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christianisme - Page 8

  • Action de grâces après la communion

    La nature même du sacrement demande que le chrétien qui le reçoit en retire d’abondants fruits de sainteté. Assurément, la réunion publique de la communauté est congédiée, mais il faut que chacun, uni au Christ, n’interrompe pas dans sa propre âme le cantique de louanges " rendant grâces toujours et pour toutes choses à Dieu, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ " (Ep V, 20). La liturgie du sacrifice eucharistique nous y exhorte quand elle nous fait prier en ces termes : " Accordez-nous de demeurer toujours en action de grâces… (Missale Rom., Postcommunio Dominicæ infra Oct. Ascens.) et de ne cesser jamais de vous louer (Ibidem, Postcommunio Dominicæ I post Pentec.) " . C’est pourquoi, s’il n’y a aucun moment auquel il ne faille rendre grâces à Dieu, et s’il ne faut jamais cesser de le louer, qui oserait accuser ou blâmer l’Église de conseiller à ses prêtres (C.I.C. [de 1917], can. 810) et aux fidèles de s’entretenir au moins quelque temps avec le divin Rédempteur après la sainte communion, et d’avoir introduit dans les livres liturgiques des prières de circonstance, enrichies d’indulgences, par lesquelles les ministres sacrés, soit avant d’exercer les fonctions liturgiques et de se nourrir de l’Eucharistie, se préparent convenablement soit, après avoir achevé la sainte messe, expriment à Dieu leur reconnaissance ? La sainte liturgie, loin d’étouffer les sentiments intimes de chaque chrétien, les ranime et les stimule plutôt, pour qu’ils prennent la ressemblance du Christ et soient par lui orientés vers le Père céleste ; c’est pourquoi elle enseigne et invite à rendre à Dieu les actions de grâces que lui doit quiconque a reçu sa nourriture à la sainte table. Le divin Rédempteur, en effet, aime à entendre nos prières, à nous parler à cœur ouvert et à nous offrir un refuge dans son cœur brûlant.

    Pie XII, encyclique Mediator Dei, 20 novembre 1947.

  • Humilité de st Thomas d'Aquin

    Voilà un Saint qui réunit en sa personne tout ce qui excite l’estime et l’admiration, les dons de la nature, ceux de la grâce, les talents acquis ; cependant loin d’exiger des égards et des attentions, s’il pouvait se blesser de quelque chose, ce serait de ce qu’il ne peut vivre oublié et confondu dans la foule de ses frères. Voilà, Chrétiens, voilà le vrai caractère des Saints ; l’humilité, cette vertu que Jésus-Christ nous a tant recommandée, parce que c’est par elle que nous pouvons lui être rendus conformes ; l’humilité, parce que toute seule elle suffit, et que sans celle-là toutes les autres ne sont rien : mais hélas ! c’est de toutes les vertus la plus rare, quoiqu’il semble qu’elle dût nous être si naturelle. Car enfin, mes Frères, si nous nous connaissions tels que nous somme ; si nous ne nous attribuions que ce qui est véritablement à nous ; en un mot, si nous nous rendions la justice que nous méritons, quel fondement trouverions-nous à notre orgueil ?

    Massillon, Panégyriques, Sermon pour le jour de st Thomas d’Aquin, Paris, Les Frères Estienne et Delalin, 1776, p. 395.

  • Le silence

    Le silence n’est pas un « vide », mais cette attitude générale d’intériorité qui permet de préserver dans notre cœur une « cellule intérieure » (selon l’expression de sainte Catherine de Sienne) où nous sommes / en présence de Dieu et conversons avec lui. Le silence est le contraire de la dispersion de l’âme au-dehors, de la curiosité, du bavardage, etc. Il est cette capacité de revenir comme naturellement au-dedans de nous-mêmes, aimantés par la présence de Dieu qui nous habite.

    Jacques Philippe, À l’école du Saint-Esprit, Nouan-le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, 7e éd., 1995, p. 43-44.

  • Action de grâces après la communion

    La nature même du sacrement demande que le chrétien qui le reçoit en retire d’abondants fruits de sainteté. Assurément, la réunion publique de la communauté est congédiée, mais il faut que chacun, uni au Christ, n’interrompe pas dans sa propre âme le cantique de louanges " rendant grâces toujours et pour toutes choses à Dieu, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ " (Ep V, 20). La liturgie du sacrifice eucharistique nous y exhorte quand elle nous fait prier en ces termes : " Accordez-nous de demeurer toujours en action de grâces… (Missale Rom., Postcommunio Dominicæ infra Oct. Ascens.) et de ne cesser jamais de vous louer (Ibidem, Postcommunio Dominicæ I post Pentec.) " . C’est pourquoi, s’il n’y a aucun moment auquel il ne faille rendre grâces à Dieu, et s’il ne faut jamais cesser de le louer, qui oserait accuser ou blâmer l’Église de conseiller à ses prêtres (C.I.C., can. 810 [de 1817]) et aux fidèles de s’entretenir au moins quelque temps avec le divin Rédempteur après la sainte communion, et d’avoir introduit dans les livres liturgiques des prières de circonstance, enrichies d’indulgences, par lesquelles les ministres sacrés, soit avant d’exercer les fonctions liturgiques et de se nourrir de l’Eucharistie, se préparent convenablement soit, après avoir achevé la sainte messe, expriment à Dieu leur reconnaissance ? La sainte liturgie, loin d’étouffer les sentiments intimes de chaque chrétien, les ranime et les stimule plutôt, pour qu’ils prennent la ressemblance du Christ et soient par lui orientés vers le Père céleste ; c’est pourquoi elle enseigne et invite à rendre à Dieu les actions de grâces que lui doit quiconque a reçu sa nourriture à la sainte table. Le divin Rédempteur, en effet, aime à entendre nos prières, à nous parler à cœur ouvert et à nous offrir un refuge dans son cœur brûlant.

    Pie XII, enc. Mediator Dei, 20 novembre 1947.

  • Purgatoire et ste Thérèse

    Je vous assure que s’il entre dans les desseins de Dieu de me mettre en Purgatoire je serai très contente. Je sais bien alors ce que je ferai : j’imiterai les trois Hébreux dans la fournaise et je me promènerai dans la mienne en chantant le Cantique de l’Amour.

    L’Esprit de sainte Thérèse de Lisieux, Lisieux, s.d., p. 54.

  • Prier en dormant...

    Dans les plus affreux combats que j’ai connus, le 23 septembre 1915, sous la ferme de Navarin, trois jours d’assaut ayant couché, au feu des mitrailleuses, plus de six mille hommes de la 14e Division, ses quatre colonels, je fouillais, la nuit tombée, les bois écrasés d’artillerie et pleins de cadavres. Mon ordonnance me suivait. Un étrange silence… Des corps inertes où je butte. Au loin une fusée plane… Lorsque, de l’obscurité devenue plus épaisse, monte, de je ne sais quelle direction, une sorte de chant très doux, léger, à peine murmuré, mais dont je ne perçois pas la phrase. Mon ordonnance s’est arrêté et me regarde. Des éclatements, puis de nouveau un silence ; et maintenant je perçois une mélodie liturgique : « Agnus Dei, qui tollis… » Cela venait de terre, tout près de nous. Nous nous agenouillâmes. Planant à peine sur les herbes labourées par les obus, je reconnus : « Et in terra pax… » Une voix très douce murmurait le Gloria de la Messe… Nous pûmes, enfin, suivant comme à la piste la mélodie, nous assurer d’où elle venait. Nous étant glissés sur les genoux, parmi les trous d’obus, les arbustes hachés et les corps inertes, nous ne pouvions plus douter. Le Sanctus avait suivi le Credo. À une lueur lointaine de fusée, nous vîmes enfin un jeune soldat étendu sur le dos, dormant ; c’était de ses lèvres que montait le chant. Évidemment, il rêvait ; j’étais très ému. Je regardais sous le casque cette figure très jeune, pâle, détendue, les yeux clos. Un petit paysan comtois, bien sûr, qui, dans l’enfer de Navarin, rêvait de son village ? Je soupçonnai du délire. Je tentai de le réveiller. Il ne répondit pas. Le Pater glissa sur ses lèvres détendues. Je fus pris de peur. Sans doute était-il blessé. J’appelai. Je le tirai doucement. Il ne répondit pas. Nulle trace de sang, nulle déchirure. Nous nous regardâmes, mon ordonnance et moi, ne pouvant expliquer ce sommeil étrange. Nous le prîmes alors doucement et nous le retournâmes sui lui-même. Il s’abandonna et, comme un enfant qui dort, laissa lourdement retomber la tête vers le sol : alors, à l’arrière du casque, je vis un petit trou noir : une balle dans la tête, ce petit agonisait en murmurant sa grand’messe d’enfant de chœur.

    P. Doncoeur, s.j., Retours en chrétienté, Paris, Grasset, 1933, p. 165-167.

  • Vertus morales et vie chrétienne

    La vie chrétienne a pour objectif immédiat de développer les vertus. Il est pour cela nécessaire d’apprendre à faire le bien (Isaïe 1, 17), de se décider à accomplir la Volonté de Dieu. Dès qu’elle est enracinée dans son âme, la vertu conduit, doucement mais continuellement, l’homme vers la perfection de la vie. Au début, elle l’y porte par des objectifs petits et accessibles ; mais plus elle progresse, plus elle lui fait apprécier la merveille qu’est le bien et plus elle le pousse à le réaliser avec une promptitude sans cesse accrue et avec joie. C’est pourquoi, « la perfection humaine ne consiste en rien d’autre qu’à connaître et à pratiquer la vertu » (Léon XIII, encyclique Saptientiæ christianæ, 10 janvier 1980). // Pour ce faire, l’homme compte toujours avec l’aide de Dieu. non seulement la grâce guérit et fortifie la nature, en permettant de cultiver les vertus naturelles, mais encore elle infuse les vertus surnaturelles, qui sont un cadeau divin : « Puisque sa divine puissance nous a accordé tous les dons qui regardent la vie et la piété, en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, et qui par elles nous a mis en possession de si grandes et si précieuses promesses, afin de vous rendre ainsi participants de la gloire divine, en vous soustrayant à la corruption de la convoitise qui règne dans le monde. À cause de cela même, apportez de votre côté tous vos soins pour unir à votre foi la vertu, à la vertu le discernement, au discernement la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité. Si ces vertus sont en vous et y abondent, elles ne vous laisseront ni oisifs ni stériles pour la connaissance de Notre Seigneur Jésus-Christ. Car celui à qui elles font défaut est un homme qui a la vue courte, un aveugle ; Il a oublié la façon dont il a été purifié de ses anciens péchés. C'est pourquoi, mes frères, appliquez-vous d'autant plus à assurer par vos bonnes œuvres votre vocation et votre élection; car, en agissant ainsi, vous ne ferez jamais de faux pas » (2 Pierre 1, 3-10)

  • Liberté

    [Dieu a jugé que les hommes] seraient de meilleurs serviteurs s’ils le servaient librement.

    Saint Augustin, De vera religione, 14, 27 ; PL, 43, 134.

  • Noël et la famille

    Noël est la fête des affections familiales ; auprès de l’Enfant Jésus venu comme frère, il est un retour à notre naissance même et, par un itinéraire intérieur, aux racines primordiales de notre existence, entourée des chères figures de nos parents, de nos familles et de nos compatriotes. C’est pourquoi Noël est une invitation à penser à notre naissance, dans le caractère concret des circonstances particulières à chacun.

    Saint Jean-Paul II, Discours au Sacré Collège, 22 décembre 1978, n° 1.

  • Noël et recherche de Dieu

    Le jour de Noël, nous lisons que les bergers de Bethléem, qui furent les premiers appelés à venir voir le nouveau-né dans la crèche, « y allèrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Luc 2, 6). // Arrêtons-nous sur le mot « trouvèrent » qui exprime la recherche. Les bergers de Bethléem, qui se reposaient avec leurs troupeaux, ne savaient pas, en effet, que le temps était arrivé où se réaliserait ce qui depuis des siècles était annoncé par les prophètes de leur peuple, et que cela aurait lieu cette nuit-même, tout près d’eux. Quand ils sont sortis du sommeil où ils étaient plongés, ils ne savaient ni ce qui était arrivé ni où cela était arrivé. S’ils sont parvenus à la grotte, c’est après une recherche. Mais en même temps, ils avaient été conduits. Comme nous le lisons, ils avaient été guidés par une voix et par une lumière. Et si nous remontons plus haut dans le passé, nous voyons qu’ils avaient été guidés par la tradition de leur peuple, par son attente. Nous savons qu’Israël avait obtenu la promesse du Messie.

    […] Ils ont cherché où il pouvait être, et finalement ils l’ont trouvé. Et en même temps, chez saint Luc, le mot « trouver » exprime la dimension intérieure de ce qui s’est passé chez ces simples bergers de Bethléem la nuit de noël. […] // Le mot « trouver » exprime une recherche. // L’homme est un être qui cherche. Toute son histoire le confirme. La vie de chacun de nous en témoigne aussi. […] Parmi tous les domaines où l’homme se révèle comme un être qui cherche, il en est un, plus profond, qui pénètre plus intimement dans l’humanité même de l’être humain et qui correspond le mieux au sens de toute la vie humaine.

    L’homme est l’être qui cherche Dieu.

    Saint Jean-Paul II, Audience générale, 27 décembre 1978.