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Le péché véniel

 

Tu dis : C’est un péché, d’accord, mais ce n’en est qu’un petit. Nous ne disons pas non plus que c’est un péché mortel ; pourtant, si l’on s’y adonne trop fréquemment et si l’on ne le rachète pas par des jeûnes et des aumônes, il rend l’âme extrêmement impure. Ne néglige pas tes péchés parce qu’ils  sont petits, mais crains, parce qu’ils sont nombreux. En effet, les gouttes de pluie aussi sont menues, mais elles emplissent des fleuves, emportent des digues, et arrachent des arbres avec leurs racines. Toi qui dis que ton péché est petit, je voudrais savoir si, chaque fois que tu commets un tel péché, tu voudrais avoir autant de petites plaies sur ton corps et autant de taches et de déchirures à tes vêtements ? Lors donc que tu ne consens ni à avoir des plaies sur ton corps ni à avoir des déchirures ou des taches sur ton vêtement, quelle conscience as-tu pour ne pas craindre l’équivalent dans ton âme ? Eh bien, agir ainsi, c’est aimer son vêtement et sa chair plus que son âme.

Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 44, 6.

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