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Dominique Le Tourneau - Page 7

  • Sainteté du prêtre

    Il est à peine besoin de rappeler que la parfaite et complète formation des prêtres doit viser, avant tout, à faire acquérir, avec force et suavité, les vertus que postule le premier devoir du prêtre, « celui de sa propre sanctification » (Pie XII, exort. ap. Mentis nostræ). Le nouveau clergé doit entrer là-dessus dans une sainte compétition avec le clergé issu de ces vieux diocèses qui depuis longtemps déjà ont donné des prêtres d’une vertu si admirable qu’on a pu les proposer en exemple aux prêtres de l’Eglise universelle. C'est par la sainteté surtout que les prêtres peuvent et doivent être la lumière du monde et le sel de la terre, c’est-à-dire de leur propre pays et du monde entier ; c’est par la sainteté surtout qu’il leur sera possible de manifester à tous la beauté et la divine efficacité de l’Evangile ; de même c’est par elle qu’ils pourront apprendre à tous que la perfection de la vie chrétienne est le but auquel doivent tendre de toutes leurs forces et avec persévérance tous les fils de Dieu.

    Saint Jean XXIII, enc. Princeps Pastorum, 28 décembre 1959, II.

  • Sainté du Christ et la nôtre

    Il n’y a rien dans le Christ qui étant pour sa sainteté ne soit en même temps pour la nôtre. Il a pris la nature humaine pour que nous devenions en Lui des Fils de Dieu ; à plus forte raison doit-on assurer qu’il nous nourrit de cette nature humaine pour que nous soyons un avec Lui, comme le Père et le Fils sont un. La communion est faite pour répondre à cette vocation de Fils de Dieu, et au dessein d’amour du Christ. Elle nous est donnée pour que la sainteté du Christ, avec tout ce qu’elle ocmprend au ciel, soit assimilée par nous comme le pain que nous mangeons et le pain que nous buvons. Le désir que la sainteté du christ déferle pour ainsi dire en nous et n’arrête pas cette marée de grâces montante, jusqu’à ce que nous soyons totalement noyés dans l’océan de l’amour divin, doit pénétrer, jusqu’à ses dernières limites, notre action de grâces.

    F. Charmot, S.J., La Messe source de sainteté, Paris, Spes, 1959, p. 214-215.

  • Le bon mot

    Le grand sociologue Francis Blanche l’a dit : « Nous sommes pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour. » Tout est dans la manière de l’exprimer. Tout est là, le verbe ! Pascal a raison : « Prends l’éloquence et tords-lui le cou ! » L’éloquence peut être excessive, mieux que l’éloquence, le mot, le bon mot. Nous avons inventé le bon mot. Il se suffit à lui-même. Il suffit. N’est-il pas vrai qu’il n’est de bon bec qu’à Paris ? Le bon mot fait le beau monde. À ce jeu, à cette civilisation des mots ; les penchants inquiétants, le socialisme, le christianisme, prennent un policé rassurant et, de fait, inoffensif, le socialisme caviar, le christianisme en « jean », le dernier marxiste que l’on s’arrache, le royaliste ressuscité.

    Gérard Baloup, Europe, lointaine Jérusalem, Carnet de route, t. 2, s.d. (2008), p. 36-37.

  • Simplicité

    La sagesse des saints consiste à ne jamais rien dissimuler ; à découvrir ses sentiments dans ses paroles ; à aimer la vérité comme elle est ; à fuir toutes les faussetés ; à faire le bien gratuitement ; à supporter le mal plutôt que de le provoquer ; à ne pas chercher vengance pour l’injure qu’on reçoit, et à considérer comme un énorme profit les opprobres que nous vaut la vérité.

    Saint Grégoire le Grand, Moralia 10, 29 ; PL 75, 947.

  • Charité universelle

    Si tu veux aimer le Christ, étends ta charité par toute la terre, car les membres du Christ sont répandus sur toute la terre.

    Saint Augustin, In ep. Ioan. Ad Parthos 10, 5, PL 35, 2S60.

  • Lire en étant un personnage

    Il faudrait […] des hommes qui regardent une œuvre tout uniment pour la voir et la recevoir, qui lisent une œuvre tout uniment pour la lire et la recevoir, pour s’en alimenter, pour s’en nourrir, comme d’un aliment précieux, pour s’en faire croître, pour s’en faire valoir, intérieurement, organiquement, nullement pour travailler avec, pour s’en faire valoir, socialement, dans le siècle ; des hommes aussi, des hommes enfin qui sachent lire, et ce que c’est que lire, c’est-à-dire que c’est entrer dans ; dans quoi, mon ami ; dans une œuvre, dans la lecture d’une œuvre, dans une vie, dans la contemplation d’une vie, avec amitié, avec fidélité, avec même une sorte de complaisance indispensable, non seulement avec sympathie, mais avec amour ; qu’il faut entrer comme dans la source de l’œuvre ; et littéralement collaborer avec l’auteur ; qu’il ne faut pas recevoir l’œuvre passivement ; que la lecture est l’acte commun, l’opération commune du lisant et du lu, de l’œuvre et du lecteur, du livre et du lecteur, de l’auteur et du lecteur.

    C. Péguy, Clio, Paris, Gallimard, 1932, p. 19-20.

  • Progrès dans les vertus

    Distinguons bien en quoi consiste progrès [dans les vertus]. Un mot paradoxal de la si judicieuse et si spirituelle sainte Thérèse nous permettra de préciser notre pensée : « Depuis que je suis Prieure, chargée de nombreux travaux et obligées à de fréquents voyages, je fais beaucoup plus de fautes. Et cependant, comme je combats généreusement, et ne me dépense que pour Dieu, je sens que je me rapproche de lui de plus en plus. » Sa faiblesse se manifeste plus souvent que dans le repos et le silence claustral. La sainte le constate, mais sans se troubler. La générosité toute surnaturelle de son dévouement et des efforts plus accentués qu’auparavant pour le combat spirituel, fournissent en revanche des occasions de victoires qui contrebalencent largement les suprises d’une fragilité qui exisatit auparavant, mais à l’état latent. Notre union avec Dieu, dit saint Jean de la Croix, réside dans l’union de notre volonté avec la sienne et se mesure uniquement d’après elle. Au lieu de ne voir, par faux concept de la spiritualité, la possibilité de progrès dans l’union avec Dieu que dans la tranquillité et la solitude, sainte Thérèse juge que c’est au contraire l’activité imposée vraiment par Dieu et exercée dans les conditions voulues par Lui qui, en alimentant son essprit de sacrifice, son humilité, son abnégation, son ardeur et son dévouement pour le règne de Dieu, vient accroître l’union intime de son âme avec notre Seigneur vivant en elle et animant ses travaux, et l’acheminer ainsi vers la sainteté.

    Dom J.-B. Chautard, L’Âme de tout apostolat, E. Vitte, 15e éd., 1937, p. 73.

  • Gloire de servir

    Ce n’est pas parce qu’il avait besoin de notre service qu’il nous commanda de le suivre, mais pour nous procurer à nous-mêmes le salut. Car suivre le Seigneur, c’est avoir part au salut, comme suivre la lumière, c’est avoir part à la lumière. Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce n’est pas eux qui éclairent la lumière et la font resplendir : c’est eux qui sont illuminés et qui resplendissent par elle. Loin de lui apporter quoi que ce soit, ils reçoivent ses bienfaits, ils en sont illuminés.

    Il en est ainsi du service de Dieu : à Dieu il n’apporte rien, car Dieu n’a pas besoin du service des hommes. Mais à ceux qui le suivent et le servent, Dieu procure la vie, l’immortalité et la gloire éternelle. Il accorde ses bienfaits à ceux qui le servent parce qu’ils le servent, et à ceux qui le suivent parce qu’ils le suivent : mais il ne reçoit d’eux aucun bienfait, car il est parfait et sans besoin. Si Dieu sollicite le service des hommes, c’est afin de pouvoir, lui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent dans son service. Car, autant Dieu n’a besoin de rien, autant l’homme a besoin de la communion avec Dieu.

    La gloire de l’homme, c’est de persévérer dans le service de Dieu. C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. » Il voulait dire par là qu’eux-mêmes ne se glorifiaient pas en le suivant, mais que, pour avoir suivi le Fils de Dieu, ils étaient glorifiés par lui.

    Saint Irénée, Adversus hæreses 4, 13, 4-14, 1 ; SC 100, 534-540.

  • Silence de Dieu

    « Dieu est silence. » Un silence de plénitude, de création, d’initiative. Dieu est « Silence », parce qu’il est Esprit. La Sainte Trinité est « Silence ». la génération ineffable du Verbe, « au sein du Père » est « silence ». Dès la première génération qui a suivi celle des apôtres, le martyr et Père de l’Église Ignace d’Antioche écrit : « Il n’y a qu’un seul Dieu, manifesté par Jésus-Christ son Fils qui est son Verbe sorti du silence » (Lettre aux Magnésiens 8, 2). Le Verbe est sorti du silence d’abord en créant toutes choses (cf. Ps 32, 9 ; 148, 5), et « les choses qu’il a faites dans le silence sont dignes de son Père » (Lettre aux Éphésiens). Puis, par son Incarnation, il est devenu « la bouche sans mensonge par laquelle le Père a parlé en vérité » (Lettre aux Romains 8, 2). Enfin « celui qui possède en vérité la Parole de Jésus peut entendre même son silence, afin d’être parfait, afin d’agir par sa Parole, et de se faire connaître par son silence » (Lettre aux Éphésiens 15, 2).

    Vernet, La Vierge à Pellevoisin. Dieu au cœur d’une mère. Lecture théologique et spirituelle des documents, Paris, Téqui, 1995, p. 358-359.

  • Action de grâces de la messe

    La nature même du sacrement demande que le chrétien qui le reçoit en retire d’abondants fruits de sainteté. Assurément, la réunion publique de la communauté est congédiée, mais il faut que chacun, uni au Christ, n’interrompe pas dans sa propre âme le cantique de louanges " rendant grâces toujours et pour toutes choses à Dieu, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ " (Ep V, 20). La liturgie du sacrifice eucharistique nous y exhorte quand elle nous fait prier en ces termes : " Accordez-nous de demeurer toujours en action de grâces… (Missale Rom., Postcommunio Dominicæ infra Oct. Ascens.) et de ne cesser jamais de vous louer (Ibidem, Postcommunio Dominicæ I post Pentec.) " . C’est pourquoi, s’il n’y a aucun moment auquel il ne faille rendre grâces à Dieu, et s’il ne faut jamais cesser de le louer, qui oserait accuser ou blâmer l’Église de conseiller à ses prêtres (C.I.C. de 1917, can. 810) et aux fidèles de s’entretenir au moins quelque temps avec le divin Rédempteur après la sainte communion, et d’avoir introduit dans les livres liturgiques des prières de circonstance, enrichies d’indulgences, par lesquelles les ministres sacrés, soit avant d’exercer les fonctions liturgiques et de se nourrir de l’Eucharistie, se préparent convenablement soit, après avoir achevé la sainte messe, expriment à Dieu leur reconnaissance ? La sainte liturgie, loin d’étouffer les sentiments intimes de chaque chrétien, les ranime et les stimule plutôt, pour qu’ils prennent la ressemblance du Christ et soient par lui orientés vers le Père céleste ; c’est pourquoi elle enseigne et invite à rendre à Dieu les actions de grâces que lui doit quiconque a reçu sa nourriture à la sainte table. Le divin Rédempteur, en effet, aime à entendre nos prières, à nous parler à cœur ouvert et à nous offrir un refuge dans son cœur brûlant.

    Pie XII, enc. Mediator Dei, 20 novembre 1947.