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Spiritualité - Page 30

  • Marie et l'Eglise

     

    Du temps des Pères de l'Église, c'est dans l'ecclésiologie que fut préesquissée toute la mariologie, à vrai dire sans que soit cité le nom de la Mère du Seigneur : la Virgo Ecclesia, la Mater Ecclesia, l'Ecclesia immaculata, l'Ecclesia assumpta, tout ce qui sera plus tard mariologie a d'abord été pensé comme ecclésiologie. Bien que, naturellement, l'ecclésiologie aussi ne puisse être isolée de la christologie, l'Église a pourtant, en face du Christ, une indépendance relative (...) : l'indépendance de l'épouse qui, tout en devenant dans l'amour un esprit, reste cependant celle qui fait face au Christ. Seule la rencontre de cette ecclésiologie tout d'abord anonyme, mais marquée personnellement, avec les affirmations sur Marie préparées dans la christologie - rencontre qui a commencé avec Bernard de Clairvaux – a produit la mariologie comme totalité propre dans la théologie. C'est ainsi qu'on ne peut la coordonner ni à la seule christologie, ni à la seule ecclésiologie et encore moins la laisser s'absorber en celle-ci comme un exemple plus ou moins superflu.

    J. Ratzinger, « Marie, Mère de l'Église », dans card. J. Ratzinger-H. U. von Balthasar, Marie, première Église, Paris-Montréal, Médiaspaul, 1998, p. 25.

  • Pâque, fête chrétienne

    La présente fête (Pâques) n'est pas de la terres seulement, mais du ciel. Aujourd'hui, joie sur la terre ; aujourd'hui, joie dans le ciel (...). Que personne ne s'afflige de sa pauvreté : cette fête est spirituelle. Qu'aucun riche ne s'exalte de sa richesse, car aucune richesse ne saurait contribuer au plaisir de cette fête. Dans les fêtes du dehors, dans les fêtes séculières où il y a beaucoup de vin bu sec, où la table débordante excite la voracité, où la débauche des gens et le gros rire mènent leur train satanique, le pauvre est naturellement malheureux tandis que le riche rayonne de bonheur.

    Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la Résurrection 3.

  • 22avril. Le jeûne

     

    Le jeûne qui nous est demandé n’est pas celui que vous croyez. Il existe un autre jeûne, plus parfait, dans le secret du cœur, et ce jeûne-là est d’autant plus agréable à Dieu qu’il est plus caché : il consiste à nous abstenir de tous les désirs que la chair soulève contre l’esprit. C’est bien peu de retrancher les aliments si l’on ne retranche pas aussi les mauvais penchants. C’est bien peu de réprimer notre avidité si nous ne réprimons pas notre cupidité en donnant largement aux pauvres. C’est bien peu de ne pas céder à notre ventre si, emportés par les disputes, nous cédons à la colère. Remportons la victoire sur notre langue, nous qui l’avons remportée sur notre ventre. Privons-nous de querelles, de contestations, de méchancetés. (…) Voilà le jeûne qui plaît au Seigneur (cf. Isaïe 58, 4-7).

     

    Sermon ancien pour le carême.

  • La correction fraternelle

     

    Quand nous donnons ces conseils, je crains que certains ne s’emportent plutôt contre nous que contre eux-mêmes. Car notre discours se présente comme un miroir à votre charité ; aussi, de même qu’une dame, lorsqu’elle se regarde avec attention dans un miroir, au lieu de briser le  miroir, corrige plutôt sur elle ce qu’elle a vu de défectueux, ainsi il est juste que chacun d’entre vous, chaque fois qu’il reconnaît sa souillure dans une prédication quelconque, se corrige au lieu de se  laisser aller à s’emporter contre le miroir de la prédication. De la même façon, ceux qui reçoivent des blessures veulent plutôt soigner leurs plaies que mépriser les médicaments.

     

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 42, 6.

  • Amour de Dieu

     

    Je vous aime, ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie.

    Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer.

    Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement.

    Je vous aime, ô mon Dieu, et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on n’y aura jamais la douce consolation de vous aimer.

    Ô mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, du moins je veux que mon cœur vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! faites-moi la grâce de souffrir en vous aimant, de vous aimer en souffrant et d’expirer un jour en vous aimant et en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

    Saint Curé d’Ars.

  • Le péché véniel

     

    Tu dis : C’est un péché, d’accord, mais ce n’en est qu’un petit. Nous ne disons pas non plus que c’est un péché mortel ; pourtant, si l’on s’y adonne trop fréquemment et si l’on ne le rachète pas par des jeûnes et des aumônes, il rend l’âme extrêmement impure. Ne néglige pas tes péchés parce qu’ils  sont petits, mais crains, parce qu’ils sont nombreux. En effet, les gouttes de pluie aussi sont menues, mais elles emplissent des fleuves, emportent des digues, et arrachent des arbres avec leurs racines. Toi qui dis que ton péché est petit, je voudrais savoir si, chaque fois que tu commets un tel péché, tu voudrais avoir autant de petites plaies sur ton corps et autant de taches et de déchirures à tes vêtements ? Lors donc que tu ne consens ni à avoir des plaies sur ton corps ni à avoir des déchirures ou des taches sur ton vêtement, quelle conscience as-tu pour ne pas craindre l’équivalent dans ton âme ? Eh bien, agir ainsi, c’est aimer son vêtement et sa chair plus que son âme.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 44, 6.

  • Mortification dans la boisson

     

    Je vous le demande, très chers frères : prêtez toute votre attention et voyez : lorsqu’on conduit des chevaux ou tout autre animal à l’abreuvoir, une fois leur soif apaisée, même si on les retient plus longtemps au-dessus de l’eau, ils ne veulent ni ne peuvent aucunement boire au-delà de leur soif. Que les ivrognes considèrent s’ils ne méritent pas d’être jugés pires que des animaux, car, alors que les animaux  ne voudraient pas boire  plus que nécessaire, ceux-ci acceptent de boire deux et trois fois plus qu’il ne leur en faut ; et là où ils auraient pu avoir de quoi se restaurer convenablement pendant trois ou quatre jours, ils s’efforcent de tout dissiper en un jour, pour leur plus grand péché, plutôt que de le donner.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 46, 4.

  • Le bon désir de Dieu

    80.Amiens.Cathedrale.PortailBeauDieu.jpgEn façonnant l’homme, le Seigneur avait mis en lui, outre une connaissance générale de l’univers, le désir de Dieu. Dès que le démon découvrit cet ardent désir, il dit à l’homme : « Vous deviendrez comme des dieux (Genèse 3, 5). Maintenant vous n’êtes que des hommes et vous ne pouvez être toujours avec Dieu ; mais si vous devenez comme des dieux, vous serez toujours avec lui. » (…) Adam avait désiré devenir Dieu ; il avait désiré une chose impossible. Le Christ a comblé ce désir. « Tu as voulu devenir, dit-il, ce que tu ne pouvais être ; mais moi, je désire devenir homme, et je le puis. Dieu fait tout le contraire de ce que tu as fait en te laissant séduire. Tu as désiré ce qui était au-dessus de toi ; je prends, moi, ce qui est-dessous de moi. Tu as désiré être l’égal de Dieu ; je veux, moi, devenir l’égal de l’homme. (…) Tu as  désiré devenir Dieu : ce n’est pas pour cela que je me suis irrité, car je veux que tu désires être l’égal de Dieu. Ce qui m’a irrité, c’est que tu aies voulu t’emparer de cette dignité en dehors des desseins de ton Seigneur. Tu as désiré devenir Dieu et tu ne l’as pu. Moi, je me fais homme, pour rendre possible ce qui t’était impossible.

    Sévérien de Gabala, Sixième homélie sur la création du monde 5-5.

  • Baptême et lutte chrétienne

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    Bien que le baptême ait opéré la pleine rémission de nos péchés, il reste cependant, pour notre progrès, cette lutte qu’il faut mener avec vigilance et poursuivre sans relâche contre ces troupes de désirs mauvais qui s’agitent tumultueusement en nous-mêmes. C’est pourquoi il est dit, même aux baptisés : « Mortifiez vos membres qui sont sur la terre » (Col 3, 5), et « Si par l’esprit vous mortifiez les œuvres de la chair, vous vivrez » (Rm 8, 13), et « Dépouillez le vieil homme » (Col 3, 9).

     

    Saint Grégoire de Nazianze, C. Jul. Pelag. 6, 18, 56 ; PL 44, 856.

     

  • Poèmes mystiques

    Poèmes mystiques

    PoemesMystiques.jpgCe recueil de poèmes de Dominique Le Tourneau s’ouvre sur un « Dialogue d’amour », qui nous plonge d’emblée dans l’union intime et personnelle avec Dieu. Y font suite un poème sur la Vierge Marie, qui s’adresse avec confiance à notre Mère du ciel, et un texte intitulé « Amende honorable », par lequel l’âme se repent de ses fautes. Il s’achève sur des « Paradoxes » de la vie spirituelle.
    Le souffle qui traverse ces vers est bien fait pour susciter chez le lecteur des élans du cœur et l’amener à nouer son propre « dialogue d’Amour » avec Dieu.

    Edité par TerraMare,
    et vendu au prix de 15 euros.