Priez pour le pauvre petit grain de Sable, que le petit grain de sable soit toujours à sa place, c'est-à-dire sous les pieds de tous, que personne ne pense à lui, que son existence soit pour ainsi dire ignorée, que le grain de sable ne désire pas d'être humilié, c'est encore trop glorieux puisqu'on serait obligé de s'occuper de lui, il ne désire qu'une chose, être OUBLIÉ, ne compter pour rien !... Mais il désire être vu de Jésus, si les regards des créatures ne peuvent s'abaisser jusqu'à lui, que du moins la face ensanglantée de Jésus se tourne vers lui... Il ne désire qu'un regard, un seul regard !
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Une course de géant. Lettres (édition intégrale), « Lettre 95 à sœur Agnès de Jésus », juillet-août (?) 1889, Paris, Cerf, DDB, 1977, p. 156.