Cantiques à la Vierge Marie (9)
Les ténèbres bientôt vont recouvrir la terre.
À ce même moment s’ouvriront les enfers.
Les sectateurs du Mal se croient victorieux
Tandis que les premiers élus entrent aux cieux.
Marie assiste à la double situation.
Dont l'une est due à sa participation
À la Rédemption, fruit de la Passion
Et comme Mère, à sa tendre compassion.
Aucun cœur ne pouvait tant souffrir sans mourir
Parce que lui seul sait nous aimer sans restriction.
Il persiste à vibrer en déréliction.
Voyant son Fils vainqueur, elle arrive à sourire.
Mater Dolorosa stabat. Vierge dolente,
La tête appuyée sur la Croix sanguinolente,
Elle n’a cure de l’affluence insolente,
C’est l’ultime secours, à tout jamais aimante.
« Mère, voici ton fils. » — Ô parole poignante
Qui perce votre cœur : c’est le glaive prédit !
Siméon vous en fit une tâche astreignante.
Empli de l’Esprit, il formula cet édit.
« Voici ta Mère. » Mot à résonance étrange.
Jésus y a mis une inflexion unique.
Le verdict rendu par Pilate, bien qu'inique,
Dans le giron de la Genitrixil nous range.
Cantique à la Vierge Marie (3)
Tout ce que le Fils de Dieu a fait et enseigné pour la réconciliation du monde, nous ne le connaissons pas seulement par l'histoire du passé, mais encore nous en éprouvons l'efficacité par ses œuvres présentes. C'est lui qui, né d'une mère vierge par l'action du Saint-Esprit, rend féconde l'Église très pure, en vertu de cet Esprit.
À présent, nous avons redécouvert que cet aspect central que nous donné le Seigneur en pouvant célébrer son sacrifice et entrer ainsi en communion sacramentelle, presque corporelle, avec Lui, perd de sa profondeur et également de sa richesse humaine s'il manque l'Adoration, comme acte découlant de la communion reçue : l'adoration consiste à entrer, au plus profond de notre cœur, en communion avec le Seigneur, qui est présent de façon corporelle dans l'Eucharistie. Dans l'Ostensoir, il se donne toujours entre nos mains, et nous invite à nous unir à sa Présence, à son Corps ressuscité.