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  • Charité

    Tolstoï rapporte dans un de ses contes l’histoire d’un cordonnier qui, rentrant chez lui un soir, trouva un miséreux inconnu à la porte d’une église. Il l’emmena chez lui et sa femme le reçut assez mal. Au fur et à mesure que la femme multipliait sa  dureté, l’inconnu devenait de plus en plus petit. À chaque mot cruel, son visage se plissait ; mais quand la femme lui donna à manger, l’inconnu commença à grandir en taille et en beauté.

    Tolstoï explique que l’inconnu était un ange qui était tombé du ciel et que, de ce fait, il ne pouvait vivre que dans une atmosphère de bonté et d’amour. Les gens sont meilleurs dans un climat d’affection et de joie.

     

     

    Cf. Julio Eugui, Mil anécdotas de virtudes, Rialp, 2004, n° 89, p. 67.

  • Détachement des biens

    (dans la débâcle de 1940), un couple de bourgeois belges avait emporté ce qu’ils avaient de plus précieux : leur argenterie, un somptueux tapis d’Orient roulé sur le toit de la voiture et une tante cacochyme dont ils étaient les seuls héritiers. Pas question de laisser derrière eux ce trésor ! L’émotion, la bousculade, l’inconfort ; la vieille tante mourut en route. On la conserva un temps assise à sa place dans le fond de la voiture. Mais après une journées, la chaleur rendit la présence du cadavre mal supportable. Alors on décida de rouler la tante dans le tapis d’Orient, qu’à grand-peine on replaça sur le toit. Et l’on chercha une mairie pour faire enregistrer le décès. Mais toutes étaient fermées. Les maires avaient fui avec leurs administrés.

    Enfin, on trouva à Orléans un bureau communal ouvert. On s’y précipita pour accomplir les formalités indispensables au recueil de l’héritage. Quand le couple belge ressortit, sa voiture avait été volée.

     

    Maurice Druon, Mémoires II. C’était ma guerre, ma France et ma douleur, Paris, Plon, Éditions de Fallois, 2010, p. 31.

  • Volonté de Dieu

     

    Le cardinal Merry del Val raconte ceci de saint Pie X :

    « Dans les choses importantes, il regardait toujours le Crucifix comme pour s’en inspirer et, dans les affaires douteuses, il reportait sa décision, en disant d’ordinaire, indiquant le Crucifix : Il nous dira plus tard ce qu’il faut faire.

     

     

    Julio Eugui, Mil anécdotas de virtudes, Rialp, 2004, n° 833, p.537.

  • Lutte ascétique

    Rome et Alba ont toujours lutté pour la suprématie. Les deux villes parvinrent enfin à un accord : trois frères de l’une et l’autre combattraient, décidant ainsi du résultat. Les trois Horaces représentaient les Romains et les trois Curiace les Alba. Ils combattent courageusement en présence des deux armées. Deux Romains sont blessés à mort, alors que les Curiace ne sont que légèrement blessés.

    Le sort de Rome dépendait du survivant. Il simula la retraite et les Curiace se lancèrent à sa poursuite. Ils n’arrivaient pas à courir avec la même légèreté que le Romain. Quand Horace vit qu’ils s’étaient suffisamment distancés les uns des autres, il revint sur ses pas et défit ses adversaires l’un après l’autre, apportant la victoire à son camp.

     

     

    Cf. Julio Eugui, Mil anécdotas de virtudes, Rialp, 2004, n° 637, p. 415.

  • L'enfer et Michel-Ange

    Alors que Michel-Ange peignait le Jugement final de la Chapelle Sixtine, un camérier du pape, appelé Blas de Cesena, se permit d’émettre une opinion défavorable sur le travail de l’artiste. Michel-Ange se vengea en le mettant parmi les réprouvés et en le représentant avec un serpent enroulé autour de son corps.

    Cesena demanda au pape d’ordonner d’effacer de la fresque cette figure qui le déshonorait tant. Le Pontife demanda :

    - Où t’a-t-il mis ?

    - En enfer.

    - Alors, fit observer le pape, je ne peux pas t’exaucer. Tu sais bien que personne ne sort de l’enfer.

     

    Julio Eugui, Mil anécdotas de virtudes, Rialp, 2004, n° 589, p. 386.

  • Prière d'un athée

    Jean Richepin, poète français, a écrit un recueil de poésie blasphématoire, La prière d’un athée. Il y raconte comment il était entré dans une église et y avait prié Dieu : « Je te nie, et je n’inclinerai jamais, ô grand jamais, ma nuque orgueilleuse à ton joug ! Mais je veux quand même faire un dernier essai : me voici à genoux, chez toi. Regarde-moi et ordonne qu’un terme soit mis à mes combats spirituels. Si tu existes vraiment, envoie un rayon mortel sur moi, pour que je reçoive le juste châtiment de mon incrédulité : envois-le-moi. Et si le rayon me frappe et que mon âme est sur le point de prendre congé de mon corps mortel, le dernier souffle qui me restera me servira à crier de toutes mes forces que tu existes vraiment et que ce fut de l’audace de ma part d’oser te nier… Mais le rayon ne tombe pas, je peux me relever et partir de chez toi. En un mot, tu n’existes pas… » Il entra quelques  années plus tard à la Trappe d’Alger, où il passa le reste de sa vie à faire pénitence et à remercier Dieu pour la patience dont il avait fait preuve envers lui.

     

    Cf. Julio Eugui, Mil anécdotas de virtudes, Rialp, 2004, n° 749, p. 486.

  • Action de grâce de la communion

    Alors qu’il se trouvait en prison dans l’attente du martyre, Thomas More a composé une prière d’action de grâce pour après la communion, afin d’encourager à ne pas se laisser entraîner par les distractions et par les préoccupations.

    « Ne négligeons pas ce  temps particulier de prière, car nous ne savons pas si nous l’aurons de nouveau. Efforçons-nous de retenir Jésus avec nous, comme les disciples d’Emmaüs : Reste avec nous, Seigneur. Nous pouvons être sûrs qu’il ne s’en ira pas. »

     

    Cf. Julio Eugui, Mil anécdotas de virtudes, Rialp, 2004, n° 355, p. 241.

     

     

  • Le choix de l’humilité

     

    Mieux valent des péchés avec l’humilité que l’innocence avec l’orgueil.

     

     

    Saint Optat de Milève, Contra Donat., livre 2.

  • Mauriac et l’Eucharistie (8)

    Si je suis le vieil homme à qui la grâce a été donnée d’une si grande familiarité avec le Pain Vivant, c’est que le Seigneur l’a voulu, c’est qu’Il m’a assigné lui-même ce rendez-vous qu’il donne aux âmes fidèles et que j’aurai tant aimé… Cette communion que je fais si souvent comme si c’était la première fois, comme si la grâce reçue par ce chétif garçon le 12 mai 1896 dans la chapelle de l’Institution Sainte-Marie à Bordeaux, s’était répandue jusqu’aux confins de cette vie interminable sans s’épuiser jamais.

  • Mauriac et l’Eucharistie (7)

    Le mystère le plus impénétrable, le plus fou, nous en sommes tous témoins nous qui avons gardé la foi, c’est sa folie qui nous a aidé à croire tout le reste. L’Eucharistie interrompt en nous les objections, les refus, les murmures de la raison qui se cabre. Tout cède à ce silence au-dedans de nous jusqu’à ce qu’il ne nous reste plus qu’à soupirer comme Thomas appelé Didyme : « Dominus meus et Deus meus. »

     

    Ce que je crois.