L'ineffable Providence de Dieu proposa à l'homme deux fins : la béatitude de cette vie qui consiste dans l'exercice de sa vertu propre et qui est représentée par le paradis terrestre ; et la béatitude éternelle qui consiste à jour de la vue de Dieu, ce à quoi la vertu humaine ne peut s'élever si elle n'est pas aidée par la lumière divine, et qui est représentée par le paradis céleste. À ces deux béatitudes, comme à des fins diverses, il faut arriver par de moyens différents. Car à la première nous arrivons par les enseignements philosophiques, pourvu que nous les suivions en agissant suivant les vertus morales et intellectuelles. À la seconde par les enseignements spirituels qui dépassent la raison humaine, pourvu que nous les suivions en agissant suivant les vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité.
Dante, Monarchia3, 16.