflammer, nous sentir imbibés de ton Sang ! — Et ensuite, lance-nous au loin, très loin, en nous donnant le désir de moissonner, de faire, par Amour pour toi, des semailles de plus en plus fécondes » (Forge, n° 5). Rien d’étonnant non plus à ce que le fondateur de l’Opus Dei mette cette dévotion virile en rapport avec le sacrifice eucharistique, puis qu’il est le renouvellement non sanglant du Sacrifice du Calvaire : « Oui, vis la sainte messe ! — Elle t’aidera, cette réflexion, qui se faisait un prêtre ardent [Il s’agit d’un trait autobiographique, comme tant d’autres points de ses écrits rédigés dans un style impersonnel ] : est-il possible, ô mon Dieu, de participer à la sainte messe sans être saint ? Et il poursuivait : chaque jour je resterai blotti dans la Plaie du Côté de mon Seigneur, afin d’accomplir une résolution que j’ai prise il y a longtemps ! — Essaye à ton tour ! » (Forge, n° 934).
(à suivre…) -
La vie cachée du Christ
LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA, FONDATEUR DE L’OPUS DEI (suite)
L’imitation de la vie cachée de notre Seigneur. Pour un chrétien courant, appelé à se sanctifier dans sa vie de tous les jours, le processus d’identification au Christ passe par l’imitation des trente années que Jésus a passées à Bethléem, en Égypte et à Nazareth. Une tranche de vie qui semble dépourvue de signification. Pourtant, « ce furent des années intenses de travail et de prière ; Jésus-Christ menait une existence ordinaire — semblable à la nôtre, si l’on veut — tout à la fois divine et humaine. Il accomplissait tout à la perfection, aussi bien dans l’atelier modeste et ignoré de l’artisan que, plus tard, en présence des foules » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 56). Par conséquent, l’enseignement principal que nous tirons de la vie cachée du Seigneur est que la vie ordinaire, le travail et toutes les occupations humaines, les relations avec nos frères les hommes peuvent et doivent devenir l’occasion privilégiée de la perfection chrétienne. Dieu a fait naître l’Opus Dei, le 2 octobre 1928, pour que les chrétiens comprennent que leur vie « peut être l’occasion d’une rencontre avec le Christ, c’est-à-dire qu’elle est un chemin de sainteté et d’apostolat. Le Christ est présent à toute tâche humaine honnête : l’existence d’un chrétien ordinaire — qui paraît peut-être quelconque et mesquine à d’autres — peut et doit être une vie sainte et sanctifiante. En d’autres termes : pour suivre le Christ, pour servir l’Église, pour aider les autres hommes à reconnaître leur destin éternel, il n’est pas indispensable de quitter le monde, pas plus que de se consacrer à une activité ecclésiastique ; la condition nécessaire et suffisante est d’accomplir la mission que Dieu nous a confiée à chacun, à l’endroit et dans le milieu fixés par sa Providence ». Or, cette mission consiste, pour les fidèles laïcs, à sanctifier le monde de l’intérieur, en l’imprégnant de sens chrétien et en l’orientant à Dieu. L’Opus Dei montre alors que « la vocation humaine — la vocation professionnelle, familiale et sociale — ne s’oppose pas à la vocation surnaturelle ; bien au contraire, elle en est une partie intégrante » (Entretiens, n° 60 ; voir D. Le Tourneau, L'Unité de vie et la sainteté ordinaire d'après le bienheureux Josémaria Escriva, Paris, 1999).
Revivre l’Évangile comme un film. L’imitation du Christ et la sanctification de la vie courante demandent de bien connaître la vie du Seigneur. Le bienheureux Josémaria conseillait de se fondre dans les personnages qui vivent avec Jésus ou qu’il rencontre, et de lire et méditer le Nouveau Testament afin d’arriver à revivre les scènes comme dans un film. « Vis près du Christ ! Sois, dans l’Évangile, comme un personnage de plus, qui partage sa vie avec Pierre, avec Jean, avec André…, parce que maintenant aussi le Christ est vivant ! » (Forge, n° 8). Commentant le mystère de l’Annonciation (Saint Rosaire), il nous livre sa propre expérience des « enfantillages de la vie intérieure » : « Toi, tu es dans cette maison [de Marie, à Nazareth] tout ce que tu voudras : un ami, un serviteur, un curieux, un voisin… — Quant à moi, je n’ose pas être quoi que ce soit en ce moment. Caché derrière toi, je contemple la scène, ébloui. » Puis, parlant de la Naissance de Jésus, il se fait le serviteur de saint Joseph, qui, écrit-il, « me pardonne si je prends l’Enfant dans mes bras et passe des heures entières à lui dire des choses douces et ardentes !… Et je l’embrasse — embrasse-le toi aussi — et je l’appelle Roi, Amour, mon Dieu, mon Unique, mon Tout !… » Le fondateur de l’Opus Dei invite son lecteur à être un personnage de plus de la vie du Seigneur, pour « que « tu accomplisses » l’Évangile dans ta vie…, et pour « le faire accomplir » (Sillon, n° 672). L’insistance sur ce mode de méditation est constante dans l’enseignement du bienheureux Josémaria, qui y voit un élément essentiel de l’identification au Christ. Bien entendu, si la vie du chrétien courant doit reproduire avant tout celle de Jésus dans son cadre familial, professionnel, social, elle doit aussi chercher l’identification au Christ souffrant pour la rédemption des hommes. « Veux-tu suivre Jésus de près, de très près ?… Ouvre le saint Évangile et lis la Passion du Seigneur. Non seulement pour la lire, mais pour la vivre. La différence est grande. Lire, c’est se rappeler un événement passé ; vivre, c’est se trouver là quand quelque chose arrive, c’est être un personnage parmi d’autres dans la scène. Alors, laisse ton cœur s’épancher et se blottir près du Seigneur. Et lorsque tu sentiras que ton cœur t’échappe — que tu es lâche, comme les autres — demande pardon pour tes lâchetés, et pour les miennes » (, 9ème station, point n° 3).
(à suivre…)
Dominique Le Tourneau -
Jésus dans l'enseignement de st Josémaria
LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE
SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA,
FONDATEUR DE L’OPUS DEI
Toute la pensée du fondateur de l’Opus Dei étant christocentrique, il est particulièrement ardu de résumer en quelques pages son enseignement sur le Christ. De fait, « sa personnalité humaine et sacerdotale, son activité ecclésiale, son action de fondation et sa pensée se sont forgées depuis sa jeunesse dans la profondeur de l’identification surnaturelle avec le Fils de Dieu sur la Croix et dans sa glorification, dans son existence quotidienne et dans l’événement pascal, dans son mystère sacerdotal de donation et de service de l’Église et de tous les hommes » (A. ARANDA, « Il cristiano « alter Christus, ipse Christus », Santità e mondo. Atti del Convegno teologico di studio sugli insegnamenti del beato Josemaría Escrivá (Roma, 12-14 ottobre 1993), Cité du Vatican, 1994, p. 103). C’est pourquoi nous ne pourrons brosser ici que quelques coups de pinceau, en espérant qu’ils suffiront quand même à permettre d’apercevoir ou d’entrapercevoir la profondeur de la pensée de quelqu’un qui se sentait « fasciné par le Christ », comme le pape Jean Paul II l’a relevé dans l’homélie de la messe de béatification, place Saint-Pierre, le 17 mai 1992. Une fascination qui amenait le bienheureux à insérer fréquemment dans ses écrits les initiales « RChV », pour regnare Christum volumus, « nous voulons que le Christ règne », en nous et dans le monde. Nous ferons une large place aux citations textuelles des écrits du bienheureux Josémaria, car elles sont plus parlantes que toute glose. Ces textes s’adressent au chrétien qui cherche à être cohérent avec sa foi. Ils tracent un itinéraire de vie, qui n’est nullement hors de portée, mais qui ne saurait être parcouru en un clin d’œil. C’est l’affaire de toute notre vie. Par conséquent, nous sommes invités à regarder le Christ comme un miroir, qui nous montre ce qu’il attend que nous devenions : sa « reproduction » la plus fidèle possible, car, ne l’oublions pas, l’homme a été créé à l’image de Dieu (Genèse 1, 27).
Le chrétien est appelé à être alter Christus, ipse Christus, « un autre Christ, le Christ lui-même ». Moyennant le baptême, le fidèle est incorporé au Christ dans l’Esprit Saint ; il participe au don et à la mission de l’unique Christ Seigneur ; il est revêtu du sacerdoce commun de tous les fidèles qui, comme le concile Vatican II l’a souligné, se distingue d’avec le sacerdoce ministériel d’une « différence non seulement de degré mais essentielle » (Lumen gentium, n° 10). Cette identification progressive, fruit de la grâce et de la réponse généreuse dans la lutte ascétique quotidienne, conduit à ce que le bienheureux Josémaria a appelé la « divinisation ». L’on sait que les orientaux parlent de préférence de « déification ». Mais le concept est le même. Il s’agit de suivre saint Paul, qui affirme : « Je suis crucifié avec le Christ ; ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 19-20). L’initiative part de Dieu : « C’est notre Seigneur Jésus-Christ qui le veut : il faut le suivre de près. Il n’y a pas d’autre chemin. Telle est l’œuvre du Saint-Esprit dans chaque âme et dans la tienne : sois docile, n’oppose pas d’obstacles à Dieu, jusqu’à ce qu’il fasse un crucifix de ta pauvre chair » (Sillon, n° 978). Parvenir à être un crucifix demande de combattre le péché et de rejeter avec énergie et décision tout ce qui pourrait nous écarter de Dieu, et du chemin de notre vie, dont l’aboutissement doit être la sainteté. C’est une lutte sans cesse recommencée, et toujours menée avec l’aide de la grâce de Dieu, qui ne saurait jamais manquer. Nous disposons des mêmes moyens spirituels que les premiers chrétiens, et Jésus, « premier-né parmi beaucoup de frères » (Romains 8, 29), intercède constamment auprès du Père. Mais nous devons y mettre du nôtre. « Mon enfant : où est le Christ que les âmes cherchent en toi ? Dans ton orgueil ? Dans tes désirs de t’imposer aux autres ? Dans ces mesquineries de caractère que tu ne veux pas vaincre en toi ? Dans cet entêtement… ? Le Christ se trouve-t-il là ? — Non et non ! — D’accord : il faut avoir une personnalité, mais la tienne doit tendre à s’identifier à celle du Christ » (Forge, n° 468). Le chrétien doit donc crucifier ses passions s’il veut parcourir l’itinéraire de la sainteté, qui se résume ainsi : « Cherche le Christ, trouve le Christ, aime le Christ » (Chemin, n° 382), il est indispensable qu’il tâche de revivre le Sacrifice du Christ, de transformer sa journée en un sacrifice permanent, uni à celui du Christ sur la Croix et à l’autel, « en une messe qui dure vingt-quatre heures », de faire de la sainte messe « le centre et la racine de sa vie intérieure », expression qui se retrouvera dans l’enseignement du concile Vatican II. « Pour accompagner le Christ dans sa Gloire, lors de sa victoire définitive, il est nécessaire de participer à son holocauste et de nous identifier à lui, lui qui est mort sur le Calvaire » (Forge, n° 1022).
(à suivre…)
Dominique LE TOURNEAU -
Les âmesdu purgatoire
L’Église confesse que « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1030). Par le biais de la communion des saints, il s’établit une communication de biens spirituels entre elles et nous : nous pouvons prier pour qu’elles entrent rapidement au paradis, en offrant pour elles des suffrages (voir le texte d’hier), et elles intercèdent aussi pour nous. « Les âmes bénies du purgatoire. — Par charité, par justice et par un égoïsme bien pardonnable — elles peuvent tant auprès de Dieu — tiens-en bien compte dans tes sacrifices et dans ta prière.
Ah ! si tu pouvais dire, en parlant d’elles : « Mes bonnes amies, les âmes du purgatoire… » (saint Josémaria, Chemin, n°571).
« Il est certain que ces pauvres âmes ne peuvent rien pour elles-mêmes, mais elles peuvent beaucoup pour nous. Cela est si vrai qu’il n’y a presque personne qui ait invoqué les âmes du purgatoire, sans avoir obtenu la grâce demandée. Cela n’est pas difficile à comprendre : si les saints qui sont dans le ciel et n’ont pas besoin de nous, s’intéressent à notre salut, combien plus encore les âmes du purgatoire, qui reçoivent nos bienfaits spirituels à proportion de notre sainteté. « Ne refusez pas cette grâce, Seigneur, disent-elles, à ces chrétiens qui donnent tous leurs soins à nous tirer des flammes ! » Une mère pourrait-elle refuser de demander au bon Dieu une grâce pour des enfants qu’elle aimés et qui prient pour sa délivrance ? Un pasteur, qui, pendant sa vie, n’aura eu que du zèle pour le salut de ses paroissiens, pourra-t-il ne pas demander pour eux, même en purgatoire, les grâces dont ils ont besoin pour se sauver ? Oui, toutes les fois que nous aurons quelque grâce à demander, adressons-nous avec confiance à ces saintes âmes, et nous sommes sûrs de l’obtenir. Quel bonheur pour nous d’avoir, dans la dévotion aux âmes du purgatoire, un moyen si excellent pour nous assurer le ciel ! » (Josse Alzin, Jean-Marie-Baptiste Vianney, saint curé d’Ars. Sermons, Namur, Éd. du Soleil Levant, 1956, p. 164-165).
Saint Thomas More a écrit un livre savoureux, sous forme de lettres à nous adressées par les âmes du purgatoire, pour prouver l’existence du purgatoire face à ceux qui la niaient et pour nous inviter à ne pas commettre les péchés qui les ont conduites à une telle situation, La Supplication des âmes. Il y dit, entre autres : « Si vous avez la bonté d’en parcourir les pages [de la Supplique], une à une, dans vos moments libres, pour l’amour de toutes nos âmes en peine, vous trouverez un antidote préventif contre le poison mortel de ces porteurs de peste qui veulent nous faire accroire que le purgatoire n’existe pas. Leur cruauté vise, non seulement à refroidir votre miséricorde à notre égard, mais à supprimer totalement l’aide et le réconfort que nous pouvions attendre de vous » (textes présentés et traduits par Germain Marc’hadour, Namur, Les Éditions du Soleil Levant, 1962, p. 140). -
3 décembre : L'Avent
« Dépouillez-vous du vieil homme… » (Éphésiens 4, 22-24). L’Avent qui commence aujourd’hui est que l’Église nous propose pour nous préparer à la venue de notre Seigneur, le jour de Noël. Je veux parler d’une préparation intérieure, bien entendu, non des mille lumières dont les villes se parent en bonne partie pour des raisons purement mercantiles.
Se renouveler est une tâche de tous les jours, en réalité, pour celui qui ne veut pas vivre dans la médiocrité, mais qui aspire sincèrement à la sainteté, à la perfection de la charité. L’esprit de pénitence et de componction fait partie de la vie d’un enfant de Dieu qui veut faire plaisir à son Père et qui est conscient de ne pas y arrive toujours, loin de là. « C’est dans le sacrement de la pénitence que nous nous revêtons, toi et moi, de Jésus-Christ et de ses mérites » (saint Josémaria, Chemin, n° 310).
L’avent fait naître dans notre cœur un nouveau désir de rapprocher Dieu de l’humanité et la disposition à rester éveillé pour accueillir le Sauveur. « Mais comment pourrions-nous nous réjouir dans le Seigneur, s’il est loin de nous ? demande saint Augustin. Loin ? Non, il n’est pas loin, à moins que tu ne l’aies contraint toi-même à s’éloigner de toi. Aimes, et tu le sentiras proche. Aime, et il viendra habiter en toi » (Sermons 21, 1-4).
C’est pourquoi il est bon de demander, avec le psalmiste : « Pasteur d’Israël, prête l’oreille […]. Réveille ta puissance et viens à notre secours. […] Dieu des armées, daigne venir, regarde du haut des cieux et vois, visite cette vigne. […] Que ta main se pose sur l’homme de ta droite, sur le fils de l’homme dont tu as fait ta force ! Nous ne nous écarterons plus de toi, tu nous feras revivre et nous invoquerons ton nom » (Ps 80 [79]).
« La nuit de Bethléem contient déjà la première annonce de la nuit pascale : Dieu révèle dans sa puissance salvifique à travers la faiblesse, par l’humiliation et le dénuement.
Il démontre qu’il est toujours « plus grand » par le fait qu’il « devient plus petit ».
L’Avent nous prépare à ce Paradoxe de l’Emmanuel. Emmanuel veut dire : « Dieu avec nous ».
Nous sommes habitués d’une certaine manière au fait qu’il « est avec nous ». Nous devons sans cesse redécouvrir ceci de nouveau. Nous devons encore nous émerveiller de cette stupeur de la nuit de Bethléem qui nous permet chaque année de retrouver « Dieu avec nous ». Nous devons nous pénétrer dans cet espace. Nous devons retrouver la saveur de Dieu.
De ce Dieu qui « vient »sans cesse, qui toujours « est avec nous ».
De ce Dieu qui toujours « est plus grand » précisément parce qu’il « est plus petit » : autant comme Enfant sans toit la nuit de Bethléem que comme Condamné dépouillé de tout sur la Croix au Golgotha.
Nous devons retrouver la saveur de ce Dieu :du Dieu vivant. Du Dieu de nos pères : Abraham, Isaac, Jacob. Du Dieu qui en Jésus-Christ se révéla jusqu’à la fin.
Nous devons retrouver la simple et merveilleuse saveur de ce Dieu. C’est surtout à cela que sert l’Avent » (Jean-Paul II, Homélie de la messe pour les universitaires, 17 décembre 1981).
« L’Avent est arrivé. Bonne époque pour renouveler ton désir, ta nostalgie, ton attente sincère de la venue du Christ ! De sa venue quotidienne dans ton âme grâce à l’Eucharistie ! — « Ecce veniet ! »— Il vient ! nous dit l’Église pour nous encourager » (saint Josémaria, Forge, n° 548). -
Les âmes du purgatoire
L’Église confesse que « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1030). Par le biais de la communion des saints, il s’établit une communication de biens spirituels entre elles et nous : nous pouvons prier pour qu’elles entrent rapidement au paradis, en offrant pour elles des suffrages (voir le texte d’hier), et elles intercèdent aussi pour nous. « Les âmes bénies du purgatoire. — Par charité, par justice et par un égoïsme bien pardonnable — elles peuvent tant auprès de Dieu — tiens-en bien compte dans tes sacrifices et dans ta prière.
Ah ! si tu pouvais dire, en parlant d’elles : « Mes bonnes amies, les âmes du purgatoire… » (saint Josémaria, Chemin, n° 571).
« Il est certain que ces pauvres âmes ne peuvent rien pour elles-mêmes, mais elles peuvent beaucoup pour nous. Cela est si vrai qu’il n’y a presque personne qui ait invoqué les âmes du purgatoire, sans avoir obtenu la grâce demandée. Cela n’est pas difficile à comprendre : si les saints qui sont dans le ciel et n’ont pas besoin de nous, s’intéressent à notre salut, combien plus encore les âmes du purgatoire, qui reçoivent nos bienfaits spirituels à proportion de notre sainteté. « Ne refusez pas cette grâce, Seigneur, disent-elles, à ces chrétiens qui donnent tous leurs soins à nous tirer des flammes ! » Une mère pourrait-elle refuser de demander au bon Dieu une grâce pour des enfants qu’elle aimés et qui prient pour sa délivrance ? Un pasteur, qui, pendant sa vie, n’aura eu que du zèle pour le salut de ses paroissiens, pourra-t-il ne pas demander pour eux, même en purgatoire, les grâces dont ils ont besoin pour se sauver ? Oui, toutes les fois que nous aurons quelque grâce à demander, adressons-nous avec confiance à ces saintes âmes, et nous sommes sûrs de l’obtenir. Quel bonheur pour nous d’avoir, dans la dévotion aux âmes du purgatoire, un moyen si excellent pour nous assurer le ciel ! » (Josse Alzin, Jean-Marie-Baptiste Vianney, saint curé d’Ars. Sermons, Namur, Éd. du Soleil Levant, 1956, p. 164-165).
Saint Thomas More a écrit un livre savoureux, sous forme de lettres à nous adressées par les âmes du purgatoire, pour prouver l’existence du purgatoire face à ceux qui la niaient et pour nous inviter à ne pas commettre les péchés qui les ont conduites à une telle situation, La Supplication des âmes. Il y dit, entre autres : « Si vous avez la bonté d’en parcourir les pages [de la Supplique], une à une, dans vos moments libres, pour l’amour de toutes nos âmes en peine, vous trouverez un antidote préventif contre le poison mortel de ces porteurs de peste qui veulent nous faire accroire que le purgatoire n’existe pas. Leur cruauté vise, non seulement à refroidir votre miséricorde à notre égard, mais à supprimer totalement l’aide et le réconfort que nous pouvions attendre de vous » (textes présentés et traduits par Germain Marc’hadour, Namur, Les Éditions du Soleil Levant, 1962, p. 140). -
Préparation à Noël
La Neuvaine de préparation à Noël a pour origine le besoin de communiquer aux fidèles les richesses d’une Liturgie à laquelle ils n’avaient pas facilement accès. La Neuvaine de la Nativité s’est, de fait, révélée très utile, et elle peut encore continuer à remplir cette fonction salutaire. Toutefois, étant donné qu’à notre époque l’accès du peuple à la participation aux célébrations liturgiques a été facilité, il est souhaitable qu’entre le 17 et le 23 décembre, les fidèles soient invités à participer aux Vêpres, qui sont solennisées par la proclamation des « Grandes Antiennes Ô ». Une telle célébration pourrait être associée à certains éléments particulièrement chers à la piété populaire, qui pourraient être mis en valeur avant ou après les vêpres. Elle constituerait ainsi une excellente « Neuvaine de Noël » à la fois pleinement liturgique et attentive aux exigences de la piété populaire. Au cours de la célébration des Vêpres, il est possible de mettre en évidence certains éléments déjà prévus par la Liturgie (par exemple, l’homélie, l’usage de l’encens, l’adaptation des intercessions).
Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n°103.
Ces grandes antiennes qui commencent par « Ô » sont les suivantes :
17 décembre : « Ô Sagesse de la bouche du Très-Haut, toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité, viens, Seigneur, viens nous sauver ! »
18 décembre : « Ô Chef de ton peuple Israël, tu te révèles à Moïse dans le buisson ardent et tu lui donnes la Loi sur la montagne, délivre-nous par la vigueur de ton bras, viens, Seigneur, viens nous sauver ! »
19 décembre : « Ô Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi, tandis que les peuples t’appellent : Délivre-nous, ne tarde plus, viens Seigneur, viens nous sauver ! »
20 décembre : Ô Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres, et nul ne fermera, tu fermes, et nul n’ouvrira : arrache les captifs aux ténèbres, viens, Seigneur, viens nous sauver ! »
21 décembre : « Ô Soleil levant, splendeur de justice et lumière éternelle, illumine ceux qui habitent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, viens, Seigneur, viens nous sauver ! »
22 décembre : « Ô Roi de l’univers, ô Désiré des nations, pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur, force de l’homme pétri de limon, viens, Seigneur, biens nous sauver ! »
23 décembre : « Ô Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations,viens, Seigneur, viens nous sauver ! »