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Religion - Page 24

  • Vie de foi

    « Nous ne pouvons accepter que le sel devienne insipide et que la lumière soit tenue cachée (cf. Matthieu 5, 13-16). Comme la Samaritaine, l’homme d’aujourd’hui peut aussi sentir de nouveau le besoin de se rendre au puits pour écouter Jésus qui invite à croire en lui et à puiser à sa source, jaillissante d’eau vive (cf. Jean 4, 14). Nous devons retrouver le goût de nous nourrir de la Parole de Dieu, transmise par l’Église de façon fidèle, et du Pain de la vie, offerts en soutien de tous ceux qui sont ses disciples (cf. Jean 6, 51). L’enseignement de Jésus, en effet, résonne encore de nos jours avec la même force : « Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle » (Jean 6, 27). L’interrogation posée par tous ceux qui l’écoutaient est la même aussi pour nous aujourd’hui : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » (Jean 6, 28). Nous connaissons la réponse de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qui l’a envoyé » (Jean 6, 29). Croire en Jésus Christ est donc le chemin pour pouvoir atteindre de façon définitive le salut.

    Benoît XVI, lettre apostolique La Porte de la foi, n° 3

  • La fausse humilité

    Il peut très bien arriver que ce sentiment si profond de votre misère soit parfois un acte d’humilité, une vertu véritable ; mais parfois aussi ce peut être une très grave tentation. (…) L’humilité, si grande qu’elle soit, n’inquiète pas, ne trouble pas, n’agite pas l’âme, mais elle est accompagnée de paix, de joie et de repos. (…) Elle ne trouble ni n’étreint l’âme d’aucune angoisse ; elle la dilate, au contraire, et la rend plus apte au service de Dieu. Il n’en est pas ainsi de l’autre peine. Elle trouble tout, elle agite tout ; elle bouleverse complètement l’âme ; elle est remplie d’amertume.

    Sainte Thérèse d’Avila, Le Chemin de la perfection 41.

  • L'amour de Dieu

    Nous avons deux principaux exercices de notre amour envers Dieu, l’un effectif et l’autre affectif. Par celui-là, nous affectionnons Dieu et ce qu’il affectionne ; par celui-ci, nous servons Dieu et faisons ce qu’il nous ordonne.


    Saint François de Sales, Traité de l’Amour de Dieu, l. 6, chap. 1

  • La force de l'humilité

    Si tu comptes sur tes mérites, regarde tes péchés, écoute la sentence portée contre l’homme prévaricateur : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Genèse 3, 19). Car cette sentence a été suivie d’une menace : « Du jour où vous toucherez à ce fruit, vous mourrez. » En fait de mérite, tu n’as que celui de tes péchés ; et, à ce titre, que peut attendre autre chose que le châtiment ? Oublie donc tes mérites, pour n’avoir pas à trembler ; ou plutôt rappelle-toi tes mérites pour empêcher l’orgueil de faire obstacle à la miséricorde et que notre recommandation auprès de Dieu, frères, soit nos œuvres de miséricorde.


    Saint Augustin, Sermon 259, 3

  • Le bon désir de Dieu

    En façonnant l’homme, le Seigneur avait mis en lui, outre une connaissance générale de l’univers, le désir de Dieu. Dès que le démon découvrit cet ardent désir, il dit à l’homme : « Vous deviendrez comme des dieux (Genèse 3, 5). Maintenant vous n’êtes que des hommes et vous ne pouvez être toujours avec Dieu ; mais si vous devenez comme des dieux, vous serez toujours avec lui. » (…) Adam avait désiré devenir Dieu ; il avait désiré une chose impossible. Le Christ a comblé ce désir. « Tu as voulu devenir, dit-il, ce que tu ne pouvais être ; mais moi, je désire devenir homme, et je le puis. Dieu fait tout le contraire de ce que tu as fait en te laissant séduire. Tu as désiré ce qui était au-dessus de toi ; je prends, moi, ce qui est-dessous de moi. Tu as désiré être l’égal de Dieu ; je veux, moi, devenir l’égal de l’homme. (…) Tu as  désiré devenir Dieu : ce n’est pas pour cela que je me suis irrité, car je veux que tu désires être l’égal de Dieu. Ce qui m’a irrité, c’est que tu aies voulu t’emparer de cette dignité en dehors des desseins de ton Seigneur. Tu as désiré devenir Dieu et tu ne l’as pu. Moi, je me fais homme, pour rendre possible ce qui t’était impossible.

    Sévérien de Gabala, Sixième homélie sur la création du monde 5-5.

  • Le poids de la Parole de Dieu

    Nous ne nous laissons pas persuader par des paroles creuses, ni entraîner par des caprices du cœur, ni fasciner par de beaux discours. Mais nous acquiesçons aux paroles proférées par la puissance divine.

    Ce sont des ordres que Dieu donnait au Verbe, et le Verbe les prononçait par l’intermédiaire des prophètes pour détourner l’homme de la désobéissance. Il ne le réduisait pas en esclavage par la contrainte, mais il l’appelait à choisir volontairement la liberté.

    Ce Verbe, Dieu l’envoya dans les derniers temps, mais non pour que sa parole soit transmise par un prophète ; car il ne voulait pas que le Verbe se fît seulement soupçonner à travers une prédication obscure. Il l’a envoyé se manifester en personne aux yeux des hommes, pour que le monde, en le voyant, soit sauvé.

    Saint Hippolyte, Réfutation de toutes les hérésies 10, 33.

  • Nativité

    Cieux, prêtez l'oreille ! Terre, écoute avec attention ! Que toute créature, que l'homme surtout soit transporté d'admiration et éclate en louanges : « Jésus Christ, le Fils de Dieu, naît à Bethléem de Juda »... Quelle plus douce nouvelle pourrait-on annoncer à la terre ?... A-t-on jamais rien entendu de pareil, le monde a-t-il jamais rien appris de semblable ?

    Saint Bernard (+1153)Premier sermon pour la Vigile de Noël.

  • L'amour de Dieu

    « On acquerrait de grands mérites auprès de Dieu, si on faisait pour gagner son amitié la moitié de ce que l’on fait pour obtenir celle du monde. L’amitié du monde est très funeste à ceux qui la recherchent, parce qu’elle leur fait perdre celle de Dieu, qui est bien plus précieuse. L’amitié de Dieu a pour prix le royaume du ciel, d’après Romains 5 : « La grâce de Dieu est la vie éternelle », et au 52e psaume : « Ceux qui plaisent aux hommes ont été confondus, parce que Dieu les a méprisés ». Et dans Galates 5 : « Si je plaisais aux hommes, je ne serais pas le serviteur de Dieu. » Saint Jacques 4 : « Adultères, vous ne savez pas que l’amitié de ce monde est ennemie de Dieu ? Or quiconque veut être l’ami de ce siècle, devient l’ennemi de Dieu » (saint Thomas d’Aquin, In libro eruditionis principum, l. 1, cap. 11, Paris, Viviès, 1857, p. 214-215).

  • Noël, fête chrétienne

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    C'est pourquoi célébrons la fête (Noël) non comme une sollennité profane, mais d'une manière divine ; non à la manière du monde, mais d'une manière au-dessus du monde ; non comme notre fête, mais comme celle de Celui qui est nôtre, ou plutôt comme celle de notre Maître, non comme celle de la maladie, mais comme celle de la guérison, non comme celle du modelage, mais comme celle du remodelage. Et comment cela se fera-t-il ? Gardons-nous d'orner de guirlandes les vestibules, de réunir les chœurs de danse, de décorer les rues, de régaler l'œil, de charmer l'oreille, d'offrir à l'odorat des parfums efféminés, de prostituer le goût, de flatter le toucher : ce sont les chemins ouverts sur le vice et les entrées du péché. (...) Mais cela laissons-le aux Grecs, laissons-le aux pompes et aux solennités helléniques. (...) Nous qui avons le Verbe pour objet d'adoration, si nous devons prendre quelques plaisirs, prenons-les dans la parole, dans la loi divine, dans les récits, surtout ceux qui nous valent la solennité présente ; ainsi nos plaisirs sont en rapport avec elle, et non pas étrangers à celui qui nous a appelés.

    Saint Grégoire de Nazianze, Discours 38 (pour la Théophanie).

     

  • Les anges

    Je les regardais non seulement comme les ministres employés par le Créateur dans les dispensations faites aux Juifs et aux Chrétiens, ainsi que nous le lisons clairement dans l’Ecriture, mais, en allant plus avant, comme les agents de l’économie du monde visible ainsi que l’Ecriture l’implique aussi. Je les considérais comme étant les causes réelles des mouvements, de la lumière, de la vie et des principes élémentairtes  de l’univers physique, qui offrent à nos sens leurs combinaisons et nous suggèrent alors la notion de cause et d’effet et ce que l’on appelle les lois de la nature. J’ai développé cette doctrine dans mon sermon pour la Saint-Michel, écrit en 1831. Je dis des anges : « Chaque souffle d’air, chaqur rayon de lumière et de chaleur, toutes les beautés de la nature sont pour ainsi dire les parures de leurs vêtements, l’ondulation des robes de ceux dont la face contemple l’Eternel. » Plus  loin, je pose la question : quelles seraient les pensées d’un homme qui « en examinant une fleur, une plante, un caillou ou un rayon de lumière, qu’il considère comme très inférieurs à lui dans l’échelle de l’existence, s’apercevait soudainement qu’il est présence d’un être puissant, caché sous les choses visibles qu’il examine et qui, tout en dissimulant sa main savante, leur donne leur beauté, leur grâce et leur perfection, car il est l’instrument de Dieu à cet effet ? Ou mieux encore, s’il découvrait que les objets qu’il analyse si avidement sont la robe et la parure de cet être ? » Je fais alors cette remarque : « Nous pouvons dire, dans la reconnaissance et l’humilité de nos cœurs, comme les trois enfants dans la fournaise : Ô vous tous, ouvrages du Seigneur !... bénissez le Seigneur, louez-le et glorifiez-le à jamais ! »

     

    J. Newman, Apologia pro vita sua.