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christianisme - Page 10

  • La création conduit à Dieu

    — Julien, c’est le jour qui commence. Vois : le soleil monte à l’horizon, rouge comme un globe de flamme ; devant lui, les étoiles s’effacent, et voici la lune qui pâlit à son tour.

    — Ô mon Dieu, mon Dieu ! dit l’enfant en joignant ses petites mains, comme cela est beau !

    — Oui, Julien, dit gravement M. Gertal, tu as raison, mon enfant : joins les mains à la vue de ces merveilles. En voyant l’une après l’autre toutes ces montagnes sortir de la nuit et paraître à la lumière, nous avons assisté comme à une nouvelle création. Que ces grandes œuvres de Dieu te rappellent le Père qui est aux cieux, et que les premiers instants de cette journée lui appartiennent. Et tous les trois, se recueillant en face du vaste horizon des Alpes silencieuses, qui étincelaient maintenant sous les pleins rayons du soleil, élevèrent dans une même prière leurs âmes jusqu’à Dieu.

    G. Bruno, Le Tour de France de deux enfants.

  • La crainte de Dieu

    La crainte sacrée est l’effroi qui s’empare de l’homme lorsqu’il entre en contact avec l’écrasante grandeur de Dieu. Elle saisit par exemple les Patriarches (Genèse 28, 17) et se grave dans un des noms redoutables donnés à Yahweh : « Terreur d’Isaac » (Genèse 31, 42.53). Elle envahit le peuple entier au pied du Sinaï (Exode 20, 18).

    Pareille frayeur trahit un réflexe instinctif de peur devant le sur-naturel, mais elle véhicule aussi des valeurs religieuses, car elle donne à l’homme à la fois le sentiment de sa fragilité et le sens de la toute-puissance de Dieu, qui impose à ses chétives créatures la distance de sa sainteté et en même temps la proximité de sa présence. Dans ce comportement de l’homme devant Dieu, l’accent est mis, on le voit, sur l’adoration tremblante et sur le respect immense, qui se manifestera aussi vis-à-vis des personnes, des objets, des lieux ou des temps marqués par la sainteté de Dieu.

    Dans la crainte morale, l’accent est mis au contraire sur l’obéissance aux commandements de Dieu, telle qu’on la rencontre, par exemple, dans l’attitude soumise de Joseph, qui se garde bien de tuer ses frères (Genèse 42, 18), des sages-femmes égyptiennes, qui se refusent à égorger les petits Hébreux (Exode 1, 17-21), et d’Abraham, qui ne voudrait pour rien au monde désobéir à ce qu’il croit être la volonté de Dieu (Genèse 22, 12). Tous craignent Dieu, c’est-à-dire se montrent totalement dociles à ses préceptes. // Ainsi, la crainte sacrée tremble devant Dieu et respecte scrupuleusement son culte, la crainte morale s’incline devant Dieu et observe intégralement sa volonté. La distinction entre les deux types de crainte n’est nullement imaginaire ; deux textes bibliques, au moins, juxtaposent curieusement, dans le même contexte, dans la même phrase, et sous les mêmes mots, la crainte effroi sacré et la crainte docilité morale :

    En Exode 20, 20, Moïse dit équivalemment à ses frères israélites terrorisés par la théophanie du Sinaï : « Ne craignez pas !... Craignez seulement ! » Ne craignez pas, c’est-à-dire, ne tremblez pas de peur ; craignez seulement, c’est-à-dire gardez-vous de pécher et préoccupez-vous d’obéir au Seigneur.

    Un parallèle analogue se lit en 2 Rois 17, 24-41. Dans cette page, le verbe craindre revient huit fois. Au verset 33, il désigne l’attitude des païens installés en Israël, qui « craignent » Yahweh, c’est-à-dire assurent régulièrement son culte (vv. 28-32). Au verset 34, il stigmatise la faute de ces mêmes païens, qui « ne craignent pas » Yahweh, c’est-à-dire n’observent pas ses commandements. Le premier de ces commandements prescrit en effet d’adorer Yahweh seul et de fuir les « dieux » étrangers ; or le péché dénoncé ici consiste précisément à offrir des sacrifices et aux idoles et à Yahweh (vv. 33, 35-40). Tout le passage vise donc les étrangers installés en Palestine, qui craignent Yahweh en tant qu’ils le vénèrent par les rites, et qui ne le craignent pas, puisqu’en même temps ils lui désobéissent. L’unité du texte, explicitement affirmée par le verset 41, est bien sauvegardée si l’on distingue ces deux sens du verbe craindre.

    P.-E. Bonnard, La Sagesse en personne annoncée et venue en Jésus Christ, Paris, Les Éditions du Cerf, coll. Lectio divina 44, 1966, p. 55-56.

  • Dieu aide les justes

    Les Égyptiens, représentant les impies, et les Israélites, figurant les justes, ont expérimenté au cours de l’Exode des sorts bien différents : les uns, le salut ; les autres, la peine. Or, ce salut et cette peine leur sont venus par le même élément, ici maléfique et là bénéfique, soit par des éléments analogues ou opposés, sources de bonheur pour les bons et de souffrances pour les mauvais. Ainsi : - la même eau abreuvait les uns, écœurait  les autres (11, 4-14) ; - des bêtes infestaient l’Égypte, mais nourrissaient Israël (16, 1-4) ; - le serpent tuait les Égyptiens, mais sauvait les israélites (16, 5-14) ; - les précipitations célestes tombaient… en grêle sur les premiers, en manne sur les seconds (16, 15-29) ; - le jour devenait nuit pour les persécuteurs, la nuit devenait jour pour persécutés (17, 1-18, 4) ; - les meurtriers d’enfants virent leurs enfants tués par l’Exterminateur, qui épargna au contraire ceux dont on avait massacré leurs fils (18, 5-25) ; - comme aux origines, sous la main de Dieu, les forces cosmiques se déployèrent et spécialement les eaux d’une part s’ouvrirent pour laisser passer les israélites, d’autre part se refermèrent en chaos pour engloutir les Égyptiens (ch. 19).

    P.-E. Bonnard, La Sagesse en personne annoncée et venue en Jésus Christ, Paris, Les Éditions du Cerf, coll. Lectio divina 44, 1966, p. 91-92.

  • Savoir écouter

    « Écoute Israël… ». C’est l’invitation que le Deutéronome propose et que les vrais israélites entendent chaque jour, tellement elle est importante. Écouter, en effet, est plus beau que tout (Proverbes 1, 5 ; 12, 15 ; 19, 20 ; 22, 17 ; 23, 12) et la docilité attentive l’emporte même sur les actes du culte (Proverbes 21, 3 ; 28, 9 ; Siracide 35, 1), à condition évidemment que cette attention s’applique à la parole de Dieu, qui diffuse sa Sagesse dans les prescriptions de la Loi.

    P.-E. Bonnard, La Sagesse en personne annoncée et venue en Jésus Christ, Paris, Les Éditions du Cerf, coll. Lectio divina 44, 1966, p. 82.

  • Clarté de l'Evangile

    Si l’Évangile est encore voilé, c’est pour ceux qui se perdent qu’il reste voilé, pour ces incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient point briller la splendeur de l’Évangile, où reluit la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu.

    2e épître de saint Paul Corinthiens 4, 3-4.

  • Benoît XVI et saint Augustin

    Au début, au cours des deux premières années de philosophie, j’ai surtout été fasciné par la figure de saint Augustin, et puis aussi par le courant augustinien médiéval : saint Bonaventure et les grands franciscains, la figure de saint François d’Assise.

    Ce qui me fascinait surtout c’était la grande humanité de saint Augustin, qui n’eut pas simplement la possibilité de s’identifier avec l’Église, étant catéchumène dès le départ, mais qui dut en revanche lutter spirituellement pour trouver peu à peu l’accès à la Parole de Dieu, à la vie avec Dieu, jusqu’au grand « oui » prononcé à son Église.

    Ce chemin si humain, où nous pouvons voir aujourd’hui aussi comment on commence à entrer en contact avec Dieu, comment toutes les résistances de notre nature doivent être analysées attentivement et doivent être ensuite canalisées pour arriver au grand « oui » au Seigneur. Ainsi, j’ai été conquis par sa théologie très personnelle, présentée en particulier sous forme de prédication. Cela est important, car au début Augustin voulait vivre une vie purement contemplative, écrire d’autres livres de philosophie… mais le Seigneur ne l’a pas voulu, il l’a fait prêtre et évêque et tout le reste de sa vie, de son œuvre, s’est ainsi développé substantiellement dans un dialogue avec un peuple très simple. D’une part, il dut toujours trouver personnellement la signification de l’Écriture et, de l’autre, tenir compte de la capacité de ces personnes, de leur contexte de vie, et parvenir à un christianisme réaliste et en même temps profond.

    Benoît XVI, Aux séminaristes du Grand séminaire romain, 17 février 2007.

  • Célibat sacerdotal

    Les religions qui prescrivent le célibat à leurs prêtres savent bien ce qu’elles font. Il n’y a rien qui détruise tant le sceau sacerdotal qu’aimer une femme.

    Victor Hugo, Les travailleurs de la mer, 3e partie, livre III, chap. II.

  • Célibat des prêtres

    Nous sommes forts parce que nous possédons cette vertu, et ceux qui attaquent le célibat ecclésiastique, auréole du sacerdoce chrétien, savent bien ce qu’ils font. Les sectes hérétiques l’ont aboli chez elles ; c’est le thermomètre de l’hérésie : à chaque degré d’erreur, il correspond un degré, si ce n’est de mépris, au moins de diminution de cette vertu céleste.

    Lacordaire, à Notre-Dame de Paris.

  • Liberté humaine

    Nul ne se perd sans le savoir, et nul ne reste dans l’erreur sans le vouloir.

    Notre Seigneur à sainte Thérèse, Les Fondations, chap. VIII.

  • Fidélité à la foi

    Fais, ô Seigneur que je reste toujours fidèle à ce que j’ai professé dans le symbole de ma régénération, lorsque j’ai été baptisé dans le Père, dans le Fils et dans l’Esprit Saint. Fais que je t’adore, notre Père, et en même temps que toi, que j’adore ton Fils ; fais que je mérite ton Esprit Saint, qui procède de toi à travers ton Fils unique... Amen

    Saint Hilaire de Poitiers, De Trinitate 12, 57.