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Saint Césaire d'Arles

  • Le péché véniel

     

    Tu dis : C’est un péché, d’accord, mais ce n’en est qu’un petit. Nous ne disons pas non plus que c’est un péché mortel ; pourtant, si l’on s’y adonne trop fréquemment et si l’on ne le rachète pas par des jeûnes et des aumônes, il rend l’âme extrêmement impure. Ne néglige pas tes péchés parce qu’ils  sont petits, mais crains, parce qu’ils sont nombreux. En effet, les gouttes de pluie aussi sont menues, mais elles emplissent des fleuves, emportent des digues, et arrachent des arbres avec leurs racines. Toi qui dis que ton péché est petit, je voudrais savoir si, chaque fois que tu commets un tel péché, tu voudrais avoir autant de petites plaies sur ton corps et autant de taches et de déchirures à tes vêtements ? Lors donc que tu ne consens ni à avoir des plaies sur ton corps ni à avoir des déchirures ou des taches sur ton vêtement, quelle conscience as-tu pour ne pas craindre l’équivalent dans ton âme ? Eh bien, agir ainsi, c’est aimer son vêtement et sa chair plus que son âme.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 44, 6.

  • Mortification dans la boisson

     

    Je vous le demande, très chers frères : prêtez toute votre attention et voyez : lorsqu’on conduit des chevaux ou tout autre animal à l’abreuvoir, une fois leur soif apaisée, même si on les retient plus longtemps au-dessus de l’eau, ils ne veulent ni ne peuvent aucunement boire au-delà de leur soif. Que les ivrognes considèrent s’ils ne méritent pas d’être jugés pires que des animaux, car, alors que les animaux  ne voudraient pas boire  plus que nécessaire, ceux-ci acceptent de boire deux et trois fois plus qu’il ne leur en faut ; et là où ils auraient pu avoir de quoi se restaurer convenablement pendant trois ou quatre jours, ils s’efforcent de tout dissiper en un jour, pour leur plus grand péché, plutôt que de le donner.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 46, 4.

  • Le sens des épreuves

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    D’où vient, frères, que nous passions fréquemment par des tribulations et des épreuves ? C’est parce que Dieu nous rend en quelque sorte la pareille. Nous ne voulons pas aimer notre âme qu’il aime ; lui abandonne à la perdition le domaine que nous aimons. En effet, ce qui fait que notre terre est restée en friche par suite des hostilités, c’est que notre âme était restée en friche à cause du grand nombre de nos vices et de nos péchés. Donc, parce que nous n’avons pas aimé notre âme que Dieu aime, nous avons perdu tout ce que nous aimions dans ce monde. Aussi, frères très chers, que cela du moins nous apprenne à aimer plus l’âme que la chair, à préférer ce qui est éternel à ce qui est périssable. Car quelque peine que nous nous donnions pour le corps, tout cela périra ; seul ne peut pas périr ce que chacun a mis de côté dans le ciel pour le salut de son âme.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 6, 6.

     

  • La lutte ascétique est nécessaire

    Si quelqu’un n’a pas voulu tailler sa vigne une année, celle-ci l’année même, produit en abondance ; mais ensuite elle restera stérile et sans fruit ; de même celui qui n’enlève pas de son âme les mauvaises pensées et les mauvais désirs semble chargé du fruit de ses rapines et de ses vols dans l’année de  sa vie en ce monde, mais ensuite il restera stérile pour l’éternité. Et parce qu’il n’a pas produit de fruits authentiques, la  flamme éternelle le torturera sans miséricorde, comme les sarments luxuriants et improductifs, selon cette parole du Seigneur : « Il brûlera les pailles au feu inextinguible » (Mt 3, 12). Comme tu amputes la vigne de tous les bourgeons superflus et laisses seulement deux ou trois qui sont francs, ainsi dois-tu retrancher de ton âme, avec le glaive de l’Esprit saint et la faux de la Croix, tous les mauvais désirs qui arrêtent tes regards de façon coupable sur les biens d’autrui et excitent de la pire façon ta convoitise, et ne garder que ceux où se discernent la justice et la miséricorde.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 6, 6.

  • Aimer gratuitement

     

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    Nous devons prendre garde à ne pas aimer Dieu en vue d’une récompense. Eh quoi ? Tu vas aimer Dieu en vue d’une récompense ? Quelle est la récompense que Dieu te donnera ? Quoi qu’ius te donne d’autre, cela est moins que lui. Tu l’honores, non pas gratuitement, mais pour recevoir quelque chose de lui. Honore-le gratuitement et tu le recevras lui-même ; Dieu se réserve à toi pour que tu jouisses de lui. Et si tu aimes ce qu’il a fait, quelle n’est pas la grandeur de celui qui l’a fait ? Si le monde est beau, combien doit l’être l’artisan du monde ? Arrache donc cœur à l’amour de la créature pour t’attacher au créateur et tu pourras dire ce qui est écrit dans le psaume : « Quant à moi, il est bon de m’attacher à Dieu ».

     

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 21, 5.

     

  • La présence de Dieu

    Notre esprit ressemble à ces meules qui tournent sans cesse sous l’impulsion de l’eau ; et, comme elles ne peuvent rester immobiles, ainsi les esprits humains ne restent jamais complètement en repos ; avec l’aide de Dieu cependant, il est en notre pouvoir de décider ce que nous faisons moudre dans ces meules de pierre ou dans nos esprits. De même que si tu jettes du blé dans cette meule de pierre elle moud du blé, mais que si c’est de la paille, de la boue, des ronces, c’est cela sans aucun doute qu’elle réduit en farine ; de même dans le moulin de notre esprit qui ne peut rester en repos, si nous jetons des pensées saintes et honnêtes, nous les moulons comme un blé spirituel avec lequel nous préparons un repas pour le Christ, qui daigne rester dîner avec nous.

    Si, au contraire, nous broyons des pensées oiseuses et nullement édifiantes, c’est comme si nous broyions de la paille ; et si ce sont des pensées de querelle, d’avarice ou de méchanceté, c’est comme si nous avions préparé avec des ronces et de la balle une farine dont se repaît le diable ; et que si nous avons quelque pensée de débauche et de luxure, nous nous approvisionnons d’une nourriture de boue et d’ordures. Que chacun le sache cependant ; ce qu’il aura voulu moudre dans le moulin de son cœur dans ce siècle, il en fera ensuite une nourriture à l’avenir. Pour cette raison, que chacun examine sa conscience et s’il reconnaît que son esprit s’attable continuellement devant des pensées d’orgueil, d’avarice ou de luxure, qu’il se hâte de jeter loin de lui ce qui est mal et de penser continuellement à ce qui est saint et plaît à Dieu.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 8, 4.

  • Nous avons les moyens de l'apostolat

    Peut-être un homme n’a-t-il pas de pain pour faire l’aumône à celui qui en manque, mais celui qui a une langue peut offrir davantage ; car il vaut mieux restaurer par la nourriture de la Parole l’esprit qui vivra éternellement, que de rassasier de pain terrestre le ventre d’un corps qui mourra. Donc, frères, ne dérobez pas à vos proches l’aumône de la Parole. Paul dit : « Si nous avons semé en vous des choses spirituelles, est-il important que nous moissonnions vos biens temporels ? (1 Co 9, 11) Fais du bien au juste et tu recevras une grande récompense, sinon de lui, à coup sûr de Dieu (Si 12, 2). Il est bien que tu nourrisses le juste, mais ne retire pas ta main de lui, car qui craint Dieu ne néglige rien (Eccl 7, 18) ».

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 8, 5.

  • Droit à la Sainte Ecriture

    De la même façon que la chair est restaurée par cette nourriture terrestre, ainsi l’âme de son côté se nourrit de la parole de Dieu. Et c’est pourquoi, chaque fois que l’on tardera à vous la présenter, secouez notre paresse par votre sainte importunité et exigez ce qui vous revient de droit (ex iure debetur).

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 4, 3.

  • Savoir pardonner

    Que personne ne conserve dans son cœur de la haine contre son prochain, mais de l’amour ; car celui qui a de la haine, même contre un seul homme, ne pourra être sans inquiétude devant Dieu. Dieu n’entend pas sa prière, aussi longtemps qu’il conserve de la colère dans son cœur.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 14, 2.

  • La charité, remède contre le péché

    Je sais et je crois que votre charité comprend dans sa sagesse que ce n’est pas sans raison que je vous exhorte si fréquemment au sujet de la vraie et parfaite charité. En effet, je le fais parce que je ne connais aucun remède aussi salutaire et aussi efficace contre les blessures de tous les péchés.

    Saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 37, 1.