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Jean XXIII

  • La mission évangélisatrice des laïcs (4)

    Éducation à la foi en tout premier lieu.

    Saint Josémaria donnait le conseil suivant : « Dans tous les milieux chrétiens on sait, par expérience, les bons résultats que donne cette initiation à la vie de piété, initiation naturelle et surnaturelle, faite dans la chaleur du foyer. L'enfant apprend à placer le Seigneur au niveau de ses premières affections, les affections fondamentales ; il apprend à traiter Dieu en Père et la Vierge en Mère ; il apprend à prier, en suivant l'exemple de ses parents. Lorsque l’on comprend cela, on voit la grande tâche apostolique que peuvent accomplir les parents, et combien ils sont obligés d’être sincèrement pieux, pour pouvoir transmettre — plutôt qu’enseigner — cette piété aux enfants. »

     

    Éducation aux vertus.

    C’est à la maison que les enfants apprennent avant tout à développer des habitudes vertueuses. Cela demande beaucoup de patience de la part des parents, et de savoir s’adapter à la personnalité de chacun. Vous le savez mieux que moi.

    Mais si vous vous limitez à reprendre chaque fois que l’enfant commet une erreur, fait une bêtise, désobéit, est en retard, à le gronder, à l’attraper, espérons que sans le frapper, vous obtiendrez peut-être qu’il réagisse, mais à contre-cœur, et vous manquerez à la justice.

    Oui, vous manquerez à la justice ! Car ce qu’il convient de faire, si vous me pardonnez l’audace de vous donner un conseil, c’est de rendre la vertu aimable. Et rendre la vertu aimable implique de féliciter l’enfant pour ce qu’il a bien fait, de l’encourager pour les efforts fournis, peut-être maladroitement, de manifester de l’intérêt pour ses petites histoires, et aussi, ce qui est fort important, de lui demander pardon quand vous lui avez crié après ou vous vous êtes mis en colère.

    Cela lui fait un bien fou de voir que vous reconnaissez vos torts. Il en est conscient. Et si vous ne lui demandez pas pardon, il se sent injustement traité.

    Pourquoi si, pour prendre un exemple, l’enfant laisse sa chambre en désordre, ne pas lui dire : Chéri, je sais que tu fais des efforts, mais tu n’y arrives pas toujours, comme moi, qui ne voudrais pas m’énerver et qui m’énerves parfois. Viens, nous allons commencer à ranger ta chambre ensemble ; et après vous le laissez continuer. Cela ne marchera pas à tout les coups. Mais vous l’éduquez à la vertu, dans la confiance. Et la confiance est très importante.

    L’on a demandé à un garçon de douze ans : « Est-ce quand ta maman te demande quelque chose tu le fais aussitôt ? » Il répond : « Maman ne me  demande jamais rien. Elle préfère que nous prenons l’initiative. » « Et c’est ce que tu fais ? » Un peu vexé, le gamin répond : « Évidemment ! » C’est cela faire aimer la vertu.

     

    Une dernière remarque

    L’amitié avec le prochain n’est possible que si nous sommes d’abord personnellement ami de Dieu. Notre Seigneur dit à ses apôtres, dans l’ambiance de chaude intimité du Cénacle, le Jeudi Saint : « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. »

    « L’amitié avec Jésus est indéfectible, relève François dans l’exhortation apostolique Christus vivit, Il vit, le Christ : « Il ne s’en va pas, même si parfois il semble être silencieux. Quand nous en avons besoin, il nous laisse le rencontrer et il est à nos côtés, où que nous allions. Car il ne rompt jamais une alliance. Il demande que nous ne l’abandonnions pas : Demeurez en moi. Mais si nous nous éloignons, il reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (n° 154).

    L’amitié cultivée avec notre Seigneur suppose, nous l’avons dit, de fréquenter les sacrements et de mener une vie de prière. L’image et la ressemblance de Dieu que nous portons en nous deviennent de plus en plus nettes, de plus en plus conformes à l’original. Ce qui fait que nous sommes le Christ qui passe dans la vie de nos semblables. Le Christ qui continue à appeler les hommes à sa suite, mais en se servant de nous, tout comme il s’est servi des apôtres et des disciples de la première génération pour l’expansion de l’Église après la Pentecôte.

    Cela sera possible si, et seulement si, « les fidèles laïcs savent surmonter en eux-mêmes la rupture entre l’Évangile et la vie, en sachant créer dans leur activité de chaque jour, en famille, au travail, en société, [dans les loisirs,] l’unité d’une vie qui trouve dans l’Évangile inspiration et force de pleine réalisation » (CFL, n° 34).

     

    Terminons par une dernière réflexion.

    L’apostolat peut être parfois indirect, et s’exprimer par des gestes on ne peut plus banals, et même sans prétention particulière. C’est le cas de l’anecdote que j’ai mentionnée de celui qui est entré à l’église faire une visite au saint-sacrement pendant que son collègue attendait dehors. J’ai connu des frères jumeaux qui m’ont dit être devenus prêtres parce que leur curé leur avait donné un chapelet quand ils étaient au catéchisme.

    Un cardinal créé depuis peu reçu en audience, se plaignait au pape des énormes responsabilités de sa nouvelle dignité s’ajoutant au poids déjà lourd du sacerdoce et de l’épiscopat. Et Jean XXIII, Giovanni en italien, de lui répondre : « C’est vrai, Éminence. À moi aussi, il me vient quelquefois de ces idées. Alors je prie mon ange gardien et il me dit : ‘Giovanni, Giovanni, ne te prends pas trop au sérieux !’[1] »

    Ne pensons pas que Dieu nous en demande trop et que nous occuper d’évangéliser autour de nous nous dépasse. Le Seigneur nous donne toujours sa grâce selon nos besoins. Et c’est l’Esprit Saint qui travaille dans les âmes, plus que notre propre parole ou notre exemple. Mais, encore une fois, entend se servir de nous comme d’instrument, de véhicule de la grâce.

    « Ce que chacun a reçu comme don de la grâce, écrit saint Pierre, mettez-le au service des autres, comme de bons gérants de la grâce de Dieu sous toutes ses formes. »

     

    Terminons par une autre anecdote authentique, portant elle aussi sur un petit geste apparemment bien banal.

    Une mère de famille se promène avec son enfant, en Belgique, au bord d’une rivière. L’enfant glisse soudain et tombe dans l’eau. Sa maman ne sait pas nager et est donc désespérée. Heureusement une voiture passait par-là. Le conducteur a tout vu. Il s’arrête, se jette à l’eau et ramène l’enfant sain et sauf.

    Sa maman ne sait comment remercier le sauveur. Elle enlève de son cou une chaîne avec la médaille de Notre-Dame-de-Hal. Notre-Dame-de-Hal est le sanctuaire marial national de la Belgique. Le monsieur répond qu’il n’est pas très pratiquant et refuse. Mais comme la dame insiste, il finit par accepter.

    Longtemps plus tard, très longtemps, ce monsieur a un grave accident de voiture en Suisse. Il est conduit à l’hôpital en très mauvais état. Il se met à parler, mais l’infirmière ne comprend rien de ce qu’il dit parce qu’il parle en flamand. Elle sort dans le couloir pour le cas, fort improbable, où elle trouverait quelqu’un parlant flamand.

    Passe à ce moment-là un prêtre belge qui venait rendre visite à un malade de ses connaissances. Il va donc au chevet du monsieur en question qui lui dit : « Je ne suis pas très pratiquant, mais je voudrais me confesser. » Mais vous portez la médaille de Notre-Dame-de-Hal, lui fait remarquer le prêtre. C’est vrai, répond le moribond. Et il lui explique pourquoi il  la porte au cou. Le prêtre le confesse et le malade meurt peu après.

    Mais, avant de le confesser, le prêtre lui avait dit :

    « Eh bien ! Cet enfant que vous avez sauvé… c’est moi ! »

     

    [1] Cité par J. Chelini, Les nouveaux Papes, Paris, éd. Jean Goujon, 1979, p. 84 ; Lettre Romaine écrite pour Le Méridional, le 12 octobre 1962.

  • Sainteté du prêtre

    Il est à peine besoin de rappeler que la parfaite et complète formation des prêtres doit viser, avant tout, à faire acquérir, avec force et suavité, les vertus que postule le premier devoir du prêtre, « celui de sa propre sanctification » (Pie XII, exort. ap. Mentis nostræ). Le nouveau clergé doit entrer là-dessus dans une sainte compétition avec le clergé issu de ces vieux diocèses qui depuis longtemps déjà ont donné des prêtres d’une vertu si admirable qu’on a pu les proposer en exemple aux prêtres de l’Eglise universelle. C'est par la sainteté surtout que les prêtres peuvent et doivent être la lumière du monde et le sel de la terre, c’est-à-dire de leur propre pays et du monde entier ; c’est par la sainteté surtout qu’il leur sera possible de manifester à tous la beauté et la divine efficacité de l’Evangile ; de même c’est par elle qu’ils pourront apprendre à tous que la perfection de la vie chrétienne est le but auquel doivent tendre de toutes leurs forces et avec persévérance tous les fils de Dieu.

    Saint Jean XXIII, enc. Princeps Pastorum, 28 décembre 1959, II.

  • Etat de péché mortel

    Si nous avions la foi et que nous vissions une âme en état de péché mortel, nous mourrions de frayeur.

    saint Curé d’Ars, cité par st Jean XXIII, enc. Sacerdotii nostri primordia, 1er août 1959, n°  57.

  • La sainteté du prêtre

    Il est à peine besoin de rappeler que la parfaite et complète formation des prêtres doit viser, avant tout, à faire acquérir, avec force et suavité, les vertus que postule le premier devoir du prêtre, « celui de sa propre sanctification » (Pie XII, exort. ap. Mentis nostræ). Le nouveau clergé doit entrer là-dessus dans une sainte compétition avec le clergé issu de ces vieux diocèses qui depuis longtemps déjà ont donné des prêtres d’une vertu si admirable qu’on a pu les proposer en exemple aux prêtres de l’Eglise universelle. C'est par la sainteté surtout que les prêtres peuvent et doivent être la lumière du monde et le sel de la terre, c’est-à-dire de leur propre pays et du monde entier ; c’est par la sainteté surtout qu’il leur sera possible de manifester à tous la beauté et la divine efficacité de l’Evangile ; de même c’est par elle qu’ils pourront apprendre à tous que la perfection de la vie chrétienne est le but auquel doivent tendre de toutes leurs forces et avec persévérance tous les fils de Dieu

    Saint Jean XXIII, enc. Princeps Pastorum, 28 décembre 1959, II.

  • Prier en chrétien

     

    Nous devons prier en chrétiens. En effet, pour le chrétien la prière acquiert une caractéristique particulière qui change totalement sa nature et sa valeur intimes. Le chrétien est disciple de Jésus ; c’est lui qui croit véritablement que Jésus est le Verbe incarné ; le Fils de Dieu venu parmi nous sur terre. Entant qu’homme, la vie de Jésus a été une prière continuelle, un continuel acte d’adoration et d’amour du Père, et puisque l’expression la plus forte de la prière est le sacrifice, le sommet de la prière de Jésus est le Sacrifice da la Croix, anticité par l’Eucharistie lors de la dernière Cène et transmis à tous les siècles par la sainte Messe. C’est pourquoi le chrétien sait que sa prière est Jésus ; chacune de ses prières vient de Jésus ; c’est lui qui prie en nous, avec nous et pour nous. Tous ceux qui croient en Dieu prient ; mais le chrétien prie en Jésus-Christ ; le Christ est notre prière. 

    Jean-Paul II, Audience avec les jeunes, 14 mars 1979.

  • L’autorité abusive

    L'autorité, exigée par l'ordre moral, émane de Dieu. Si donc il arrive aux dirigeants d'édicter des lois ou de prendre des mesures contraires à cet ordre moral et par conséquent, à la volonté divine, ces dispositions ne peuvent obliger les consciences... Bien plus, en pareil cas, l'autorité cesse d'être elle-même et dégénère en oppression.

    Jean XXIII, encyclique Pacem in terris, 11 avril 1963.