Maison heureuse d'avoir alors Jésus et sa Mère, et Jésus en sa mère ; d'avoir seule les
deux lumières de la terre et du ciel, les deux plus grands sujets de bénédiction et de véneration, que le ciel et la terre contiendront jamais.
Aussi s'écrie Élisabeth : Tu es bénie entre les femmes et béni le fruit de ton sein (Luc 1, 42).
Ce n'est que bénédiction en la bouche d'Élisabeth ; et aussi ce n'est que grâce et bénédiction au cœur, à l'enfant et à la maison d'Élisabeth.
Si nous prenons garde au texte de l'Écriture, c'est de l'enfant que vient la lumière à Élisabeth, et ce n'est pas d'Élisabeth qu'elle arrive à son enfant ; comme c'est du Fils de Dieu que la bénédiction vient à la Vierge, et non pas de la Vierge au Fils de Dieu.
Card. de Bérulle, « Vie de Jésus », Les Mystères de Marie, Paris, Grasset, 1961, p. 226.

Jésus est en la Vierge ; il est en elle comme en son repos, comme en son paradis, comme en son ciel empyrée, comme en son temple, comme en sa Mère. En cet état-là, et en ce temps-là, la Vierge est un sanctuaire où il y a plus de merveilles qu'il n'y en avait pour lors au ciel : un Homme-Dieu, un Verbe-Enfant, un Enfant-Dieu, un corps souffrant joint à une âme glorieuse, une vie humainement divine et divinement humainne ; un esprit régissant tous les corps et tous les esprist de l'univers, un ordre singulier, ordre de l'union hypostatique, ordre éminent sur tous les ordres de nature, de grâce et de gloire.