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Jésus dans l'enseignement de st Josémaria

LA PRÉSENCE DU CHRIST DANS LE MESSAGE DE
SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA,
FONDATEUR DE L’OPUS DEI


Toute la pensée du fondateur de l’Opus Dei étant christocentrique, il est particulièrement ardu de résumer en quelques pages son enseignement sur le Christ. De fait, « sa personnalité humaine et sacerdotale, son activité ecclésiale, son action de fondation et sa pensée se sont forgées depuis sa jeunesse dans la profondeur de l’identification surnaturelle avec le Fils de Dieu sur la Croix et dans sa glorification, dans son existence quotidienne et dans l’événement pascal, dans son mystère sacerdotal de donation et de service de l’Église et de tous les hommes » (A. ARANDA, « Il cristiano « alter Christus, ipse Christus », Santità e mondo. Atti del Convegno teologico di studio sugli insegnamenti del beato Josemaría Escrivá (Roma, 12-14 ottobre 1993), Cité du Vatican, 1994, p. 103). C’est pourquoi nous ne pourrons brosser ici que quelques coups de pinceau, en espérant qu’ils suffiront quand même à permettre d’apercevoir ou d’entrapercevoir la profondeur de la pensée de quelqu’un qui se sentait « fasciné par le Christ », comme le pape Jean Paul II l’a relevé dans l’homélie de la messe de béatification, place Saint-Pierre, le 17 mai 1992. Une fascination qui amenait le bienheureux à insérer fréquemment dans ses écrits les initiales « RChV », pour regnare Christum volumus, « nous voulons que le Christ règne », en nous et dans le monde. Nous ferons une large place aux citations textuelles des écrits du bienheureux Josémaria, car elles sont plus parlantes que toute glose. Ces textes s’adressent au chrétien qui cherche à être cohérent avec sa foi. Ils tracent un itinéraire de vie, qui n’est nullement hors de portée, mais qui ne saurait être parcouru en un clin d’œil. C’est l’affaire de toute notre vie. Par conséquent, nous sommes invités à regarder le Christ comme un miroir, qui nous montre ce qu’il attend que nous devenions : sa « reproduction » la plus fidèle possible, car, ne l’oublions pas, l’homme a été créé à l’image de Dieu (Genèse 1, 27).

Le chrétien est appelé à être alter Christus, ipse Christus, « un autre Christ, le Christ lui-même ». Moyennant le baptême, le fidèle est incorporé au Christ dans l’Esprit Saint ; il participe au don et à la mission de l’unique Christ Seigneur ; il est revêtu du sacerdoce commun de tous les fidèles qui, comme le concile Vatican II l’a souligné, se distingue d’avec le sacerdoce ministériel d’une « différence non seulement de degré mais essentielle » (Lumen gentium, n° 10). Cette identification progressive, fruit de la grâce et de la réponse généreuse dans la lutte ascétique quotidienne, conduit à ce que le bienheureux Josémaria a appelé la « divinisation ». L’on sait que les orientaux parlent de préférence de « déification ». Mais le concept est le même. Il s’agit de suivre saint Paul, qui affirme : « Je suis crucifié avec le Christ ; ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 19-20). L’initiative part de Dieu : « C’est notre Seigneur Jésus-Christ qui le veut : il faut le suivre de près. Il n’y a pas d’autre chemin. Telle est l’œuvre du Saint-Esprit dans chaque âme et dans la tienne : sois docile, n’oppose pas d’obstacles à Dieu, jusqu’à ce qu’il fasse un crucifix de ta pauvre chair » (Sillon, n° 978). Parvenir à être un crucifix demande de combattre le péché et de rejeter avec énergie et décision tout ce qui pourrait nous écarter de Dieu, et du chemin de notre vie, dont l’aboutissement doit être la sainteté. C’est une lutte sans cesse recommencée, et toujours menée avec l’aide de la grâce de Dieu, qui ne saurait jamais manquer. Nous disposons des mêmes moyens spirituels que les premiers chrétiens, et Jésus, « premier-né parmi beaucoup de frères » (Romains 8, 29), intercède constamment auprès du Père. Mais nous devons y mettre du nôtre. « Mon enfant : où est le Christ que les âmes cherchent en toi ? Dans ton orgueil ? Dans tes désirs de t’imposer aux autres ? Dans ces mesquineries de caractère que tu ne veux pas vaincre en toi ? Dans cet entêtement… ? Le Christ se trouve-t-il là ? — Non et non ! — D’accord : il faut avoir une personnalité, mais la tienne doit tendre à s’identifier à celle du Christ » (Forge, n° 468). Le chrétien doit donc crucifier ses passions s’il veut parcourir l’itinéraire de la sainteté, qui se résume ainsi : « Cherche le Christ, trouve le Christ, aime le Christ » (Chemin, n° 382), il est indispensable qu’il tâche de revivre le Sacrifice du Christ, de transformer sa journée en un sacrifice permanent, uni à celui du Christ sur la Croix et à l’autel, « en une messe qui dure vingt-quatre heures », de faire de la sainte messe « le centre et la racine de sa vie intérieure », expression qui se retrouvera dans l’enseignement du concile Vatican II. « Pour accompagner le Christ dans sa Gloire, lors de sa victoire définitive, il est nécessaire de participer à son holocauste et de nous identifier à lui, lui qui est mort sur le Calvaire » (Forge, n° 1022).

(à suivre…)


Dominique LE TOURNEAU

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