Il pouvait descendre de la Croix, celui qui a pu ressusciter du sépulcre ; mais il nous a enseigné à supporter les insulteurs, il nous a enseigné à être patients en face des paroles des hommes, à boire maintenant le calice d'amertume et à recevoir ensuite le salut éternel. Bois, toi qui es malade, le calice amer pour devenir en bonne santé... ; ne sois pas agité par la crainte puisque, pour que tu ne t'agites pas de crainte, le Médecin a bu le premier : le Seigneur a bu le premier l'amertume de la Passion. Il a bu, celui qui n'avait pas de péché, celui qui n'avait rien en lui à devoir être guéri. Bois jusqu'à ce que passe l'amertume de ce siècle et qu'arrive le siècle où il n'y aura aucun scandale, aucune colère, aucune fièvre, aucune tromperie, aucune inimitié, aucune vieillesse, aucune mort, aucune dispute. Peine ici-bas pour venir à la fin ; peine de peut que, si tu ne veux pas peiner ici-bas, tu n'arrives à la fin de la vie, mais que tu n'arrives jamais à la fin des peines.
Saint Augustin, En. In Ps. 48, 1, 11.