« Je demande la charité pour l'amour de Dieu », avait-il (Grignion de Montfort) dit à Madame l'Abesse de Fontevraud, lui donnant pour toute réponse à ses questions : « Madame, à quoi bon me demander mon nom ? Ce n'est pas pour moi, mais pour l'amour de Dieu que je vus demande la charité », mais elle le renvoya. Montfort, qui passait pour visiter sa sœur Sybille, fit cette réflexion à la portière : « Si Madame me connaissait, elle ne me refuserait pas la charité. » Cei fut rapporté au couvent et sa sœur le reconnut. Quoiqu'il fut rappelé, Montfort se contenta de répondre, malgré les excuses et les supplications : « Madame l'Abbesse n'a pas voulu me faire la charité pour l'amour de Dieu ; maintenant elle me l'offre pour l'amour de moi ; je la remercie. »
J. B. Blain, Abrégé de la vie de Louis-Marie Grignion de Montfort, Rome, 1973, p. 140-141.


l’Amour de Dieu. Et cela parce que, comme je vous l’ai expliqué en d’autres occasions, la religion est la plus grande révolte de l’homme qui ne tolère pas de vivre comme une bête, qui ne se résigne pas, qui ne s’apaise pas tant qu’elle ne fréquente pas et ne connaît pas son Créateur. Je vous veux rebelles, libres de tout lien, car je vous veux — le Christ nous veut — enfants de Dieu. Esclavage ou filiation divine : voilà le dilemme de notre vie. Ou enfants de Dieu ou esclaves de l’orgueil, de la sensualité, de cet égoïsme angoissé dans lequel tant d’âmes semblent se débattre.
