(La mort du Christ) n'aura ni le caractère ni les conséquences qu'ils prévoient. Elle ne sera pas la défaite qu'ils comptent lui infliger ; elle ne mettra pas fin à son action sur les âmes ; elle sera un acte voulu par lui, posé par lui, complètement sien, indépendant d'eux, et qui établira son influence et son règne en ce monde. Elle sera le lien qui unira en lui son Père aux âmes ; elle sera l'acte d'amour, le ciment spirituel qui liera tout l'ensemble créé à son Créateur, qui le constituera bergerie et berger et porte de la bergerie. Elle sera la victoire définitive et complète sur les voleurs de nuit et les loups ravisseurs, et la mise à l'écart des mercenaires incapables de ce don de soi.
Dom Augustin Guillerand (chartreux), Maître, où demeurez-vous ? Lecture de l'Évangile selon St-Jean par un contemplatif, 1997, p. 183.
soleil et la lune ? Que vaut l'armée des anges ? Pour ma part, j'ai soif du Créateur de toutes choses ; j'ai faim de lui ; j'ai soif de lui.

Un monde chrétien qui ne comprendrait plus le sens de la vie contemplative serait mutilé de la moitié de lui-même. La prière personnelle est essentielle à la vie chrétienne.
Il y a tout un ordre temporel, qui n'est pas l'ordre éternel. Et cet ordre ne concerne pas l'Église, qui n'est pas chargée d'en promouvoir la construction. S'ensuit-il qu'elle n'ait rien à dire à son sujet ? La conclusion serait trop hâtive. L'Église régit directement le chrétien. Mais le chrétien reste un homme. C'est le même être qui mène à la fois une vie surnaturelle et une vie humaine et, si l'on peut dire, avec les mêmes instruments. C'est le même vouloir qui aime Dieu et se propose des buts humains. Il est impossible de mener en compte double, sans rapport, une vie chrétienne et une vie humaine.
Un jour, un jour viendra que, dans ta majesté,