L'attachement à Dieu est la cause de la béatitude des uns, comme celle de la misère des autres est leur séparation de Dieu. Il est évident par là que Dieu seul peut rendre heureux la créature raisonnable et intellectuelle. Conséquemment, bien que toute créature ne puisse pas être heureuse (car une bête, du bois, une pierre, ne le sauraient être), celle néanmoins qui le peut ne le peut pas par elle-même, attendu qu'elle a été créée de rien, mais par celui qui l'a créée. Elle est heureuse en effet par la possession de Celui dont la perte la rend malheureuse.
Saint AUGUSTIN, <em>La Cité de Dieu</em>, l. 12, c. 1.