Face adorable et d'azur éclairée,
que te voilà, hélas ! défigurée,
blème des yeux, toute de sang pourprée !
Est-ce donc vous ?...
Arnould Gréban (1410-1471).
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Face adorable et d'azur éclairée,
que te voilà, hélas ! défigurée,
blème des yeux, toute de sang pourprée !
Est-ce donc vous ?...
Arnould Gréban (1410-1471).
Cantiques à la Vierge Marie (9)
Les ténèbres bientôt vont recouvrir la terre.
À ce même moment s’ouvriront les enfers.
Les sectateurs du Mal se croient victorieux
Tandis que les premiers élus entrent aux cieux.
Marie assiste à la double situation.
Dont l'une est due à sa participation
À la Rédemption, fruit de la Passion
Et comme Mère, à sa tendre compassion.
Aucun cœur ne pouvait tant souffrir sans mourir
Parce que lui seul sait nous aimer sans restriction.
Il persiste à vibrer en déréliction.
Voyant son Fils vainqueur, elle arrive à sourire.
Mater Dolorosa stabat. Vierge dolente,
La tête appuyée sur la Croix sanguinolente,
Elle n’a cure de l’affluence insolente,
C’est l’ultime secours, à tout jamais aimante.
« Mère, voici ton fils. » — Ô parole poignante
Qui perce votre cœur : c’est le glaive prédit !
Siméon vous en fit une tâche astreignante.
Empli de l’Esprit, il formula cet édit.
« Voici ta Mère. » Mot à résonance étrange.
Jésus y a mis une inflexion unique.
Le verdict rendu par Pilate, bien qu'inique,
Dans le giron de la Genitrixil nous range.