UA-62488107-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Dominique Le Tourneau - Page 10

  • Simplicité

    Cette emphase et cet air guindé te vont mal : on voit qu’ils sont empruntés. — Tâche au moins de ne les employer ni avec Dieu, ni avec ton directeur de conscience, ni avec tes frères : il y aura alors, entre eux et toi, une barrière en moins.

    Saint Josémaria, Chemin, n° 47.

  • Progrès dans les vertus

    Distinguons bien en quoi consiste progrès [dans les vertus]. Un mot paradoxal de la si judicieuse et si spirituelle sainte Thérèse nous permettra de préciser notre pensée : « Depuis que je suis Prieure, chargée de nombreux travaux et obligées à de fréquents voyages, je fais beaucoup plus de fautes. Et cependant, comme je combats généreusement, et ne me dépense que pour Dieu, je sens que je me rapproche de lui de plus en plus. » Sa faiblesse se manifeste plus souvent que dans le repos et le silence claustral. La sainte le constate, mais sans se troubler. La générosité toute surnaturelle de son dévouement et des efforts plus accentués qu’auparavant pour le combat spirituel, fournissent en revanche des occasions de victoires qui contrebalencent largement les suprises d’une fragilité qui exisatit auparavant, mais à l’état latent. Notre union avec Dieu, dit saint Jean de la Croix, réside dans l’union de notre volonté avec la sienne et se mesure uniquement d’après elle. Au lieu de ne voir, par faux concept de la spiritualité, la possibilité de progrès dans l’union avec Dieu que dans la tranquillité et la solitude, sainte Thérèse juge que c’est au contraire l’activité imposée vraiment par Dieu et exercée dans les conditions voulues par Lui qui, en alimentant son essprit de sacrifice, son humilité, son abnégation, son ardeur et son dévouement pour le règne de Dieu, vient accroître l’union intime de son âme avec notre Seigneur vivant en elle et animant ses travaux, et l’acheminer ainsi vers la sainteté.

    Dom J.-B. Chautard, L’Âme de tout apostolat, E. Vitte, 15e éd., 1937, p. 73.

  • Encore sur le silence

    Ce symbole [le silence] a également un aspect subjectif : le sujet qui cherche à connaître Dieu se trouve face à une connaissance située au-delà de toute connaissance humaine et des conditions spatio-temporelles ; alors, l’expérience mystique aura comme caractéristique essentielle d’indivision de l’âme et de ses facultés, l’unification parfaite au-delà du temps et de l’espace.

    Ce besoin de silence dans la recherche de l’union avec Dieu apparaît non seulement chez Denys, mais semble être une constante de la mystique de tous les temps… ainsi dans notre siècle, le bienheureux Josémaria Escriva de Balaguer se rapproche de Denys dans un passage chargé de symbolisme, où il affirme, en parlant de l’union avec Dieu : « Nous avons couru ‘comme le cerf, qui languit après l’eau vive’ (Ps 42, 2) ; assoiffés, secs, la bouche en feu. Nous voulons boire à cette source d’eau vive. Sans rien faire d’extraordinaire, nous évoluons tout au long du jour dans cette abondante et limpide source aux eaux fraîches qui jaillissent jusqu’à la vie éternelle (cf. Jn 4, 14). Les mots deviennent inutiles, parce que la langue n’arrive pas à s’exprimer. Alors le raisonnement se tait. On ne discourt plus : on se regarde ! Et l’âme se met encore une fois à chanter un chant nouveau, parce qu’elle se sent et se sait aussi sous le regard aimant de Dieu, à tout instant » (Amis de Dieu, n° 305).

    Le mouvement de ce texte ressemble beaucoup à la voie suivie par Denys : le bienheureux Escriva, parlant du désir de Dieu, symbolisé par le feu, rappelle nécessairement l’eau pour s’apaiser, parvient au besoin du silence intérieur ; il faut faire taire le raisonnement pour parvenir à l’union, au regard qui mène nécessairement à la louange divine.

    A. Léon, Le Langage symbolique chez Denys l’Aréopagite : une voie vers la connaissance de Dieu, Rome, 1997, p. 261).

  • Esprit de service

    Ce n’est pas parce qu’il avait besoin de notre service qu’il nous commanda de le suivre, mais pour nous procurer à nous-mêmes le salut. Car suivre le Seigneur, c’est avoir part au salut, comme suivre la lumière, c’est avoir part à la lumière. Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce n’est pas eux qui éclairent la lumière et la font resplendir : c’est eux qui sont illuminés et qui resplendissent par elle. Loin de lui apporter quoi que ce soit, ils reçoivent ses bienfaits, ils en sont illuminés.

    Il en est ainsi du service de Dieu : à Dieu il n’apporte rien, car Dieu n’a pas besoin du service des hommes. Mais à ceux qui le suivent et le servent, Dieu procure la vie, l’immortalité et la gloire éternelle. Il accorde ses bienfaits à ceux qui le servent parce qu’ils le servent, et à ceux qui le suivent parce qu’ils le suivent : mais il ne reçoit d’eux aucun bienfait, car il est parfait et sans besoin. Si Dieu sollicite le service des hommes, c’est afin de pouvoir, lui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent dans son service. Car, autant Dieu n’a besoin de rien, autant l’homme a besoin de la communion avec Dieu.

    La gloire de l’homme, c’est de persévérer dans le service de Dieu. C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. » Il voulait dire par là qu’eux-mêmes ne se glorifiaient pas en le suivant, mais que, pour avoir suivi le Fils de Dieu, ils étaient glorifiés par lui.

    Saint Irénée, Adversus hæreses 4, 13, 4-14, 1 ; SC 100, 534-540.

  • Dieu dans les camps de concentration

    Je n’ai pas fini d’entendre le récit par lequel Edmond Michelet m’a révélé le sens profond de ce silence. Parfois, racontait-t-il d’une voix haletante et calme, les bourreaux infligeaient aux survivants le spectacle de l’agonie interminable et raffinée du supplicié. Un affreux matin, une voix murmura dans les rangs : « Mais enfin où est Dieu ? » Et une autre voix, tout aussi faible, répondit : « Il est sous tes yeux. C’est lui qui est en train de mourir devant toi et pour toi. »

    Maurice Schuman, Réponse au card. Albert Decourtray pour sa réception à l’Académie Française, 10 mars 1994.

  • Prier avec saint Thomas

    La sérénité du style, en apparence impersonnel, la démarche paisible de la raison donnant à chaque mot son sens le plus proche de l’intuition intellectuelle dont il est né, et par là même la plénitude de sa saveur, une puissance spirituelle quasi angélique, qui permet à saint Thomas de faire tenir dans les propositions les plus brèves des vérités sans nombre s’enchaînant les unes aux autres selon la hiérarchie elle-même des êtres réels, - tout m’était lumière dans ce que je lisais et c’est avec d’incessantes actions de grâce que je continuai ma lecture. […] Prier, comprendre, m’était une seule et même chose, l’un donnait soif de l’autre, et je me sentais sans cesse et jamais rassasiée.

    R. Maritain, Les grandes amitiés, Paris, D.D.B., 1949, p. 242-243.

  • Silence

    Le silence n’est pas un « vide », mais cette attitude générale d’intériorité qui permet de préserver dans notre cœur une « cellule intérieure » (selon l’expression de sainte Catherine de Sienne) où nous sommes en présence de Dieu et conversons avec lui. Le silence est le contraire de la dispersion de l’âme au-dehors, de la curiosité, du bavardage, etc. Il est cette capacité de revenir comme naturellement au-dedans de nous-mêmes, aimantés par la présence de Dieu qui nous habite.

    Jacques Philippe, À l’école du Saint-Esprit, Nouan-le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, 7e éd., 1995, p. 43-44.

  • Action de grâces après la communion

    La nature même du sacrement demande que le chrétien qui le reçoit en retire d’abondants fruits de sainteté. Assurément, la réunion publique de la communauté est congédiée, mais il faut que chacun, uni au Christ, n’interrompe pas dans sa propre âme le cantique de louanges " rendant grâces toujours et pour toutes choses à Dieu, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ " (Ep V, 20). La liturgie du sacrifice eucharistique nous y exhorte quand elle nous fait prier en ces termes : " Accordez-nous de demeurer toujours en action de grâces… (Missale Rom., Postcommunio Dominicæ infra Oct. Ascens.) et de ne cesser jamais de vous louer (Ibidem, Postcommunio Dominicæ I post Pentec.) " . C’est pourquoi, s’il n’y a aucun moment auquel il ne faille rendre grâces à Dieu, et s’il ne faut jamais cesser de le louer, qui oserait accuser ou blâmer l’Église de conseiller à ses prêtres (C.I.C. [de 1917], can. 810) et aux fidèles de s’entretenir au moins quelque temps avec le divin Rédempteur après la sainte communion, et d’avoir introduit dans les livres liturgiques des prières de circonstance, enrichies d’indulgences, par lesquelles les ministres sacrés, soit avant d’exercer les fonctions liturgiques et de se nourrir de l’Eucharistie, se préparent convenablement soit, après avoir achevé la sainte messe, expriment à Dieu leur reconnaissance ? La sainte liturgie, loin d’étouffer les sentiments intimes de chaque chrétien, les ranime et les stimule plutôt, pour qu’ils prennent la ressemblance du Christ et soient par lui orientés vers le Père céleste ; c’est pourquoi elle enseigne et invite à rendre à Dieu les actions de grâces que lui doit quiconque a reçu sa nourriture à la sainte table. Le divin Rédempteur, en effet, aime à entendre nos prières, à nous parler à cœur ouvert et à nous offrir un refuge dans son cœur brûlant.

    Pie XII, encyclique Mediator Dei, 20 novembre 1947.

  • Humilité de st Thomas d'Aquin

    Voilà un Saint qui réunit en sa personne tout ce qui excite l’estime et l’admiration, les dons de la nature, ceux de la grâce, les talents acquis ; cependant loin d’exiger des égards et des attentions, s’il pouvait se blesser de quelque chose, ce serait de ce qu’il ne peut vivre oublié et confondu dans la foule de ses frères. Voilà, Chrétiens, voilà le vrai caractère des Saints ; l’humilité, cette vertu que Jésus-Christ nous a tant recommandée, parce que c’est par elle que nous pouvons lui être rendus conformes ; l’humilité, parce que toute seule elle suffit, et que sans celle-là toutes les autres ne sont rien : mais hélas ! c’est de toutes les vertus la plus rare, quoiqu’il semble qu’elle dût nous être si naturelle. Car enfin, mes Frères, si nous nous connaissions tels que nous somme ; si nous ne nous attribuions que ce qui est véritablement à nous ; en un mot, si nous nous rendions la justice que nous méritons, quel fondement trouverions-nous à notre orgueil ?

    Massillon, Panégyriques, Sermon pour le jour de st Thomas d’Aquin, Paris, Les Frères Estienne et Delalin, 1776, p. 395.

  • Le silence

    Le silence n’est pas un « vide », mais cette attitude générale d’intériorité qui permet de préserver dans notre cœur une « cellule intérieure » (selon l’expression de sainte Catherine de Sienne) où nous sommes / en présence de Dieu et conversons avec lui. Le silence est le contraire de la dispersion de l’âme au-dehors, de la curiosité, du bavardage, etc. Il est cette capacité de revenir comme naturellement au-dedans de nous-mêmes, aimantés par la présence de Dieu qui nous habite.

    Jacques Philippe, À l’école du Saint-Esprit, Nouan-le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, 7e éd., 1995, p. 43-44.