La naissance de Jésus signifie, comme le rapporte l'Écriture, l’inauguration de la plénitude des temps (cf. Galates 4,4)le moment choisi par Dieu pour manifester pleinement son amour pour les hommes, en nous livrant son propre Fils. Cette volonté divine s’accomplit au milieu des circonstances les plus normales et les plus courantes: une femme qui enfante, une famille, une maison. La toute-puissance divine, la splendeur de Dieu passent par l’humain et s’unissent à l’humain. Depuis lors, nous autres chrétiens, nous savons qu’avec la grâce de Dieu nous pouvons et nous devons sanctifier toutes les réalités nobles de notre vie. Il n’y a pas de situation terrestre, aussi petite et aussi banale qu’elle paraisse, qui ne puisse être une occasion de rencontrer le Christ, qui ne puisse être une étape dans notre cheminement vers le Royaume des cieux.
Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 22



La conversion est un moment-clé dans la ie de chaque homme - dans la vie religieuse et morale. Elle a un caractère multiple et se réalise dans les différentes périodes de la vie. Nous parlons de conversion quand se réalise un renversement fondamental qui décide du changement de direction de la vie et de la conduite. Mais il y existe aussi des conversions quotidiennes, extérieurement quasi imperceptibles : elles concernent des questions minuscules en apparence, mais cependant importantes pour le développement de l'âme humaine. On parle aussi de conversion première, deuxième et, parfois également, de troisième. La première consiste à s'éloigner des péchés graves qui encombrent la vie surnaturelle ; les conversions successives ont trait aux étapes ultérieures sur la voie de l'éloignement du mal, sur celle qui rapproche de Dieu (...). La conversion est étroitement et organiquement liée à la miséricorde divine.
Il y a tout un ordre temporel, qui n'est pas l'ordre éternel. Et cet ordre ne concerne pas l'Église, qui n'est pas chargée d'en promouvoir la construction. S'ensuit-il qu'elle n'ait rien à dire à son sujet ? La conclusion serait trop hâtive. L'Église régit directement le chrétien. Mais le chrétien reste un homme. C'est le même être qui mène à la fois une vie surnaturelle et une vie humaine et, si l'on peut dire, avec les mêmes instruments. C'est le même vouloir qui aime Dieu et se propose des buts humains. Il est impossible de mener en compte double, sans rapport, une vie chrétienne et une vie humaine.
'est de n'être en guerre ni avec Dieu ni avec la nature. » (...) Les deux paix que prêche Pascal sont du reste inséparables. Celui qui n'est pas en paix avec la nature ne peut pas être pleinement en paix avec Dieu, car Dieu est l'auteur de la nature et la nature en nous porte la grâce. Et, réciproquement, celui qui est en guerre avec Dieu ne peut pas être en paix avec la nature, car la nature n'est pas une réalité isolée et autonome, mais une urne tendue vers les eaux divines, une imploration de la grâce. La grâce a besoin de la nature, et la nature a besoin de la grâce. Les opposer, c'est pour ainsi dire introduire un déchirement en Dieu même : l'image de Dieu qu'est la nature et la réalité de Dieu qu'est la grâce sont faites pour s'unir au sein du même amour. (...) Le vrai conflit n'est pas entre la vie et l'esprit ; il est entre le oui et le non, la communion et l'isolement ; Dieu et l'idole. Et le dénouement du conflit ne consiste pas à choisir entre l'esprit et la vie qui ne sont que des parties de l'homme, mais à opter pour l'amour qui est le tout de l'homme. Dans cet amour, la vie et l'esprit, la grâce et la nature se rejoignent pour l'éternité.