La libération et le salut qu’apporte le Royaume de Dieu atteignent la personne humaine dans ses aspects physiques et spirituels. Deux gestes caractérisent la mission de Jésus : guérir et pardonner. Ses nombreuses guérisons montrent sa grande compassion en face de la misère humaine; mais elles signifient aussi qu’il n’y aura plus, dans le Royaume, ni maladies ni souffrances et que, dès le début, la mission tend à libérer les personnes de leurs maux. Dans la perspective de Jésus, les guérisons sont également signes du salut spirituel, c`est-à-dire de la libération du péché. En accomplissant des gestes de guérison, Jésus invite à la foi, à la conversion et au désir du pardon (cf. Luc 5, 24). Quand est reçu le don de la foi, la guérison pousse à aller plus loin : elle introduit dans le salut (cf. Luc 18, 42-43). Les gestes de libération de la possession du démon, mal suprême et symbole du péché et de la rébellion contre Dieu, sont des signes que « le Royaume de Dieu est arrivé jusqu’à vous » (Matthieu 12, 28).
Jean-Paul II, encyclique Redemptoris missio, 7 décembre 1990, n° 15.
On ne saurait tolérer qu'un particulier touche de sa propre autorité aux formules dont le Concile de Trente s'est servi pour proposer à la foi le mystère eucharistique. C'est que ces formules, comme les autres que l'Église adopte pour l'énoncé des dogmes de foi, expriment des concepts qui ne sont pas liés à une certaine forme de culture, ni à une phase déterminée du progrès scientifique, ni à telle ou telle école théologique ; elles reprennent ce que l'esprit humain emprunte à la réalité par l'expérience universelle et nécessaire; et en même temps ces formules sont intelligibles pour les hommes de tous les temps et de tous les lieux.
Déjà dans l'Ancien Testament, nous remarquons une tendance qui cherche à dépasser l'idée selon laquelle la souffrance n'a de sens que comme punition du péché, car on souligne en même temps là valeur éducative de cette peine qu'est la souffrance. Ainsi donc, dans les souffrances infligées par Dieu au Peuple élu est contenue une invitation de sa miséricorde, qui châtie pour amener à la conversion : « Ces persécutions ont eu lieu non pour la ruine mais pour la correction de notre peuple » (2 Maccabées 6, 12).
Qui sème le vent récolte la tempête
deux lumières de la terre et du ciel, les deux plus grands sujets de bénédiction et de véneration, que le ciel et la terre contiendront jamais.
Salomon a demandé à Dieu de lui envoyer la Sagesse, c'est-à-dire le Saint-Esprit (Sagesse 9, 1-2.4.9-10) :
Le Règne que Jésus inaugure est le Règne de Dieu. Jésus lui-même révèle qui est ce Dieu qu’il désigne par le terme familier de « Abba », Père (Marc 14, 36). Dieu, révélé surtout dans les paraboles (cf. Luc 15, 3-32 : Matthieu 20, 1-16), est sensible aux besoins et aux souffrances de tout homme : il est un Père plein d’amour et de compassion qui pardonne et accorde gratuitement les grâces demandées.
Le pape Benoît XVI montre, dans une formule qui fait mouche, que notre humanité a besoin de Dieu même si bien des hommes refusent de l'admettre : « D’une certaine façon, l’humanité attend Dieu, elle attend qu’il se fasse proche. Mais quand arrive le moment, il n’y a pas de place pour lui. Elle est si occupée d’elle-même, elle a besoin de tout l’espace et de tout le temps de manière si exigeante pour ses propres affaires qu’il ne reste rien pour l’autre – pour le prochain, pour le pauvre, pour Dieu. Et plus les hommes deviennent riches, plus ils remplissent tout d’eux-mêmes. Et moins l’autre peut y entrer. »
De l’introduction à la prière sacerdotale de