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christianisme - Page 7

  • Communion et filiation divine

    Il n’y a rien dans le Christ qui étant pour sa sainteté ne soit en même temps pour la nôtre. Il a pris la nature humaine pour que nous devenions en Lui des Fils de Dieu ; à plus forte raison doit-on assurer qu’il nous nourrit de cette nature humaine pour que nous soyons un avec Lui, comme le Père et le Fils sont un. La communion est faite pour répondre à cette vocation de Fils de Dieu, et au dessein d’amour du Christ. Elle nous est donnée pour que la sainteté du Christ, avec tout ce qu’elle ocmprend au ciel, soit assimilée par nous comme le pain que / nous mengeons et le pain que nous buvons. Le désir que la sainteté du Christ déferle pour ainsi dire en nous et n’arrête pas cette marée de grâces montante, jusqu’à ce que nous soyons totalement noyés dans l’océan de l’amour divin, doit pénétrer, jusqu’à ses dernières limites, notre action de grâces.

    F. Charmot, S.J., La Messe source de sainteté, Paris, Spes, 1959, p. 214-215.

  • La sainteté du prêtre

    Il est à peine besoin de rappeler que la parfaite et complète formation des prêtres doit viser, avant tout, à faire acquérir, avec force et suavité, les vertus que postule le premier devoir du prêtre, « celui de sa propre sanctification » (Pie XII, exort. ap. Mentis nostræ). Le nouveau clergé doit entrer là-dessus dans une sainte compétition avec le clergé issu de ces vieux diocèses qui depuis longtemps déjà ont donné des prêtres d’une vertu si admirable qu’on a pu les proposer en exemple aux prêtres de l’Eglise universelle. C'est par la sainteté surtout que les prêtres peuvent et doivent être la lumière du monde et le sel de la terre, c’est-à-dire de leur propre pays et du monde entier ; c’est par la sainteté surtout qu’il leur sera possible de manifester à tous la beauté et la divine efficacité de l’Evangile ; de même c’est par elle qu’ils pourront apprendre à tous que la perfection de la vie chrétienne est le but auquel doivent tendre de toutes leurs forces et avec persévérance tous les fils de Dieu

    Saint Jean XXIII, enc. Princeps Pastorum, 28 décembre 1959, II.

  • La force des mots

    Le grand sociologue Francis Blanche l’a dit : « Nous sommes pout tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour. » Tout est dans la manière de l’exprimer. Tout est là, le verbe ! Pascal a raison : « Prends l’éloquence et tords-lui le cou ! » L’éloquence peut être excessive, mieux que l’éloquence, le mot, le bon mot. Nous avons inventé le bon mot. Il se suffit à lui-même. Il suffit. N’est-il pas vrai qu’il n’est de bon bec qu’à Paris ? Le bon mot fait le beau monde. À ce jeu, à cette civilisation des mots ; les penchants inquiétants, le socialisme, le christianisme, prennent un policé rassurant et, de fait, inoffensif, le socialisme caviar, le christianisme en « jean », le dernier marxiste que l’on s’arrache, le royaliste ressuscité.

    Gérard Baloup, Europe, lointaine Jérusalem, Carnet de route, t. 2, s.d. (2008), p. 36-37.

  • Sagesse des saints

    La sagesse des saints consiste à ne jamais rien dissimuler ; à découvrir ses sentiments dans ses paroles ; à aimer la vérité comme elle est ; à fuir toutes les faussetés ; à faire le bien gratuitement ; à supporter le mal plutôt que de le provoquer ; à ne pas chercher vengance pour l’injure qu’on reçoit, et à considérer comme un énorme profit les opprobres que nous vaut la vérité.

    Saint Grégoire le Grand, Moralia 10, 29 ; PL 75, 947.

  • Simplicité

    Cette emphase et cet air guindé te vont mal : on voit qu’ils sont empruntés. — Tâche au moins de ne les employer ni avec Dieu, ni avec ton directeur de conscience, ni avec tes frères : il y aura alors, entre eux et toi, une barrière en moins.

    Saint Josémaria, Chemin, n° 47.

  • Progrès dans les vertus

    Distinguons bien en quoi consiste progrès [dans les vertus]. Un mot paradoxal de la si judicieuse et si spirituelle sainte Thérèse nous permettra de préciser notre pensée : « Depuis que je suis Prieure, chargée de nombreux travaux et obligées à de fréquents voyages, je fais beaucoup plus de fautes. Et cependant, comme je combats généreusement, et ne me dépense que pour Dieu, je sens que je me rapproche de lui de plus en plus. » Sa faiblesse se manifeste plus souvent que dans le repos et le silence claustral. La sainte le constate, mais sans se troubler. La générosité toute surnaturelle de son dévouement et des efforts plus accentués qu’auparavant pour le combat spirituel, fournissent en revanche des occasions de victoires qui contrebalencent largement les suprises d’une fragilité qui exisatit auparavant, mais à l’état latent. Notre union avec Dieu, dit saint Jean de la Croix, réside dans l’union de notre volonté avec la sienne et se mesure uniquement d’après elle. Au lieu de ne voir, par faux concept de la spiritualité, la possibilité de progrès dans l’union avec Dieu que dans la tranquillité et la solitude, sainte Thérèse juge que c’est au contraire l’activité imposée vraiment par Dieu et exercée dans les conditions voulues par Lui qui, en alimentant son essprit de sacrifice, son humilité, son abnégation, son ardeur et son dévouement pour le règne de Dieu, vient accroître l’union intime de son âme avec notre Seigneur vivant en elle et animant ses travaux, et l’acheminer ainsi vers la sainteté.

    Dom J.-B. Chautard, L’Âme de tout apostolat, E. Vitte, 15e éd., 1937, p. 73.

  • Encore sur le silence

    Ce symbole [le silence] a également un aspect subjectif : le sujet qui cherche à connaître Dieu se trouve face à une connaissance située au-delà de toute connaissance humaine et des conditions spatio-temporelles ; alors, l’expérience mystique aura comme caractéristique essentielle d’indivision de l’âme et de ses facultés, l’unification parfaite au-delà du temps et de l’espace.

    Ce besoin de silence dans la recherche de l’union avec Dieu apparaît non seulement chez Denys, mais semble être une constante de la mystique de tous les temps… ainsi dans notre siècle, le bienheureux Josémaria Escriva de Balaguer se rapproche de Denys dans un passage chargé de symbolisme, où il affirme, en parlant de l’union avec Dieu : « Nous avons couru ‘comme le cerf, qui languit après l’eau vive’ (Ps 42, 2) ; assoiffés, secs, la bouche en feu. Nous voulons boire à cette source d’eau vive. Sans rien faire d’extraordinaire, nous évoluons tout au long du jour dans cette abondante et limpide source aux eaux fraîches qui jaillissent jusqu’à la vie éternelle (cf. Jn 4, 14). Les mots deviennent inutiles, parce que la langue n’arrive pas à s’exprimer. Alors le raisonnement se tait. On ne discourt plus : on se regarde ! Et l’âme se met encore une fois à chanter un chant nouveau, parce qu’elle se sent et se sait aussi sous le regard aimant de Dieu, à tout instant » (Amis de Dieu, n° 305).

    Le mouvement de ce texte ressemble beaucoup à la voie suivie par Denys : le bienheureux Escriva, parlant du désir de Dieu, symbolisé par le feu, rappelle nécessairement l’eau pour s’apaiser, parvient au besoin du silence intérieur ; il faut faire taire le raisonnement pour parvenir à l’union, au regard qui mène nécessairement à la louange divine.

    A. Léon, Le Langage symbolique chez Denys l’Aréopagite : une voie vers la connaissance de Dieu, Rome, 1997, p. 261).

  • Esprit de service

    Ce n’est pas parce qu’il avait besoin de notre service qu’il nous commanda de le suivre, mais pour nous procurer à nous-mêmes le salut. Car suivre le Seigneur, c’est avoir part au salut, comme suivre la lumière, c’est avoir part à la lumière. Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce n’est pas eux qui éclairent la lumière et la font resplendir : c’est eux qui sont illuminés et qui resplendissent par elle. Loin de lui apporter quoi que ce soit, ils reçoivent ses bienfaits, ils en sont illuminés.

    Il en est ainsi du service de Dieu : à Dieu il n’apporte rien, car Dieu n’a pas besoin du service des hommes. Mais à ceux qui le suivent et le servent, Dieu procure la vie, l’immortalité et la gloire éternelle. Il accorde ses bienfaits à ceux qui le servent parce qu’ils le servent, et à ceux qui le suivent parce qu’ils le suivent : mais il ne reçoit d’eux aucun bienfait, car il est parfait et sans besoin. Si Dieu sollicite le service des hommes, c’est afin de pouvoir, lui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent dans son service. Car, autant Dieu n’a besoin de rien, autant l’homme a besoin de la communion avec Dieu.

    La gloire de l’homme, c’est de persévérer dans le service de Dieu. C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. » Il voulait dire par là qu’eux-mêmes ne se glorifiaient pas en le suivant, mais que, pour avoir suivi le Fils de Dieu, ils étaient glorifiés par lui.

    Saint Irénée, Adversus hæreses 4, 13, 4-14, 1 ; SC 100, 534-540.

  • Prier avec saint Thomas

    La sérénité du style, en apparence impersonnel, la démarche paisible de la raison donnant à chaque mot son sens le plus proche de l’intuition intellectuelle dont il est né, et par là même la plénitude de sa saveur, une puissance spirituelle quasi angélique, qui permet à saint Thomas de faire tenir dans les propositions les plus brèves des vérités sans nombre s’enchaînant les unes aux autres selon la hiérarchie elle-même des êtres réels, - tout m’était lumière dans ce que je lisais et c’est avec d’incessantes actions de grâce que je continuai ma lecture. […] Prier, comprendre, m’était une seule et même chose, l’un donnait soif de l’autre, et je me sentais sans cesse et jamais rassasiée.

    R. Maritain, Les grandes amitiés, Paris, D.D.B., 1949, p. 242-243.

  • Silence

    Le silence n’est pas un « vide », mais cette attitude générale d’intériorité qui permet de préserver dans notre cœur une « cellule intérieure » (selon l’expression de sainte Catherine de Sienne) où nous sommes en présence de Dieu et conversons avec lui. Le silence est le contraire de la dispersion de l’âme au-dehors, de la curiosité, du bavardage, etc. Il est cette capacité de revenir comme naturellement au-dedans de nous-mêmes, aimantés par la présence de Dieu qui nous habite.

    Jacques Philippe, À l’école du Saint-Esprit, Nouan-le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, 7e éd., 1995, p. 43-44.